Saint-Sauveur-Lendelin
Saint-Sauveur-Lendelin est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 1 643 habitants[Note 1], devenue commune déléguée à partir du au sein de la commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages.
Saint-Sauveur-Lendelin | |
L'église Saint-Laurent, la croix de 1571 et la mairie. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Coutances Mer et Bocage |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Ghislain Gérard 2020-2026 |
Code postal | 50490 |
Code commune | 50550 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Sauveurais |
Population | 1 643 hab. (2020) |
Densité | 100 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 07′ 52″ nord, 1° 24′ 44″ ouest |
Altitude | Min. 23 m Max. 123 m |
Superficie | 16,39 km2 |
Élections | |
Départementales | Agon-Coutainville |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Saint-Sauveur-Villages |
Localisation | |
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Géographie
modifierLa commune est en pays coutançais. Son bourg est à 6,5 km au sud de Périers, à 10 km au nord de Coutances et à 27 km à l'ouest de Saint-Lô[1].
Toponymie
modifierLe toponyme est attesté sous les formes villa S. Salvatoris que dicitur fuisse Odeline en 1056[3], Sanctus Salvator sans date.
La paroisse est dédiée à saint Sauveur, c'est-à-dire au Christ. Charles Rostaing attribue l'origine de Lendelin à l'anthroponyme germanique féminin Odelina[3].
Le gentilé est Saint-Sauveurais.
Histoire
modifierMoyen Âge
modifierAu temps des Plantagenêts Saint-Sauveur-Lendelin était le centre de l'un des bailliage les plus importants du Cotentin.
Les terres de Saint-Sauveur-Lendelin et environnantes ont fait partie du domaine royal depuis le mariage, en 1200, de Blanche de Castille avec Louis VIII, et ce jusqu'à la Révolution[4]. Jeanne de Bourgogne (v. 1293-1349), reine de France, héritera du domaine de Saint-Sauveur-Lendelin[5].
La seigneurie fut érigée en comté par Charles VI en faveur de son frère, Louis d'Orléans[6]. À la veille de la guerre de Cent Ans, ce n'est plus qu'une vicomté[7].
Époque moderne
modifierDans le mois de , François Ferrand, écuyer, seigneur et patron de Montcuit, rend aveu au roi « de trois moulins scis à Saint-Sauveur-Lendelin ; le premier nommé le grand moulin, avec le vivier et la chaussée d'icelui ; le second, nommé le neuf moulin avec la commune dépendante d'icelui ; le troisième appelé le petit moulin avec l'écluse, chaussée, rivage et commune d'icelui, lesdits moulins scitués au dit St. Sauveur »[8]. Louis XIV avait engagé le domaine et vicomté de Saint-Sauveur-Lendelin au comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon[9],[Note 2].
Révolution française, Directoire et Consulat
modifierDurant la Révolution, lors de la création des cantons, Saint-Sauveur-Lendelin devient le chef-lieu d'un canton composé de sept communes (Hauteville-la-Guichard, Montcuit, La Ronde-Haye, Saint-Aubin-du-Perron, Saint-Michel-de-la-Pierre, Saint-Sauveur-Lendelin et Vaudrimesnil) qui fait partie du district de Coutances[10]. La constitution du 5 fructidor de l'an III () met en place des municipalités cantonales avec création de la fonction d'« agent municipal » élu (pour deux ans) dans chaque commune qui participe à l'administration de la municipalité cantonale. Saint-Sauveur-Lendelin en est le siège jusqu'à la loi municipale du 28 pluviôse an VIII () qui institue le titre de maire en remplacement de celui d'agent municipal lors de l'individualisation de la gouvernance des différentes communes qui composent le canton.
Par suite du décret du 23 vendémiaire an X (), le canton de Saint-Sauveur-Lendelin est agrandi à onze communes[11], auxquelles s'ajoute durant la Seconde Restauration Le Mesnilbus qui avait été supprimée en 1793 et qui sera rétablie en 1823.
