Sikorsky UH-60 Black Hawk

Hélicoptère de l'armée américaine

Le UH-60 Black Hawk est un hélicoptère de manœuvre et d'assaut moyen de l'armée américaine.

UH-60 Black Hawk
Image illustrative de l’article Sikorsky UH-60 Black Hawk
Un UH-60L Black Hawk en 2011.

Rôle Hélicoptère de manœuvre et d'assaut
Constructeur Sikorsky
Premier vol 17 octobre 1974
Mise en service 1979
Date de retrait Toujours en service
Coût unitaire 5,9 millions USD environ[1]
Nombre construit 5000 en 2023
Équipage
8 hommes, 16 au maximum
Motorisation
Moteur General Electric T700-GE-700
Nombre 2
Type Turbomoteurs
Puissance unitaire 1 580 ch
Nombre de pales 4
Dimensions
Image illustrative de l’article Sikorsky UH-60 Black Hawk
Diamètre du rotor 16,36 m
Longueur 19,76 m
Hauteur 5,13 m
Masses
À vide 4 819 kg
Avec armement 7 375 kg
Maximale 10 660 kg
Performances
Vitesse maximale 296 km/h
Plafond 5 790 m
Distance franchissable 1 600 km
Armement
Interne 2 mitrailleuses automatiques M134 minigun de chaque côté de l'appareil

Historique

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Conçu par Sikorsky Aircraft Corporation pour remplacer le UH-1 Huey qui devenait obsolète, il est en concurrence avec le Boeing Vertol YUH-61 (en) dans le cadre du programme Utility Tactical Transport System (UTTAS).

Le premier des trois prototypes YUH-60 effectua son premier vol le .

Il est admis au service actif en 1979.

Le remplacement du Huey par le Black Hawk ne se fit pas nombre pour nombre à cause du prix élevé de l'appareil ; les unités les plus importantes étant celles prioritairement dotées de cette nouvelle machine.

Il emporte jusqu'à trois membres d'équipage et de onze à quatorze hommes de troupe, ou quatre blessés couchés[2].

La présence de deux grandes portes coulissantes des deux côtés du fuselage permettent un chargement/déchargement rapide de l'appareil. Son coût est élevé, mais le Black Hawk est un bon hélicoptère tactique qui possède d'excellentes qualités de vol et une bonne maniabilité.

Versions

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L'UH-60 a été décliné en de nombreuses versions, soit pour les forces armées des États-Unis, soit pour de nombreux clients militaires ou civils, américains ou étrangers.

