En astronautique, l'orbitographie désigne la détermination des éléments orbitaux d'un satellite artificiel.

Deux problèmes célèbres d'orbitographie sont :

  • le problème de Gauss qui consiste à déterminer l'orbite, puis le mouvement d'un corps, connaissant 3 positions successives, , et . C'est en retrouvant Cérès en 1801, à partir de données parcellaires recueillies en , que Gauss se fait connaître. Ce problème a donc été baptisé en son honneur.
  • le problème de Lambert qui consiste à déterminer le mouvement d'un corps connaissant deux ensembles successifs de positions et dates, {,} et {,}.

Problème de Gauss modifier

Il peut aujourd'hui être traité avec les vecteurs, inventés par Gibbs vers 1890.

En désignant par   le point d'où sont faites les observations, les 3 vecteurs  ,   et   définissent le plan de la trajectoire. Leur surabondance permet d'affiner cette définition par la méthode des moindres carrés. On peut alors définir le vecteur unitaire perpendiculaire à ce plan,   . Soit à trouver la direction du périgée, vecteur unitaire   ; la direction orthogonale   =   complète le trièdre.

Théorème 1 de Gibbs modifier

Le vecteur de Gauss-Gibbs,  , défini par trois vecteurs de position,  , pointe vers la direction   (semi-petit axe) et peut donc s'écrire  .

 .

Soient la demi-ellipse et sur elle,   le périgée,   le point de l'ellipse tel que  ,   le point du petit axe, et   l'apogée : on peut pour vérification, calculer les 4 vecteurs de Gibbs correspondant à 3 parmi 4 de ces positions. Cela permet d'acquérir de "l'intuition".

Le théorème de Gibbs permet donc d'accéder à l'angle   =( , ), ainsi que les deux autres. Soient 3 équations type   , qui permettent, par moindres carrés de trouver   et   ; ce qui achève la détermination de l'orbite. Il faut évidemment au moins une date pour finir le problème du mouvement.

Remarque : l'intuition de Gauss était que:

 .

Le théorème 2 de Gibbs permet de confirmer cette solution.

Seul le cas de 3 points se succédant sur une demi-ellipse est traité ; si le décalage temporel dépasse la demi-période, il convient de prendre en compte la disposition des points.

Démonstration modifier

On appelle vecteur excentricité le vecteur  ,   étant le centre de l'ellipse. Ce vecteur est donc  .

On rappelle que c'est un invariant (SO4) du problème de Kepler :

 ,
(  étant le moment cinétique.  .)

et en particulier, comme vu plus haut :  .

Calculer   : il vient  . Donc,   et   sont dans la même direction (demi-petit axe), an peut donc s'écrire :  .

Théorème 2 de Gibbs modifier

Soit le vecteur d'aire défini par les trois vecteurs de position :

  =   ;

alors

 
e =  .

Démonstration modifier

Puisque les produits croisés avec  , en considérant que  , nous avons:

 .

Par conséquent,

 

Les vecteurs   et leur somme   sont perpendiculaires au plan orbital. Donc

 
 

Théorème 3 de Gibbs modifier

Soit enfin le vecteur-volume des aires pondérées :

 .

Ensuite, le semi-latus rectum,  , de l'orbite peut être dérivé des vecteurs   et   définis précédemment,

 .

De plus, le moment cinétique spécifique,  , du corps en orbite sera lié aux deux vecteurs par :

 .

Démonstration modifier

Les 3 vecteurs de position sont coplanaires. Ils peuvent donc s'écrire :

 

  est le vecteur unitaire perpendiculaire au plan orbital

 .

On suppose en outre qu'il a la même direction que le vecteur moment cinétique.

Les trois vecteurs étant indépendants, il existe des coefficients   tels que leur combinaison linéaire soit un vecteur nul.

 .

En prenant le produit scalaire de cette équation avec  , et en considérant  , nous avons:

 , et
 .

Si les produits croisés de l'équation ci-dessus avec   sont pris, respectivement. Nous avons:

 
 
 ,

et

 .

Ainsi, (avec une constante arbitraire k)

 .

Par conséquent,

 

De plus, à partir des lois du mouvement de Newton et de l'équation de la trajectoire orbitale, on sait que :

 

Par conséquent, grâce au pontage de  , la relation entre   et [ ] peut être facilement dérivée:

 

Et on voit que les vecteurs auxiliaires, [ ], définis par les trois vecteurs de position observés, relient magiquement la propriété géométrique de l'orbite,  , au paramètre dynamique du mouvement,  .

Détermination du Vecteur Vitesse modifier

On peut ensuite calculer le vecteur vitesse en chacun des 3 points via le vecteur-excentricité. L'astuce consiste à prendre le produit croisé de   et  , de sorte que l'expression du vecteur vitesse   puisse être révélée. Les étapes pour calculer le vecteur vitesse sont listées comme suit:

 .

En conséquence, nous avons l'équation suivante pour le vecteur de vitesse, en termes de paramètre gravitationnel et de vecteur de position:

 

(  est le paramètre gravitationnel standard).

Selon les théorèmes précédents, nous avons,

 ,

et

 

Par conséquent,

 .

Vecteur Vitesse à partir de Trois Vecteurs Position modifier

En résumé, le vecteur vitesse   peut être exprimé en fonction des vecteurs  , définis par les trois vecteurs position observés, comme suit:

 .

Une preuve alternative pour ce formulaire est décrite ici. L'astuce consiste à utiliser la relation   et la relation entre   et   pour trouver la relation fonctionnelle entre   et  .

 .

Par conséquent, le vecteur vitesse peut également être exprimé par:

 .

Le théorème précédent montre que   et   sont liés par:

 

Enfin, à travers les trois vecteurs auxiliaires  , définis par les trois vecteurs position, le vecteur vitesse peut s'exprimer en fonction des vecteurs position:

 

Problème de Lambert modifier

Travail en 1760 : déterminer le mouvement connaissant deux évènements.

Plummer (An introductory treatise on dynamical astronomy , 1960, ed Dover) donne la solution analytique de ce problème. Pollard (Celestial Mechanics, 1966, ed Prentice-Hall) y fait référence. Guiziou ([1]) propose l'élégante solution suivante : se ramener au problème de Gauss.

Plus précisément, soit   et   les 2 points. On définit le point   par :  , avec   pour le moment indéterminé. On est ainsi ramené au problème de Gauss-Gibbs. Il n'y a qu'un seul   qui donne une durée   pour décrire l'arc d'ellipse de   en   : on résout numériquement l'équation   ce qui donne   et achève le problème.

Référence modifier

Droit français : arrêté du relatif à la terminologie des sciences et techniques spatiales.

Voir aussi modifier

.