Rolande Birgy, née le à Paris et morte le à l'hôpital Villemin à Labruyère[1], est une résistante française surnommée « Béret bleu » et, plus tard, une militante anti-avortement.

Biographie

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Résistance

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Membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne vers 1928, membre du Sillon dans les années 1930, de la CFTC à partir de 1929, elle démissionne de son travail en 1940, lorsque son employeur commence à travailler pour les Allemands.

Sollicitée pour cacher des enfants juifs, elle se met à la disposition de l'Œuvre de secours aux enfants. Elle s'engage auprès de la filière de Douvaine pilotée par l'abbé Rosay[2][réf. incomplète].

Arrêtée par les gendarmes français en 1942 pour le motif d'avoir fait passer des Juifs en Suisse, Rolande Birgy est libérée un mois plus tard et reprend aussitôt une activité clandestine. Engagée par Georges Garel, elle envoie des enfants jusqu'à Annemasse, où elle les confie à Georges Loinger, assurant leur suivi[3],[4].

Pour ces actions, la médaille de « Juste parmi les nations » (Yad Vashem) lui est décernée en 1983[5], ainsi que la Croix du combattant volontaire de la Résistance. Elle adhère au MRP en 1945.

Engagement contre l'avortement

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Devenue membre de l'association SOS tout-petits, elle comparaît le aux côtés de Ludovic Eymerie et du docteur Xavier Dor, devant la sixième chambre du tribunal de Versailles, pour un délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) survenu le 7 juin de la même année devant le centre hospitalier du Chesnay[6]. Elle ne sera pas condamnée en raison de son grand âge. Lors des audiences elle a coutume de déclarer aux magistrats : « J'ai sauvé des enfants juifs, maintenant j'essaie d'en sauver d'autres… »[7].

Militante du Front national, alors qu'elle apporte la contradiction lors d'un meeting « antifasciste » qui se déroule à la mairie du 3e arrondissement, et qu’elle est chahutée par des militants « antifascistes »[pas clair], elle présente son diplôme de Yad Vashem : le président du meeting, Pierre Aidenbaum, maire socialiste de l’arrondissement et ancien président de la LICRA, s'incline cérémonieusement devant elle et préfère clore la réunion[réf. nécessaire].

Elle meurt le , en allant voter. Ce même jour, le candidat frontiste Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle et, le soir, il déclare : « Comme il n'y a pas de joie parfaite, je veux saluer aussi la mémoire de Rolande Birgy, que vous connaissez tous sous le nom de Béret bleu, grande résistante, patriote, qui avait reçu le titre de Juste après la Seconde Guerre mondiale et qui s'est éteinte ce matin, au moment où elle allait quitter l'hôpital pour voter »[8],[7]. Ses obsèques ont lieu a l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

Distinctions

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Références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Laurent Neury, L'espoir au bout du pont. Histoire et mémoire de la filière de Douvaine (1939-1945), Cabedita, (ISBN 978-2882958488).
  3. Association Les Amis de la Fondation de la Résistance – Mémoire et Espoirs de la Résistance, « Ne les oublions pas »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Mémoire et Espoirs de la Résistance (consulté le )
  4. Collectif, Organisation juive de combat : France 1940-1945. Résistance/Sauvetage, Autrement, coll. « Revue Autrement Mémoires (no 85) », 2002, rééd. 2018, 501 p. (ISBN 2746709023).
  5. (en)Yad Vashem, « The Righteous Among The Nations - Birgy, Rolande » (consulté le )
  6. Xavier 'dort' enfin en prison !.
  7. a et b Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen démasquée, Grasset, Le Livre de Poche, 2011, p. 123.
  8. Le discours de Jean-MArie Le Pen à l'issue du premier tour