  • UH-60A Black Hawk : première version destinée à des tâches utilitaires (transport tactique), construite à l'origine pour l'US Army ; les versions ayant le suffixe "A" sont équipées de turbomoteurs T700-GE-700 de 1 543 ch. La cabine passager fait 3,84 m de long pour 1,88 de large et 1,37 de haut.
  • MH-60A Black Hawk (« Velcro Hawk ») : dérivée du UH-60A « special operations aircraft », équipée d'une perche de ravitaillement en vol, d'une tourelle avec un FLIR et de miniguns remplaçant les M60. Surnommé « Velcro Hawk » car la plupart de ces équipements ont été rajoutés après la sortie d'usine des machines. Utilisée par le 160th SOAR (A).
  • SH-60B Seahawk : version embarquée sur petits bâtiments (frégates, destroyers et croiseurs) et chargée de la lutte anti-sous-marine, destinée à l'US Navy
  • VH-60D Nighthawk : version de transport VIP, utilisée par la flotte présidentielle
  • SH-60F Oceanhawk : version très proche du SH-60B, mais destinée à être embarquée sur porte-avions.
  • HH-60G Pave Hawk : version des unités CSAR de l'US Air Force
  • MH-60G Pave Hawk : version des forces spéciales de l'US Air Force, quasi identique au HH-60G
  • HH-60H Rescue Hawk : dérivée du SH-60B destinée aux missions CSAR (recherche et sauvetage de pilotes tombés en territore ennemi) et NSW (Naval Special Warfare, terme désignant les opérations spéciales dans l'US Navy).
  • HH-60J Jayhawk : version de sauvetage utilisée par l'US Coast Guard
  • MH-60K Black Hawk : version spécialement construite pour le 160th SOAR (A), équipée d'un radar de suivi de terrain très perfectionné dont la mise au point et l'intégration dans la cellule du Black Hawk a pris huit ans de mise au point
  • UH-60L Black Hawk : les versions avec un suffixe "L" sont équipées de moteurs T-700-GE-701C et de parties dynamiques améliorées. Le UH-60L est la version de transport utilitaire ; une partie de la flotte d'UH-60A de l'US Army a été transformée en UH-60L
  • MH-60L Black Hawk : version construite pour le 160th SOAR (A) comme appareil d'intérim en attendant le MH-60K.
    • MH-60 « C3 » (Command, control, communications) : MH-60L modifié en interne au 160th SOAR (A) pour servir de poste de commandement volant pour les opérations du régiment, équipé de six écrans en cabine pouvant afficher des cartes numériques, onze radios avec diverses fréquences
    • MH-60 DAP (Defensive Armed Penetrator ou Direct Action Penetrator, et souvent appelée à tort AH-60L) : MH-60L équipée de moignons d'ailes pour l'emport d'armement, y compris deux Chain gun M230 de 30 mm et quatre pylônes similaires à ceux de l'AH-64 Apache
  • UH-60M Black Hawk : les versions avec un suffixe « M » sont équipées de moteurs T-700-GE-701D, de parties dynamiques améliorées et d'une nouvelle avionique "tout écran". Le UH-60M est la version de transport utilitaire ; une partie de la flotte d'UH-60A et UH-60L de l'United States Army doit être transformée en UH-60M.
  • UH-60V : UH-60A et UH-60L de l'United States Army revalorisées avec une avionique "tout écran" quasiment identique au UH-60M. Premier vol en janvier 2017, entrée en service le 27 juillet 2021. À cette date, il était prévu que 760 UH-60L soient modifiés[3].
  • VH-60N Nighthawk : version améliorée du VH-60D, utilisée par la flotte présidentielle
  • UH-60Q Black Hawk : version d'évacuation médicale du UH-60A
  • MH-60R Seahawk : version multirôle destinée à remplacer à la fois les SH-60B et SH-60F de l'US Navy
  • MH-60S Knight Hawk : version destinée à assurer le transport de matériel et personnels entre les navires de l'US Navy ; pas de capacité offensive, mais peut être armée d'équipements d'autoprotection
  • MH-60T Jayhawk : version modernisée du HH-60J Jayhawk pour l'US Coast Guard.
  • MH-60U Ghosthawk : version dérivée de l'UH-60M Blackhawk, utilisée par l'US Air Force à quatre exemplaires[4].

Utilisateurs

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Militaires

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[Quand ?]

Le programme FLRAA (en), lancé par l'US Army en 2019, vise à développer un appareil d'assaut à long rayon d'action destiné à remplacer le Black Hawk. En effet, ces derniers commencent à être âgés et il est temps pour l'armée américaine de faire de la place dans sa flotte. Ainsi, depuis quelques années, l'armée américaine décommissionne plusieurs de ses Black Hawk afin de les revendre à des opérateurs privés[13]. Une bonne affaire pour ces nouveaux acquéreurs, car ces hélicoptères sont peu chers, et possèdent des performances très intéressantes. Plusieurs entreprises privées ont donc intégrées cet hélicoptère dans leur flotte pour des missions de lutte contre les feux de forêts et de travail aérien. C'est notamment le cas de Firehawk Helicopters (9 exemplaires), Timberline Helicopters (5 exemplaires), et CAL FIRE (en) (16 S-70i, version export) aux États-Unis, et Aerotech Helicopters (6 exemplaires) en Australie. En République Tchèque, European Air Services opère 4 Black Hawk pour des missions d'entrainement de forces armées, intégrés au sein de la Slovak Air Academy.

