Wikipédia:Sélection/Esclavage

Hilotes

Les Hilotes ou Ilotes (en grec ancien Εἵλωτες / Heílôtes) sont les serfs de Sparte. Il ne faut pas les confondre avec des esclaves-marchandises, qui existent par ailleurs mais qui sont plutôt rares. L'hilotisme se rencontre également dans d'autres sociétés grecques, comme la Thessalie, la Crète ou encore la Sicile.

Esclavage en Grèce antique

Stèle funéraire : l'esclave est représentée comme un personnage de petite taille, près de sa maîtresse, Glyptothèque de Munich.
Stèle funéraire : l'esclave est représentée comme un personnage de petite taille, près de sa maîtresse, Glyptothèque de Munich.

L’esclavage a été une composante essentielle du développement du monde grec antique pendant toute son histoire. Il est considéré par les Anciens non seulement comme indispensable, mais encore comme naturel : même les stoïciens ou les premiers chrétiens ne le remettront pas en cause.

L’étude de l’esclavage en Grèce antique pose des problèmes méthodologiques non négligeables. La documentation est disparate et très fragmentaire, concentrée sur la cité d’Athènes. Aucun traité ne porte spécifiquement sur le sujet. Les plaidoyers judiciaires du IVe siècle av. J.-C. ne s’intéressent à l’esclave qu’en tant que source de revenus. La comédie décrit des esclaves de comédie, la tragédie des esclaves de tragédie. Il est difficile de distinguer avec certitude un esclave d’un artisan dans la production iconographique ou parmi des stèles. Même la terminologie est souvent vague.

Jean Dugain

Une vallée reculée visitée par Dugain
Une vallée reculée visitée par Dugain

Jean Dugain, né le et décédé après 1787, fut l’un des plus célèbres chasseurs d’esclaves actifs sur l’île de La Réunion dans le courant du XVIIIe siècle alors que celle-ci était encore une colonie française de l’océan Indien connue sous le nom d’île Bourbon. À ce titre, il parcourut de nombreux territoires des Hauts jusqu’alors inexplorés et devint une référence en la matière pour les autorités insulaires, qui n’hésitèrent pas à faire appel à lui pour des missions de reconnaissance.

C’est ainsi qu’il fut le premier homme blanc à assister à une éruption volcanique du Piton de la Fournaise en surplomb de l’Enclos Fouqué, la dernière caldeira formée par ce volcan actif. En outre, il fut peut-être également le premier colon à atteindre le sommet du Piton des Neiges, le plus haut sommet montagneux de l’île, ou au moins à le fréquenter régulièrement.

Il eut un fils qui reçut son prénom, vécut en ermite pendant treize ans dans des lieux reculés de la colonie et aida l’explorateur en voyage Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent durant son ascension de son point culminant au début du XVIIIe siècle. Leur nom a été donné à plusieurs entités naturelles de la géographie de La Réunion, notamment à un petit piton de la Plaine des Cafres et à un lieu-dit habité de Sainte-Suzanne, mais aussi à une grotte difficile d’accès et à un cours d’eau aujourd’hui disparus des cartes.

Oronoko

Oronoko, ou Oroonoko dans sa version originale anglaise, est un bref roman écrit par Aphra Behn et publié en 1688. L’ouvrage, dont le héros est un Africain réduit en esclavage au Suriname dans les années 1660, a trait à une histoire d’amour tragique et s’inspire des nombreuses expériences vécues par l’auteur elle-même dans les colonies sud-américaines. Il a été souvent affirmé, notamment par Virginia Woolf, qu’Aphra Behn fut la première vraie femme de lettres de la littérature anglaise. Sans que cela soit entièrement vrai, il semble néanmoins incontestable qu’elle fut la première femme à exercer professionnellement ses activités d’auteur dramatique et de romancière. Oronoko fait partie à ce titre des plus anciens romans écrits en langue anglaise, et occupe une place de choix dans la littérature de la Restauration anglaise.

Traite orientale

Le marché aux esclaves par Jean-Léon Gérôme
Le marché aux esclaves par Jean-Léon Gérôme

La traite orientale désigne le commerce d'esclaves ayant approvisionné les espaces du Proche-Orient ancien durant l'Antiquité, puis dans le monde arabo-musulman du VIIe au XXe siècle, avec un maximum aux XVIIIe et XIXe siècles.

Les esclaves de la traite orientale provenaient principalement d'Afrique subsaharienne, d'Afrique du Nord-Ouest, d'Europe méditerranéenne, des pays slaves, du Caucase et du sous-continent indien, et étaient importés au Moyen-Orient, au Proche-Orient, en Afrique du Nord, dans la corne de l'Afrique et dans les îles de l'océan Indien : leurs statuts et conditions sont indiqués dans l'article « Esclavage dans le monde musulman ».

Les trafiquants n'étaient pas exclusivement musulmans, ni arabes : Persans, Berbères, Indiens, Chinois et Noirs africains ont participé à ces entreprises, à divers degrés.

Pasion

Tétradrachme athénien tel qu'en maniait en grand nombre Pasion en tant que trapézite.
Tétradrachme athénien tel qu'en maniait en grand nombre Pasion en tant que trapézite.

Pasion (en grec ancien Πασίων / Pasíôn) est un célèbre banquier athénien de l'époque classique (vers 430-370 av. J.-C.). Sa trajectoire et celle de sa famille sont caractéristiques d'une ascension sociale réussie, du statut d'esclave à celui de citoyen et liturge. Les sources disponibles à son propos, essentiellement judiciaires, dessinent le portrait d'un personnage talentueux parfois mêlé à des affaires complexes à la limite de la légalité.

Abolition de l'esclavage au Royaume-Uni

« Am I not a man and a brother ? », illustration du célèbre médaillon anti-esclavagiste dessiné par William Hackwood ou Henry Webber pour le compte de Josiah Wedgwood, vers 1787.
« Am I not a man and a brother ? », illustration du célèbre médaillon anti-esclavagiste dessiné par William Hackwood ou Henry Webber pour le compte de Josiah Wedgwood, vers 1787.

L’abolition de l'esclavage est, au Royaume-Uni, un processus particulièrement précoce qui trouve son aboutissement en 1833. Il s'explique notamment par l'émergence dès la fin du XVIIIe siècle d'un puissant mouvement abolitionniste, notamment dans les milieux non-conformistes. Ces sociétés visaient, dans un premier temps, à abolir uniquement la traite, en escomptant que son abandon entraînerait le dépérissement progressif et graduel du système esclavagiste fondé sur elle. La propagande très efficace diffusée par ces sociétés abolitionnistes rencontra un écho certain au sein de l'opinion publique britannique, écho concrétisé dans la production de pétitions spectaculaires comme les affectionnaient les milieux radicaux britanniques de cette époque. Ces pétitions étaient ensuite présentées au Parlement pour appuyer l'action de ceux de ses membres qui militaient pour l'abolition, tel William Wilberforce.

L'abandon de la traite fut obtenu en 1807, celui de l'esclavage lui-même en 1833, notamment grâce à l'action de l'Anti-Slavery Society. Cependant, dans le souci de préserver l'équilibre économique des colonies antillaises britanniques, la loi opta pour une sortie graduelle de l'esclavage. Ainsi, pendant une période, variable selon les catégories d'individus, d'« apprentissage » de la liberté, les esclaves devaient fournir un travail non rémunéré à leur ancien maître. L'émancipation définitive et généralisée n'intervint que le ...