Première Guerre mondiale
modifierDurant le conflit, 81 Saint-Sauveurais sont morts pour la France[12]. Trois d'entre eux ont été tués à Bixschoote le durant la bataille des Flandres, au cours d'une journée marquée par une attaque générale allemande. Au moins un de ces appelés a été tué à la bataille de Verdun le [13],[14].
Seconde Guerre mondiale
modifierSaint-Sauveur-Lendelin a été libérée des forces armées allemandes le par la 4e division d'infanterie américaine par le général Bradley. Cette dernière arrivait en provenance de Périers libérée la veille. Avant l'engagement terrestre de l'armée américaine dans la commune, celle-ci n'a pas subi de bombardements aériens de la part des forces alliées, contrairement aux villes voisines Périers et Coutances. Les troupes allemandes avaient abandonné Saint-Sauveur-Lendelin à la suite de la libération de Périers par l'armée américaine pour se replier. Les forces militaires américaines sont donc entrées dans la commune sans subir de résistance[15],[16],[17]. Le général américain Omar Bradley établit son quartier général dans le château des Mares abandonné par les forces allemandes. Il y accueille le Premier ministre britannique Winston Churchill, le puis le général Eisenhower le lendemain.
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Le château des Mares (carte postale).
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Les généraux américains Eisenhower et Bradley sur le perron du château des Mares, le .
Époque contemporaine
modifierLa commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages est créée le [18] après la fusion d'Ancteville, Le Mesnilbus, La Ronde-Haye, Saint-Aubin-du-Perron, Saint-Michel-de-la-Pierre, Saint-Sauveur-Lendelin et Vaudrimesnil.
Politique et administration
modifierLe conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et trois adjoints[20].
Le , par arrêté préfectoral du , Saint-Sauveur-Lendelin intègre la commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages. À l'issue des élections municipales de 2020, Saint-Sauveur-Villages sera représentée par 29 conseillers municipaux, répartis au prorata du nombre d’habitants, soit : douze pour Saint-Sauveur-Lendelin, quatre pour Vaudrimesnil, trois pour Le Mesnilbus, La Rondehaye et Ancteville, et deux pour Saint-Michel-de-la-Pierre et Saint-Aubin-du-Perron.
Changement de canton
modifierDepuis les élections départementales de 2015 la commune fait partie du nouveau canton d'Agon-Coutainville.
Le canton d'Agon-Coutainville regroupe vingt-huit communes réparties sur les anciens cantons de Lessay, Périers, Saint-Malo-de-la-Lande et Saint-Sauveur-Lendelin.
Démographie
modifierEn 2020, la commune comptait 1 643 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2006, 2011, 2016, etc. pour Saint-Sauveur-Lendelin[22]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 3]. Saint-Sauveur-Lendelin a compté jusqu'à 2 254 habitants en 1806.
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Laurent des XIIIe – XVe siècles dont le clocher-porche du XIVe est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [25]. L'édifice abrite un lutrin, une chaire à prêcher et des fonts baptismaux du XVIIIe, une statue de sainte Barbe du XVe, un vitrail signé J.P. Rivière de 2002 dédié au Concordat de 1801 et au Prince Lebrun[4].
- Manoir du Grand Taute de la fin du XVIe siècle et ses communs, inscrit partiellement au titre des monuments historiques[26].
- Château des Mares du XVIIIe siècle dit également de la Conté, du nom de la famille. Il fut de 1940 à 1944 occupé par les Allemands et à la Libération, Bradley en fit son QG et y accueillit Winston Churchill et Eisenhower.
- Ancien moulin qui a conservé sa roue à aubes au lieu-dit Petit-Moulin.
- Croix de l'ancien cimetière, datée de 1571, devant l'église et la mairie et croix du cimetière du XIXe siècle.
- Croix de chemin dite de l'Etau des XIXe et XXe siècles.
- Lavoir restauré.
- Stèle à la mémoire du général Bradley. Une rue porte également son nom.
Personnalités liées à la commune
modifier- Marie des Vallées (1590-1656), personnalité mystique surnommée « la sainte de Coutances », inspiratrice de saint Jean Eudes.
- Jean-Baptiste Lebrun de Rochemont (Saint-Sauveur-Lendelin, 1736 - 1822), homme politique.
