Nicolas-Toussaint Charlet
Nicolas-Toussaint Charlet est un peintre et graveur français, né le à Paris où il est mort le .
portrait paru dans la Galerie de la presse, de la littérature et des beaux-arts en 1841.
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Biographie
modifierNicolas Toussaint[2], fils de Toussaint Charlet né en 1765 et décédé le 9 septembre 1798 à Paris et qui est dragon de l’armée de Sambre-et-Meuse et de Aimé Anne Lache, perd son père à l'âge de six ans. Élevé à l’École des enfants de la patrie, il reçoit une éducation très négligée. Il débute dans la vie par un médiocre emploi à la mairie du 2e arrondissement de Paris, chargé d’enregistrer et de toiser les jeunes recrues. Ses opinions bonapartistes et la part active qu’il prend à la défense de la barrière de Clichy, lui font perdre sa place à la Restauration en 1816. Ainsi, il est représenté aux côtés d'autres défenseurs de Paris des cercles bonapartistes dans le tableau de Horace Vernet, La Barrière de Clichy. Défense de Paris, le 30 mars 1814[3].
Charlet entre alors, en 1817, dans l’atelier d'Antoine-Jean Gros où il rencontre Gilles-François Closson et, forcé de produire pour vivre, il se voue dès lors tout entier à l’art, pour lequel il se sent une puissante vocation. Il débute par une lithographie, La Garde meurt et ne se rend pas, qui lui fait aussitôt un nom. Les dessins et les aquarelles de Charlet se succèdent alors rapidement et, inspirés par les mêmes sentiments, obtiennent la même popularité que les odes de Béranger.
Il réussit surtout dans le dessin et la lithographie, et acquiert bientôt une vogue immense en traitant les sujets militaires ou des scènes populaires que tout le monde connaît au XIXe siècle, comme Vous ne savez donc pas mourir ?, L’Aumône du soldat, La Résignation ou Le Grenadier de Waterloo.
Il s’exerça aussi avec succès dans la peinture (Épisode de la campagne de Russie, Passage du Rhin en 1796).
Il ouvre un atelier de lithographie dans les années 1820. À ses débuts, Honoré Daumier travaille dans l'anonymat pour les éditeurs de musique en imitant le style Charlet[réf. nécessaire]. Géricault apprécie le talent de Charlet : les deux artistes se lient d’une vive amitié, et font ensemble le voyage d’Angleterre. En 1832, c’est le général de Grigny qu’il accompagne au siège de la citadelle d'Anvers. En 1838, il est nommé professeur de dessin à l’École polytechnique. Le caricaturiste Cham fréquente son atelier en 1840 ainsi que Théodore Valerio qui devient à la fois un élève et un ami. Jules-Antoine Duvaux et Henri-Charles Landrin comptent aussi parmi ses élèves.
Il meurt à Paris le à son domicile au No 9 rue de l’Abbé-Grégoire.
Il fut un bon vivant, aimant boire et chanter, habitué et doyen d’une goguette : les Frileux ou Joyeux[4].
Œuvre
modifierLithographe de la légende napoléonienne
modifierL’œuvre lithographique de cet artiste infatigable se compose de près de 1 100 feuilles, ce qui est considérable. Il a produit, en outre, près de 2 000 dessins à la sépia, à l’aquarelle, à la plume et des eaux-fortes, et son atelier était rempli d’ébauches à l’huile. Avec Auguste Raffet, Nicolas-Toussaint Charlet est l’un des principaux créateurs de la légende napoléonienne dans le domaine de l’illustration, qu'il accompagnait de légendes de sa composition connues jusqu'à nos jours. L’époque romantique et le Second Empire sont des périodes de vulgarisation de l’histoire dans le domaine du livre. Les ouvrages historiques illustrés se multiplient. L’illustration est un art populaire dans lequel l’image est accessible à tous et qui doit être immédiatement compréhensible. Charlet crée une iconographie percutante qui va largement contribuer à ancrer la légende napoléonienne dans l’imaginaire collectif. À sa mort, il travaillait à une publication : L’Empereur et la Garde impériale, dont il n’a pu terminer que quatre dessins[5].
