Tramways de la Vendée
Les Tramways de la Vendée étaient un réseau de chemin de fer secondaire organisé par le département de la Vendée, constitué de voies ferrées d'intérêt local à écartement métrique.
Tramways de la Vendée | ||
Un train en gare de Saint-Jean-de-Monts. | ||
Situation | Département de la Vendée (Pays de la Loire, France) | |
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Type | Tramway rural | |
Entrée en service | 1896 | |
Fin de service | 1949 | |
Longueur du réseau | 366 km | |
Écartement des rails | voie métrique | |
Propriétaire | Département de la Vendée | |
Exploitant | TV, CFD | |
Tramways de la Vendée | ||
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Son concessionnaire initial, qui construisit et exploita le réseau, était la compagnie des Tramways de la Vendée (TV) filiale de l'Administration des chemins de fer de l'État. Le réseau fut repris en affermage par la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD), de 1938 à 1950.
Dans son plus fort développement, ce réseau s'étendait sur 366 km.
Histoire
modifierUne première ligne fut concédée, de manière autonome, par un décret du 23 mars 1894, pour relier Challans et Fromentine au bénéfice de la Société du chemin de fer sur route de Challans à Fromentine. Cette ligne de 24 km ouvrit en 1896, et fut rachetée en 1914 par le Département et fut intégrée au réseau des TV, qui s'était constitué entre-temps.
Le réseau des TV était constitué de deux réseaux concédés aux Chemins de Fer de l'État.
- Convention du , correspond à une mise sous tutelle de la Compagnie des Tramways de la Vendée, qui devient une « filiale » de l'Administration des chemins de fer de l'État[1].
- Le décret du déclare d'utilité publique le réseau des Tramways de la Vendée[2], après une enquête publique qui eut lieu en juin-juillet 1896[3].
Le premier réseau des TV, concédé par le décret de 1897 comprenait cinq lignes :
- La Roche-sur-Yon - Les Herbiers
- Montaigu - Les Quatre-Chemins de l'Oie - Chantonnay[4]
- Les Sables-d'Olonne - Champ Saint Père
- L'Aiguillon-sur-Mer à Chantonnay via le port de Luçon
- De La Roche-sur-Yon à Legé[5]
- La loi du autorise l'Administration des chemins de fer de l'État de se charger de la construction et de l'exploitation du réseau des tramways de la Vendée.
Un second réseau, concédé par un décret du 22 août 1913 à l'administration des chemins de fer de l'État, comprenait les lignes suivantes :
- Ligne de Bourgneuf à Beauvoir-sur-Mer ;
- Ligne de la Barre-de-Monts aux Sables-d'Olonne ;
- Ligne du Champ-Saint-Père à Coulonges-sur-l'Autize ;
- Ligne de Talmont à Benet ;
- Ligne de Fontenay-le-Comte à Maillezais.
Le décret autorisait également le rachat par le Département de la ligne de Challans à Fromentine[6],[7].
Seules les deux premières lignes furent réalisées.
Les lignes étaient à voie métrique, et, en 1928, équipées de rails Vignole 18 kg/m, 26 kg/m et 30 kg/m[6].
Les lignes
modifierLes TV exploitèrent les lignes suivantes :
- La Roche-sur-Yon - Legé (35 km) :
- La Roche-sur-Yon - La Noue (33 km) 1901-1939 ;
- La Noue - Legé (2 km, en Loire-Atlantique), ouvert le [8], fermé en 1939.
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- Luçon - L'Aiguillon-sur-Mer (22 km) 1901 - 1949
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- Luçon - Montaigu (74 km) :
- Luçon - Chantonnay (32 km) 1900 - 1949 ;
- Chantonnay - Les Quatre-Chemins-de-l'Oie (17 km) 1908 - 1948 ;
- Les Quatre-Chemins-de-l'Oie - Saint-Fulgent (6 km) 1901 - 1948 ;
- Saint-Fulgent - Montaigu (19 km) 1901 - 1939.
- Les Quatre-Chemins-de-l'Oie - Les Herbiers (12 km) :
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- La Roche-sur-Yon - Les Quatre-Chemins-de-l'Oie (30 km) 1900 - 1948 ;
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- Les Sables-d'Olonne - Le Champ-Saint-Père (38 km) :
- Les Sables-d'Olonne - Talmont (14 km) 1902 - 1949 ;
- Talmont - Le Champ-Saint-Père (24 km) 1902 - 1948.
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- Bourgneuf-en-Retz - Les Sables-d'Olonne (84 km, dont 2 en Loire-Atlantique)
- Bourgneuf-en-Retz - Beauvoir-sur-Mer (18 km) 1922 - 1949 ;
- La Barre-de-Monts - Les Sables-d'Olonne (66 km) :
- La Barre-de-Monts - Croix-de-Vie-Saint-Gilles-sur-Vie (35 km) 1923 - 1949 ;
- Croix-de-Vie-Saint-Gilles-sur-Vie - Les Sables-d'Olonne (31 km) 1925 - 1949.
