1905 en France
Cette page concerne l'année 1905 du calendrier grégorien.
1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 Décennies : 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
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Événements
modifier- 10 janvier :
- Paul Doumer est élu président de la Chambre avec l'appui de la droite contre Henri Brisson, par 265 voix contre 240[1]. Émile Combes obtient à une courte majorité (265 voix contre 240) l'engagement de la Chambre à discuter les projets de loi sur la séparation, l'impôt sur le revenu et les retraites ouvrières[2].
- création à Levallois-Perret de la Société des Automobiles Delage par Louis Delâge[3].
- 18 janvier : démission du Président du Conseil Émile Combes, à la suite de l'affaire des fiches[1].
- 24 janvier : Maurice Rouvier élu Président du Conseil[4]. Le second gouvernement Rouvier marque la fin du Bloc des Gauches par le retrait progressif des députés socialistes de la majorité parlementaire[2].
- 2 février : première apparition de Bécassine lors de la sortie du numéro 1 de La Semaine de Suzette[5].
- 11 février : à l'issue d'une grève ; les ouvrières sardinières de Douarnenez obtiennent d'être payées à l'heure plutôt qu'aux pièces. Elles constituent un syndicat. Quand quatre patrons sardiniers décident en juillet de revenir au paiement au mille, les ouvriers du bâtiment se mettent en grève pour soutenir les sardinières. Le conflit resurgit quand le 16 novembre les fabricants refusent d’accorder des contrats aux ouvrières membres du syndicat[6].
- 15 février : le Petit Parisien révèle l'affaire de Fort Crampel, en Oubangui-Chari, à la suite de l'arrestation d'un jeune fonctionnaire des colonies en congé en France, Georges Toqué ; il est accusé d'avoir laissé exécuter Pakpa, un ancien guide, en lui introduisant dans l'anus une cartouche de dynamite par un chef de poste, Fernand Gaud. Les révélations sur les exactions commises par les coloniaux se succèdent les jours suivants dans la presse. Une mission d'inspection dirigée par Savorgnan de Brazza est envoyée sur place en pour enquêter ; Brazza meurt sur le chemin du retour en et son rapport accablant n'est jamais publié[7].
- 9 mars : séance inaugurale de la Ligue d'Action française présidée par Henri Vaugeois[8] fondée le 14 janvier 1905, jour de la chute du ministère Combes[9].
- 13 mars : débuts de Mata Hari à Paris lors d'une réception organisée au musée Guimet[10].
- 21 mars : la loi, préparée par le général André, impose le service militaire comme personnel, égal et obligatoire, mais abaisse sa durée à deux ans. Elle introduit la notion de sursis du service militaire.
- 31 mars : crise de Tanger. L’empereur Guillaume II s’oppose à la pénétration française au Maroc[11].
- 14 - 17 avril : troubles de Limoges ; en mars, les ouvriers porcelainiers, de la chaussure et du feutre, ne supportant pas les bas salaires et leurs conditions de travail se mettent en grève. Le 13 avril les patrons imposent le lock-out et les grévistes sont mis à pied. L'armée intervient le lendemain. Des barricades sont dressées, des armureries sont pillées, une bombe éclate dans la maison d'un directeur d'usine. Les manifestants se rassemblent sur le Champ-de-Foire et investissent la prison pour libérer les ouvriers arrêtés. Camille Vardelle, un porcelainier de dix-sept ans, est tué le 17 avril. Le travail reprend le 21 avril sans que les ouvriers aient obtenu satisfaction[12].
- 22 avril : loi de finances. Elle établit que les fonctionnaires frappés de mesures disciplinaires ont droit, au préalable, à la communication de leur dossier, article 65 à l'origine de l'arrêt Heyriès du [13]. Elle accorde des subventions aux organismes privés et collectivités locales apportant une aide aux chômeurs[14].
- 23 - 26 avril : congrès du Globe. Fondation du parti socialiste SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) sous la direction de Jean Jaurès, qui unifie les différents partis socialistes[1].
- 16 - 24 mai : grève des agents de police de Lyon qui protestent contre le report du départ à la retraite de 45 à 55 ans, et le licenciement de 60 gardiens de la paix[15].
- 29 mai : inauguration du musée des arts décoratifs de Paris dans l'aile de Marsan du palais du Louvre[16].
- 31 mai : le Président Émile Loubet et le roi d'Espagne Alphonse XIII en visite à Paris échappent à un attentat à la bombe à l'angle de la rue de Rohan et la rue de Rivoli. Dix-sept personnes sont blessées, mais l'auteur n'est jamais identifié[17].