Surnom officiel

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Contrairement à la tradition des hélicoptères utilisés par les unités de cavalerie aéroportée de l'US Army, le surnom officiel de l'UH-60, Black Hawk, n'est pas le nom d'une tribu indienne américaine mais celui d'un chef de la tribu des Sauk et Fox nommé Black Hawk.

 
Un Black Hawk en vol
 
Poste de pilotage du Black Hawk en 2008

Une version furtive ?

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Le , une équipe de commandos SEAL du Team Six de l'US Navy attaque la résidence d'Oussama Ben Laden au Pakistan. Lors de cette attaque, un hélicoptère Black Hawk victime d'une avarie technique est abandonné sur place par les commandos SEAL après avoir été en grande partie détruit par plusieurs charges d'explosifs (procédure standard pour éviter que des éléments sensibles soient récupérés). Néanmoins, il subsiste sur place plusieurs éléments, principalement du rotor de queue, qui ont étonné de nombreux analystes militaires et laissé penser qu'il s'agit d'une version inconnue de l'hélicoptère Black Hawk ayant subi d'importantes modifications pour réduire ses signatures radar et sonore[14].

Un ancien expert aérien des opérations spéciales explique au magazine Army Times que la forme du fuselage du Black Hawk détruit ressemble à celle du bombardier furtif F-117 : « Cela n'a pas grand-chose à voir avec un Black Hawk classique », déclare-t-il. Une image des débris de l'hélicoptère montre une sorte de capot circulaire sur le rotor de queue de l'appareil, ce qui d'après les experts devrait réduire sensiblement le bruit des pales et donc ne pas permettre aux personnes au sol d'anticiper l'attaque. Des témoins, habitant non loin de la dernière demeure d'Oussama Ben Laden, ont expliqué ne pas avoir entendu arriver les hélicoptères avant qu'ils soient au-dessus d'eux[14].

Dan Goure, un ancien du ministère américain de la défense, aujourd'hui expert du Lexington Institute (en), interrogé par ABC News, explique : « C'est une première. Vous ne savez pas ce qui est en train d'arriver sur vous. Et c'est ce qui est important. Car ces appareils arrivent vite et à très basse altitude et si le son ne vous permet pas de savoir qu'ils se dirigent vers vous, vous ne pouvez pas réagir avant qu'il soit trop tard… Cela a clairement participé au succès de l'opération[14]. »

L'avenir

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Il est prévu, dans les années 2020, des turbines d'hélicoptère plus puissantes et moins chères à l'entretien, élaborées dans le cadre de l´Advanced Affordable Turbine Engine. Le futur moteur, soit Honeywell/Pratt & Whitney HPW3000, soit General Electric GE3000, devra avoir une puissance de 3 000 ch, soit une augmentation de 50 % de puissance par rapport à l'actuel moteur General Electric T700, avoir une réduction de consommation de carburant de 25 %, permettre une diminution de 35 % des frais de maintenance et une durée de vie plus longue de 20 %. Une production initiale à faible taux est prévue à partir de 2022/2023[15].

Son remplacement devrait avoir lieu à partir du milieu des années 2030 par un appareil dont on estime en que le premier vol devrait avoir lieu en 2017[16].

Le , le Bell V-280 Valor et le gyrodyne Sikorsky-Boeing SB-1 Defiant sont choisis en finale[17].

L'armée australienne va commander des Black Hawk pour remplacer ses MRH90, version locale des Caïmans de l'armée française[18].

Apparitions dans les médias

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Le nom de cet appareil a inspiré le titre du livre de Mark Bowden sur les combats de Mogadiscio du 3 et 4 octobre 1993, Black Hawk Down, dont le titre français est La Chute du faucon noir.

Deux MH-60 Black Hawk infiltrent le groupe de Ding Chavez dans le film Danger immédiat, adapté du roman homonyme de Tom Clancy (dans le roman, c'est un MH-53J Pave Low III qui remplit ce rôle).