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Les Tramways de la Vendée reprirent en 1914 la ligne Challans - Fromentine (24 km), rachetée par le Département à la Société du chemin de fer sur route de Challans à Fromentine, et qui fut desservie jusqu'en 1949[10].
Aux Sables-d'Olonne, la gare des Tramways de la Vendée était située à proximité de la gare de l'État. Elle était composée d'un dépôt, bâtiment en pierre de 15 m sur 12 m édifié en bordure de la rue de la Bauduère et de deux réservoirs à eau pour les machines à vapeur[11]. Jusqu'en 1925, la correspondance avec le tramway des Sables-d'Olonne était possible.
-
Ancienne gare des Essarts.
-
Ancienne gare de l'Aiguillon sur Mer
-
Ancienne gare de Sainte-Hermine, un bâtiment du premier réseau.
-
Ancienne gare de Chasnais.
-
Ancienne gare de Lairoux
-
Ancienne gare de L'ile d'Olonne
Le réseau fut successivement exploité par :
- la Compagnie des Tramways de la Vendée (TV), de 1900 à 1938, dont les services de l'exploitation étaient situés 27 et 29, rue Chanzy à La Roche-sur-Yon.
- la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD), de 1938 à 1950
Pour l'année 1912, le réseau exploité par la Compagnie des Tramways de la Vendée assura les trafics suivants[12] :
Ligne | Voyageurs | Fret grande vitesse (Tonnes expédiées) |
Fret petite vitesse (tonnes expédiées) |
---|---|---|---|
L'Aiguillon - Chantonnay | 117 822 | 1 780,2 | 26 855,7 |
La Roche-sur-Yon - Les Herbiers | 74 589 | 921,3 | 25 517,2 |
Chantonnay - Montaigu | 67 989 | 970,7 | 20 217,3 |
La Roche-sur-Yon - Legé | 40 071 | 426,8 | 6 390,3 |
Les Sables-d'Olonne - Champ-Saint-Père | 82 659 | 1 025,6 | 16 185,6 |
TOTAUX | 393 130 | 5 124,6 | 95 166,1 |
Recettes | 330 846,52 F. | 67 441,08 F. | 223 603,65 F. |
Chacune des lignes, qui totalisaient alors 210 km, était parcourue par trois trains réguliers quotidiens, auxquels pouvaient s'ajouter des trains supplémentaires les jours de foires ou en période balnéaire. Le service des Tramways de la Vendée comptait 230 salariés, dont 12 à l'administration centrale, 66 au service de l'exploitation, 87 au service du matériel et de la traction et 65 au service de la voie et des bâtiments.
Toujours au 31 décembre 1912, le matériel roulant était constitué par :
- 17 locomotives-tender de 14,3 tonnes ;
- 3 locomotives-tender de 15,5 tonnes ;
- 4 locomotives-tender de 17 tonnes ;
- 16 voitures mixtes à voyageurs de 1re et de 2e classe, de 35 places chacune ;
- 44 voitures à voyageurs de 2e classe ;
- 16 fourgons a bagages et messageries, avec compartiment pour la poste, de 5 tonnes ;
- 72 wagons a marchandises couverts et fermés, de 10 tonnes ;
- 69 wagons-tombereaux de 10 tonnes ;
- 50 wagons plates-formes de 10 tonnes ;
- 4 grues roulantes, de 4 tonnes ;
-
Horaires de 1934
-
Horaires de 1934
Matériel roulant
modifierLocomotives à vapeur
modifierLocomotives du premier réseau
modifierIllustration | Modèle ou type | N/O* | Nombre | Numéros | En service provenance si occasion | Hors service destination | Remarques |
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Decauville 030T | N | 18[13] | 1-18 | ||||
Corpet-Louvet 030T | N | 4 | 101-104 (898-901) | 1901 | |||
Corpet-Louvet 030T | N | 3 | 201-203 (1400-1402) | 1912 | |||
Corpet-Louvet 030T | O | 3 | 301-303 (614-616) | 1895 Challans- Fromentine | |||
Corpet-Louvet 030T | O | 1 | 301 (1283) | 1911 CFEC 72 | |||
Corpet-Louvet 030T | O | 1 | 302 (1292) | 1913 CFEC 81 |
* neuf ou d'occasion.
Locomotives du second réseau
modifierIllustration | Modèle ou type | N/O* | Nombre | Numéros | En service provenance si occasion | Hors service destination | Remarques |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Établissements Piguet 130T | N | 7 | 401-407 | ||||
Corpet-Louvet 130T | 4 | 408-411 (1654-1656) | 1925 | ||||
Corpet-Louvet 130T | 5 | 501-505 (1757-1761) | 1930 |
* neuf ou d'occasion.