- 6 juin : démission du ministre des affaires étrangères, Théophile Delcassé, qui refuse la réunion d’une conférence internationale sur le Maroc. Maurice Rouvier, président du Conseil, le remplace[18].
- 7 juin : accord passé à Paris entre les ministères de l’Intérieur et des Colonies, pour établir les zones d’influences du gouvernement général de l’AOF et des possessions françaises d’Afrique du Nord ; il est précisé par la convention de Niamey du [19].
- 15 juin : inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Nice par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée[20].
- 28 juin : exécution à Orléans d'Henri Languille. Après la décapitation le docteur Beaurieux, avec l'assentiment du procureur, tente une expérience et interroge la tête du condamné qui lui répond par un mouvement de paupières[21].
- 29 juin : le travail des mineurs de fond est limité à huit heures par jour dans les mines[14].
- 3 juillet : le projet de loi de séparation des Églises et de l'État , déposé par Aristide Briand, est adopté à la Chambre par 341 voix contre 233 ; l’État garantit la liberté de conscience et de culte mais ne subventionne aucun d’entre eux. Les biens des congrégations seront, après inventaire, dévolus à de nouvelles associations cultuelles (loi ratifiée par le Sénat le 6 décembre)[22].
- 6 juillet : catastrophe du Farfadet. Un sous-marin coule subitement en exécutant des plongées dans la lagune de Bizerte. Les scaphandriers échouent à le renflouer à temps et treize hommes d'équipage trouvent la mort[23].
- 8 juillet : accord entre la France et l’Allemagne sur la convocation d’une conférence internationale sur le Maroc[24].
- 13 juillet : fondation de la fédération nationale des syndicats d'instituteurs et d'institutrices (FNSI), qui adhère à la CGT[1].
- 14 juillet : loi relative à l'assistance obligatoire aux vieillards, aux infirmes et aux incurables privés de ressources[14]. La Commission centrale d'aide sociale prend la suite de la Commission centrale d'assistance.
- 5 août - 12 août, Boulogne-sur-Mer : premier congrès mondial d'espéranto[25].
- 18 octobre - 25 novembre : le Salon d'automne marque le début du fauvisme[26].
- 3 novembre : le radical Édouard Herriot est élu maire de Lyon[27].
- 19 novembre : naufrage du vapeur britannique SS Hilda au plus près des côtes de Saint-Malo[28].
- 23 novembre : le gouvernement français ayant rejeté le projet d’alliance continentale de l’Allemagne, la Russie refuse de ratifier le traité de Björkö signé en juillet[29].
- 28 novembre : inauguration de la mosquée Noor-e-Islam à Saint-Denis de La Réunion, la première jamais construite sur le sol français[30].
- 9 décembre : la loi de séparation des Églises et de l'État est promulguée[11].
- 12 décembre : adoption d’un décret relatif à la répression de la traite des esclaves en Afrique occidentale et au Congo français[31].
- 29 décembre : décret prévoyant l’inventaire des biens de l’Église avant dévolution aux associations cultuelles[22]. Début de la « querelle des inventaires » ; la mesure suscite de violentes protestations dans les régions fortement catholiques (Ouest, Massif central, Flandres...). La répression fait plusieurs morts[32].
- x
- 1er janvier : Benoît Langénieux, cardinal français, archevêque de Reims (° ).
- 9 janvier : Louise Michel, professeur, militante, un des acteurs principaux de la Commune de Paris.
- 24 mars : Jules Verne, écrivain français (° ).
- 14 septembre : Pierre Savorgnan de Brazza, explorateur français (° ).