Dans le film Ghost Rider, lorsque Johnny Blaze tente un saut de 90 mètres au-dessus de 6 de ces hélicoptères.

Une version améliorée, furtive apparaît dans le film Zero Dark Thirty, relatant l'histoire des équipes de SEAL ayant tué Oussama ben Laden.

Apparition de deux Black Hawk dans le film "Sicario, Days of the Soldado à 43 min 53" Secondes.

Dans la série Designated Survivor, le nom des Black Hawk est utilisé par le personnage principal et ils apparaissent à l'écran durant l'épisode 14 de la saison 1.

Dans le film fast and furious hobbs and shaw, l'hélicoptère des méchants qu'ils accrochent à des dépanneuses est un UH-60 Black Hawk.

Jeu vidéo

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Notes et références

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  1. (en) « Sikorsky Uh-60 M Black Hawk », aircraftcompare.com (consulté le ).
  2. « Chronologie de l'aviation », L'encyclopédie illustrée de l'aviation, Éditions Atlas, no 181,‎ , p. 3622
  3. (en) Stefano D'Urso, « First UH-60V Black Hawk Helicopters Delivered To The U.S. National Guard », sur theaviationist.com, (consulté le ).
  4. https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/sikorsky-mh-60-ghosthawk/
  5. « L’industrie de défense colombienne à l’ère « post-conflit » », sur ttu.fr, (consulté le ).
  6. (en) « More Black Hawks for Colombia », sur scramble.nl (consulté le ).
  7. Laurent Lagneau, « La Croatie va se doter de deux hélicoptères UH-60M Black Hawk supplémentaires auprès des États-Unis », sur OPEX360, (consulté le ).
  8. « La Lituanie a commandé quatre hélicoptères UH-60M Black Hawk auprès des États-Unis pour 181 millions d'euros », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  9. (en) « Sikorsky UH-60M Black Hawk in sweden Försvarsmakten », sur helis.com (consulté le ).
  10. (en) Harro Ranter, « Accident Sikorsky UH-60M Black Hawk 933, 02 Jan 2020 », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  11. « 52 Black Hawk helicopters grounded after fatal crash », sur Taiwanairpower.org, (consulté le ).
  12. « La Tunisie a pris livraison de la totalité des 8 Black Hawk commandés aux USA », sur africanmanager.com, (consulté le ).
  13. (en) Joe Saballa, « US Army Downsizing Black Hawk Helicopter Fleet: Report », sur TheDefensePost,
  14. a b et c « Des hélicoptères furtifs contre Ben Laden », Slate.fr, .
  15. Pascal, « Apache & Black-Hawk bientôt remotorisés ! », sur avia news, (consulté le ).
  16. (en) Paul McLeary, « Army aviation leaders conduct delicate balancing act »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Navy Times, (consulté le ).
  17. (en) Garrett Reim, « US Army chooses Bell and Sikorsky-Boeing team for FLRAA competition », sur flightglobal.com, (consulté le ).
  18. Marianne, « L'Australie va remplacer ses hélicoptères européens… par du matériel américain », sur marianne.net, 2023-01-18utc10:54:34+0100 (consulté le ).

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • (en) Chris Bishop (ill. Ian Palmer), Sikorsky UH-60 Black Hawk, Oxford, Osprey, coll. « New vanguard » (no 116), , 48 p. (ISBN 978-1-841-76852-6).
  • (en) Ray D. Leoni, Black Hawk : the story of a world class helicopter, Reston, Va, American Institute of Aeronautics and Astronautics, , 325 p. (ISBN 978-1-563-47918-2).
  • (en) Stephen Tomajczyk, Black Hawk, St. Paul, MN, MBI, coll. « Enthusiast color series », , 95 p. (ISBN 978-0-760-31591-0).

Développement lié

Aéronefs comparables

Articles connexes

Lien externe

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