- Charles-François Lebrun (1739-1824), troisième consul et prince-architrésorier du Premier Empire, né au village de La Bouchelière ; un vitrail de l'église de Saint-Sauveur-Lendelin célébrant la participation de Lebrun à l'élaboration du concordat et à la paix religieuse, a été inauguré en , ainsi qu'un monument situé dans le village. Un portrait en habit d'architrésorier est exposé dans la mairie.
- Georges Ferrand de La Conté (1797-1870), maire de Saint-Sauveur-Lendelin, conseiller général de 1848 à 1870.
- Louis Costel (Saint-Sauveur-Lendelin, 1930 - Saint-Sauveur-Lendelin, 2002), prêtre et écrivain.
- Gérard Laurent (Saint-Sauveur-Lendelin, 1953-), footballeur et dirigeant sportif.
Activité et manifestations
modifierEnvironnement
modifierLa commune est une ville fleurie (trois fleurs) au concours des villes et villages fleuris[27].
Sports
modifierL'Entente sportive Saint-Sauveur-La Rondehaye fait évoluer deux équipes de football en divisions de district[28].
L'association les 3SL (Saint-Sauveur Sports Loisirs) propose à ses adhérents six activités : bricolage, badminton, danse, pétanque, jogging et vélo[29].
Manifestations
modifierChaque année depuis 2009, le troisième samedi d'octobre, se déroule les Saints-Sauveurs du rock (2SDR), soirée organisée par Braz Yuna réunissant quatre groupes de rock dont un provenant de la scène nationale. Sont venus entre autres Trust, les Plastiscines, les Wampas ou No One Is Innocent.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2020, légale en 2023.
- Le prince avait était engagé également des domaines et vicomtés de Valognes, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Coutances, de Gavray, des bailliages et vicomtés de Périers, Lithaire et Cérences[9].
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : Saint-Sauveur-Lendelin sur le site de l'Institut géographique national (archive Wikiwix).
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- Gautier 2014, p. 605.
- Gautier 2014, p. 49.
- Delattre, 2002, p. 226.
- Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et Manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 978-2-84706-143-7), p. 70-72.
- Jean-Michel Renault 1856, p. 17.
- Jean-Michel Renault 1856, p. 52.
- Louis-Marie Prudhomme, Dictionnaire géographique et méthodique de la République française en 120 départements, t. 1, Paris, (lire en ligne), p. 46.
- Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'état, t. 13, Paris, (lire en ligne), p. 74.
- « Saint-Sauveur-Lendelin », sur le site memorialgenweb.org (consulté le ).
- « Saint-Sauveur-Lendelin : monument aux morts », sur MemorialGenWeb.org.
- « La course à la mer - La Bataille des Flandres (18 octobre - fin 1914) ».
- « Villes de Normandie pendant les combats de 1944 Saint-Sauveur-Lendelin (Manche) ».
- « Les villes de Normandie pendant les combats de 1944 Périers (Manche) ».
- « Les villes de Normandie pendant les combats de 1944 Coutances (Manche) ».
- Jean-Marc Sabathé, « Arrêté n° 17-18-ASJ du 26 décembre 2018 portant création de la commune nouvelle de SAINT-SAUVEUR-VILLAGES », Recueil des actes administratifs spécial n°50-2018-94, (lire en ligne [PDF]).
- Annuaire du département de la Manche, 33e année, 1861, p. 101.
- Réélection 2014 : « Saint-Sauveur-Lendelin (50490) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Saint-Sauveur-Villages. Conseil : installation des maires délégués.
- Date du prochain recensement à Saint-Sauveur-Lendelin, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Église », notice no PA00110600, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Manoir du Grand Taute », notice no PA00110601, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture en 1975 et 1993.
- « Palmarès du concours des villes et villages fleuris » (consulté le ).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Ent.S. St Sauveur La Rondehaye » (consulté le ).
- « Les 3SL, une association qui se porte bien » (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 226.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 605.
- Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers, 28e année - 1856, p. 46-62 (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Saint-Sauveur-Lendelin sur le site de l'Insee