Voir aussi
modifierNotes et références
modifier- Madeleine Rebérioux, La République radicale ? (1899-1914), Points, (ISBN 978-2-7578-5076-3, présentation en ligne)
- Vincent Duclert, La république imaginée (1870-1914), Belin, (ISBN 978-2-7011-8900-0, présentation en ligne)
- Edmond De Andrea, « DELAGE Louis - Angers 1890 », sur Fondation Arts et Métiers
- Michel Winock, La Belle Époque, Place des éditeurs, , 399 p. (ISBN 978-2-262-07115-8, présentation en ligne)
- Laurence Olivier-Messonnier, Guerre et littérature de jeunesse (1913-1919) : analyse des dérives patriotiques dans les périodiques pour enfants, Paris, Harmattan, , 409 p. (ISBN 978-2-296-96069-5, présentation en ligne)
- Jean-Christophe Fichou, « Les syndicats ouvriers des filles de la conserve de poisson en Bretagne 1905-1914 », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 117, no 2, , p. 85-100 (présentation en ligne)
- Jean-Pierre Tuquoi, Oubangui-Chari, le pays qui n'existait pas, La Découverte, , 292 p. (ISBN 978-2-7071-9779-5, présentation en ligne)
- Jacques Prévotat, « L'Action française et les catholiques. Le tournant de 1908 », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, no 19, , p. 119-126 (présentation en ligne)
- Action française, Numéros 133 à, (présentation en ligne)
- Fred Kupferman, Mata Hari : songes et mensonges, Éditions Complexe, , 157 p. (ISBN 978-2-8048-0049-9, présentation en ligne)
- Philippe Valode, L'histoire de France en 2 000 dates, Acropole, (ISBN 978-2-7357-0361-6, présentation en ligne)
- Chantal Paisant (préf. Claude Langlois), De l'exil aux tranchées 1901/1914-1918 : le témoignage des sœurs, Paris, Karthala, coll. « Mémoires d'Église », , 374 p. (ISBN 978-2-8111-1212-7, présentation en ligne), p. 152
- Frédéric Rouvillois, Libertés fondamentales, Flammarion (ISBN 978-2-08-149157-1, présentation en ligne)
- René Mouriaux, L'année sociale, Éditions de l'Atelier, , 239 p. (ISBN 978-2-7082-3421-5, présentation en ligne)
- Michel Salager, « Mai 1905. Les gardiens de la paix lyonnais sont en grève », sur Société Lyonnaise d’Histoire de la Police,
- Ève Gran-Aymarich, Les chercheurs du passé 1798-1945 : Aux sources de l’archéologie, CNRS Éditions via OpenEdition, , 1271 p. (ISBN 978-2-271-09424-7, présentation en ligne)
- Pierre Accoce, Ces assassins qui ont voulu changer l'Histoire, Plon, , 358 p. (ISBN 978-2-259-24035-2, présentation en ligne)
- Gisèle Berstein et Serge Berstein, Dictionnaire historique de la France contemporaine : 1870-1945, vol. 1, Éditions Complexe, , 822 p. (ISBN 978-2-87027-549-8, présentation en ligne)
- Henri Laperrine, Gaston Édouard Jules Cauvet, Paul Pandolfi, Une correspondance saharienne : lettres inédites du général Laperrine au commandant Cauvet, 1902-1920, Karthala, , 418 p. (ISBN 978-2-84586-725-3, présentation en ligne)
- Jean-Joseph Julaud, Les grandes dates de l'histoire de France pour les Nuls poche, edi8, , 295 p. (ISBN 978-2-412-02002-9, présentation en ligne)
- Ana Cristina Araùjo, Les narrations de la mort, Presses universitaires de Provence, , 298 p. (ISBN 978-2-8218-8567-7, présentation en ligne)
- Dominique de Villepin, 1905, la séparation des Églises et de l’État, Place des éditeurs, , 372 p. (ISBN 978-2-262-07104-2, présentation en ligne)
- Jean Randier, La Royale. Du début de la vapeur à nos jours : L'éperon et la cuirasse, 1850-1919, vol. 2, Éditions de la Cité, (présentation en ligne)
- Jean-Louis Dufour, Les crises internationales de Pékin (1900) à Bagdad (2004), Éditions Complexe, , 325 p. (ISBN 978-2-8048-0022-2, présentation en ligne)
- Ludwik Lejzer Zamenhof, Paroladoj, Espoteko (présentation en ligne)
- André Delaporte, Ars Magna : Trésor de l'âge d'or Hypothèses, thèses et épithèses sur un mythe historico-philosophique, Ars Magna, , 770 p. (ISBN 979-10-96338-24-5, présentation en ligne)
- Jacques Bruyas, Édouard Herriot, Horvath (ISBN 978-2-402-31258-5, présentation en ligne)
- Véra Kornicker, Cézembre : l'île interdite, La Rochelle, La Découvrance, , 142 p. (ISBN 978-2-84265-578-5, présentation en ligne)
- Christian Baechler, Guillaume II d'Allemagne, Fayard, , 540 p. (ISBN 978-2-213-64901-6, présentation en ligne)
- Babou B’Jalah, « La première mosquée de France est réunionnaise », sur www.temoignages.re
- Daouda Gary-Tounkara, Didier Nativel, L'Afrique des savoirs au sud du Sahara, XVIe – XXIe siècle : acteurs, supports, pratiques, Paris, Karthala, , 439 p. (ISBN 978-2-8111-0616-4, présentation en ligne)
- Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France : De la guerre de Cent Ans à nos jours, Agone, , 832 p. (ISBN 978-2-7489-0302-7, présentation en ligne)