Biccherna

Le Retour des Noveschi à Sienne

Les TAVOLETTE DI BICCHERNA avaient pour but de servir de reliure pour les comptes de la cité gérés par le camerlingue de la cité de Sienne pendant six mois et archivés ensuite. les officiants prirent l'habitude de confier à un peintre reconnu de décorer la tablette supérieure, pour la postérité de leur engagement, avec une illustration à sujet religieux ou d'un événement de la vie de la cité.

Dans la tradition des tavolette di Biccherna les blasons des Conseils de la ville sont représentés sous la scène figurée, surmontant un long texte explicatif.

Réalisé dès 1257, le genre s'éteignit quand Sienne passa sous la tutelle du grand-duché de Toscane florentin. Aujourd'hui une centaine (105) de biccherne sont conservées (exposées et visibles) dans les archives de l'état siennois (Archivio di Stato di Siena) situées dans le Palazzo Piccolomini près du Campo, toutes documentées par l'historien de l'art siennois Enzo Carli.

École siennoise

L'ÉCOLE SIENNOISE de peinture en Italie s'étend du XIVe au XVIe siècle et se développe parallèlement à l'art pictural de l'école florentine, par un goût raffiné pour la couleur, hérité de Byzance et par un souci précoce d’assimiler des modes d’expression gothiques, ce qui la distingue des principes que l'on attribue traditionnellement à la Renaissance italienne, de la plus pure tradition byzantine de Duccio di Buoninsegna, à Simone Martini, Pietro et Ambrogio Lorenzetti, Domenico et Taddeo di Bartolo, Stefano (il Sassetta) et Matteo di Giovanni.

Facciatone

Le FACCIATONE (littéralement « Grande Façade » en italien) est le nom donné à la façade inachevée du projet monumental de la nouvelle cathédrale de Sienne, envisagé au Trecento, stoppé par la peste noire qui a frappé la ville en 1348.

Cette façade est parcourue de galeries et d'escaliers permettant, depuis le Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo, d'atteindre son sommet, et d'avoir un point de vue incomparable sur la ville, la Piazza del Campo, le Palazzo Pubblico et la Torre del Mangia.

Sur ce promontoire, une lunette comprend un bas-relief attribué à Giovanni d'Agostino, maître-sculpteur du chantier du projet.

Outre cette façade, d'autres traces des travaux inachevées sont visibles sur le sol extérieur, ce sont les emplacements des piliers devant soutenir la voûte monumentale.

Saints

Si la ville de Sienne a pour protectrice la Très Sainte Vierge, elle a dans son histoire vu plusieurs figures émergées et canonisées par l'église catholique  :


Catherine de Sienne
(née le à Sienne et morte le à Rome), C'est une tertiaire dominicaine mystique, qui a exercé une grande influence sur l'Église catholique déclarée sainte et docteur de l'Église. Elle rejoint les sœurs de la Pénitence de saint Dominique et y prononce ses vœux. Très vite marquée par des phénomènes mystiques comme les stigmates et le mariage mystique, elle se fait connaître, accompagne l'aumônier des dominicains auprès du pape à Avignon, en tant qu'ambassadrice de Florence.


Bernardin de Sienne
(né à Massa Maritima en 1380, mort à L'Aquila le ) : c'est un orateur franciscain, devenu saint catholique, fêté le 20 mai après avoir été canonisé six ans après sa mort par le pape Nicolas V. Il est surnommé « l'apôtre de l'Italie » pour ses efforts en faveur du retour de la foi catholique dans son pays au XVe siècle. Sa caractéristique principale est d'avoir prêché tout au long de de sa vie en exhibant pendant sa prédication, une tablette sur laquelle figurait le monogramme du Christ IHS pour forcer la ferveur des fidèles l'écoutant.

Histoire

Pavage du Duomo montrant la louve allaitant Senius et Aschius
la Balzana

UNE FONDATION LÉGENDAIRE

Selon la légende, Sienne fut fondée par Senius et Aschius, fils de Rémus, lui-même frère de Romulus (fondateurs de Rome). Ils fuirent la ville sur deux chevaux donnés par Apollon et Diane, l'un blanc et l'autre noir pour échapper à la fureur de leur oncle Romulus. Ils s'arrêtèrent dans la vallée du Tressa et fondèrent une ville qu'ils baptisèrent du nom de l'aîné, Sienne (en latin Sena Julia).