Delacroix possédait une collection de ces lithographies. Il les a transmises par héritage à son ami Paul Huet[6].
Peintre d'histoire
modifierIl a aussi laissé quelques grands tableaux d’histoire, et son Épisode de la campagne de Russie (vers 1836, musée des Beaux-Arts de Lyon), admirée par Alfred de Musset, fait partie des classiques de la peinture française.
Collections publiques
modifier- Musée Vivant Denon de Chalon sur Saône :
- Épisode de la Campagne de Russie, huile sur toile
- Musée d'Évreux :
- Le Repos, aquarelle sur papier vélin[7]
- Méditation de l’Empereur Napoléon Ier, aquatinte avec rehauts de peinture
- Musée des beaux arts de Lyon : Épisode de la retraite de Russie, vers 1836, huile sur toile[8]
- Musée des beaux arts d'Orléans:
- Musée Condé[11] :
- L'enterrement de Polichinelle, dessin
- Soldat de la république, peinture
- Musée municipal de La Roche-sur-Yon :
- Grenadier, huile sur toile
- Portrait en pied d'un dragon de l'armée impériale, aquarelle
Illustrations
modifier- La Marseillaise, Paris : Laisné, 1840.
Élèves
modifierHommages
modifierEn juin 1893, la Société des artistes lithographes français organise une exposition en son honneur chez Paul Durand-Ruel puis monte un comité pour élever un monument ; celui-ci, une colonne en pierre, est orné d'un portrait en médaillon, en bronze, par Charpentier avec, en dessous, une inscription : « À Charlet (1792-1845) », élevé à Paris dans le square de l'Abbé-Migne de la place Denfert-Rochereau[13].
Une rue du 15e arrondissement de Paris a reçu son nom.
Expositions
modifier- « Charlet. Aux origines de la légende napoléonienne, 1792–1845 », musée municipal de La Roche-sur-Yon, 11 octobre 2008 – 17 janvier 2009 ; Boulogne-Billancourt, bibliothèque Marmottan, 5 mars – 27 juin 2009[14],[15]
Notes et références
modifier- « Grenadier de la Garde », notice no 000PE000424, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Cote LH/491/43 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Malika Dorbani-Bouabdeellah La défaite de l'Empire.
- Emile de Labédollière, Le Nouveau Paris, Gustave Barba Libraire-Éditeur, Paris, 1860, p. 222-223.
- « Charlet, Nicolas-Toussaint », in: Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, AMG-Flammarion, 1985, p. 66.
- Pierre et Rolande Miquel avec la collaboration du professeur Gérard Bonin et de Michael Tazi Klaa, De l'aube romantique à l'aube impressionniste, éditions Somogy, 2011, p. 122.
- Dans un chemin forestier, un soldat est endormi avec son fusil posé près de lui.
- « Épisode de la retraite de Russie », notice no 000PE027808, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°352
- Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 9 788836 651320), n°134
- « Les Collections du musée Condé »
- Catalogue de la 27e Exposition d'Amiens de 1885, organisée par la Société des Amis des Arts de la Somme, p. 12.
- « Square de l'Abbé-Migne », sur paris.fr (consulté le ).
- « La légende napoléonienne en images », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Adrien Goetz, « Grognards et moutards », Le Figaro, , p. 29
Annexes
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. 4, Paris, Firmin-Didot, 1854, p. 936-37.
- Collectif, Charlet : aux origines de la légende napoléonienne 1792-1845, catalogue de l'exposition du musée municipal de La Roche-sur-Yon, du au , Bernard Giovanangeli éditions, 159 p. (ISBN 978-2-7587-0030-2).
- J. F. Leblanc de la Combe, Charlet, sa vie, ses lettres et ses œuvres (lire en ligne).
- Dictionnaire Bénézit.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Œuvres de Nicolas-Toussaint Charlet dans la Base Joconde, ministère français de la Culture.