- Situation en 1928
- L'Annuaire des Chemins de fer et tramways de 1928 mentionne que le matériel roulant du réseau était alors constitué de
- 2 automotrices à essence
- 30 locomotives.
- 91 voitures à voyageurs.
- 29 fourgons à bagages.
- 357 wagons à marchandises[6]
Autorails
modifierIllustration | Modèle ou type | N/O* | Nombre | Numéros | En service provenance si occasion | Hors service destination | Remarques |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Billard A 80 D2 | N | 3 | 701-704 | 704 CGVFIL |
* neuf ou d'occasion.
Vestiges et matériels préservés
modifierPlusieurs bâtiments voyageurs subsistent le long de l'ancien tracé et ont trouvé de nouveaux usages. La Gare de L'Île-d'Olonne a été restaurée, et abrite le Musée de la petite gare[14].
À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le pont en arc de cercle franchissant la Vie a servi de passerelle jusqu'à sa démolition en 1981. Les piles ont été préservées et un nouveau pont, dédié aux piétons et aux cyclistes, a été édifié en 2001.
Notes et références
modifier- Michel Harouy, Le Petit train du Muscadet : Ligne d'intérêt local de Le Pallet à Vallet (1912 - 1959), Cheminements éditeur, coll. « Trains d'ici », , 78 p. (ISBN 978-2-914474-87-0, lire en ligne), p. 55
- « Décret qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans le département de la Vendée, d'un réseau de tramways à traction mécanique (ainsi que la convention de concession du 10 juin 1896 et le cahier des charges) », Bulletin des lois de la République française, vol. 1951, , p. 847-870 (lire en ligne)
- Rapport de l'Agent-voyer en chef, directeur du contrôle, « Réseau des tramways vendéens », Rapport du Préfet au Conseil général - 2e session ordinaire de 1896, vol. 4 Num 220/158, , p. 201-221 (lire en ligne)
- Le prolongement des Quatre-Chemins de l'Oie à Chantonnay fut déclaré d'utilité publique par le décret du 7 avril 1905 (Bull. des Lois, 1906 I, no 2669 page 160-165
- Le décret du 30 juillet 1903 autorisa le prolongement de la ligne dans le département de l'actuelle Loire-Atlantique (Bull. des Lois, 1904 I, no 2506 pages 780-783
- Annuaire des Chemins de fer et des Tramways (ancien Marchal) : Édition des réseaux français, Paris, , 43e éd., 1334 p., p. 416
- Rapport de l'Agent Voyer en chef, directeur du contrôle, « Tramways de la Vendée : Construction du 2e réseau », Rapport du Préfet au Conseil général - 1re session ordinaire de 1914, vol. 4 Num 220/246, , p. 149-152 (lire en ligne)
- « Recueil général des lois, décrets et arrêtés ... », sur Gallica, (consulté le )
- Sur la Ligne de Vouvant - Cezais à Saint-Christophe-du-Bois
- FACS, Les chemins de fer secondaires de France, page mentionnée en lien externe
- « Les gares des Sables d'Olonne », Lettre des Sables, no 83, (lire en ligne, consulté le )
- Rapport de l'Agent-voyer en chef, directeur du contrôle, « Réseau rétrocédé aux Chemins de fer de l'État », Rapport du Préfet au Conseil général - 2e session ordinaire de 1913, vol. 4 Num 220/242, , p. 486-505 (lire en ligne)
- « CNUM - 8XAE570.2 : p.421 », sur cnam.fr (consulté le ).
- « Le Musée de la petite gare », Tourisme et loisirs en Vendée - Côte de lumière (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Henri Domengie, Les petits trains de jadis, Ouest de la France, Éditions du Cabri, Breil-sur-Roya, 1990 (ISBN 2-903310-87-4).
- Michel Harouy, La Vendée des petits trains, Cénomane, coll. « Le siècle des petits trains », Le Mans, 1992, 152 p. (ISBN 2-905596-16-3).
- Alain Gérard, La Vendée, histoire d'un siècle: 1900-2000, numéro spécial des Recherches vendéennes, 1999, 636 p. (Bib PC 16 Archives départementales de la Vendée).
Articles connexes
modifier- Chemin de fer secondaire, Voie ferrée d'intérêt local
- Liste des chemins de fer à voie métrique de France
- Société du chemin de fer sur route de Challans à Fromentine
- Compagnie des chemins de fer de la Vendée
- Compagnie des chemins de fer nantais
Liens externes
modifier- Carte: Tramways de la Vendée et réseaux projetés En: Jean Metz: Les chemins de fer en Vendée. Deuxième partie (1), Les lignes à voie métrique, 1981, p. 5.
- « Les Chemins de Fer Secondaires de France : Département de la Vendée », FACS, (consulté le )
- Carte du réseau à l'échelle cadastrale - publiée en 2020
- Tracés précis des lignes disparues de la Vendée