Sienne fut une ancienne colonie romaine fondée par Auguste. Au Ve siècle, elle devint siège épiscopal. La ville se développe dès le VIIe siècle à l'époque des rois lombards. Devenue cité libre et indépendante au XIIe siècle, elle fut la rivale de Florence, d'autant plus que gibeline, c'est-à-dire partisane de l'empereur, elle s'opposait à la politique guelfe – favorable au pape – de sa voisine qu'elle tint longtemps en respect avant de lui infliger une cinglante défaite en 1260, à la bataille de Montaperti.

Les couleurs blanche et noire des chevaux des fils de Rémus ont donné les éléments du blason de la ville : la balzana (lo scudo di Siena, troncato d’argento e di nero).

Palio de Sienne

Foule le jour du Palio.

Le Palio de Sienne est le plus connu des Palii italiens. C'est une course de chevaux, qui se tient deux fois par an dans la ville de Sienne, sur la Piazza del Campo, place emblématique du cœur de Sienne accédant au le Palazzo Pubblico. Une grande parade médiévale précède la course pour satisfaire des spectateurs venus du monde entier car la course en elle-même dure en moyenne 1 minute et demie.

Les chevaux (attribués juste avant la course) sont montés à cru par les cavaliers arborant les couleurs et les armes de leurs quartiers, les contrade (10 sont représentées sur les 17 existantes). Sur la piste, dangereusement glissante, les cavaliers ont le droit de se servir de leur cravache (un nerf de bœuf) pour frapper les autres chevaux et cavaliers. Le vainqueur est le premier cheval qui termine la course avec ses ornements de têtes intacts. Il n'est pas nécessaire que le cavalier termine la course (ce qui est fréquent). Le perdant de la course est le quartier qui finit deuxième et non pas dernier.

Le vainqueur reçoit un drapeau en soie peinte, appelée Palio, conçue spécialement pour chaque course. Quoique l'enthousiasme après la victoire soit extrême, la remise des prix est immédiate. Des bagarres entre partisans de différents quartiers se produisent parfois et les perdants sont souvent ridiculisés par les vainqueurs.

Terzi de Sienne

Les TERZI DE SIENNE sont les trois grandes zones historiques de la cité qui contiennent chacun plusieurs des contrade (quartiers de la ville) et ne concernent que l'intérieur de la ville médiévale enserrée dans ses fortifications du Trecento (les Mura di Siena).
Le Terzo di Città
Partie sud-ouest de la ville délimitée par les contrade de l'Aquila, de la Chiocciola, de l'Onda, de la Pantera, de la Selva et de la Tartuca.
Le Terzo di Camollìa
Partie nord de la ville délimitée par les contrade du Bruco, du Drago, de la Giraffa, de l'Istrice, de la Lupa et de l'Oca.
Le Terzo di San Martino
Partie sud-est de la ville délimitée par les contrade de la Civetta, du Leocorno, du Nicchio, de la Torre et du Valdimontone.

Tous les gonfalons comportent les armoiries de Sienne blanche et noire (la balzana) en haut à gauche en écusson, et l'emblème du Peuple de Sienne (un lion d'argent couronné sur fond rouge) en écusson à droite.

Crete senesi

Le terme géographique CRETE SENESI (littéralement en français « Crêtes siennoises ») localement le Crete, désigne une vaste aire au sud-est de la ville de Sienne, comprenant les territoires communaux de Asciano, Buonconvento, Monteroni d'Arbia, Rapolano Terme et San Giovanni d'Asso.

La zone présente un paysage caractéristique de collines, presque désert, d'une coloration grise, qui, par endroits, où l'argile et le tuf affleurent, donne un paysage très désolé, « lunaire », nommé depuis le Moyen Âge Deserto di Accona, héritage des collines argilo-sableuses du Pliocène.

Cette région, depuis longtemps inhospitalière, a toujours maintenu des caractéristiques originelles qui rendent difficile la culture de la vigne et des oliviers. Seule la culture des céréales, du fourrage et des tournesols est devenue possible par une irrigation intensive puisant dans les cours d'eau des bordures de cette zone géographique.