Morge (affluent du Rhône)

affluent du Rhône dans le canton du Valais, Suisse

La Morge, appelée aussi Morge de Conthey, est une rivière suisse du canton du Valais, affluent au Rhône sur sa rive droite.

Morge
Morge de Conthey
Illustration
La Morge à Conthey.
Caractéristiques
Longueur 15 km
Bassin 79,9 km2
Bassin collecteur Rhône
Débit moyen 3,27 m3/s code fluvial de la Suisse : VS 162
Cours
Source Glacier de Tsanfleuron
· Localisation sur le versant sud
· Altitude 2 240 m
· Coordonnées 46° 19′ 53″ N, 7° 17′ 00″ E
Confluence Rhône
· Localisation entre Conthey et Savièse
· Altitude 477 m
· Coordonnées 46° 12′ 31″ N, 7° 18′ 32″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Valais

Hydronymie

 
Panneau pour la Morge à Conthey avec nom en français et en « patois » local (dialecte valaisan).

Le nom de la Morge vient du celtique « morga », signifiant « limite ». La rivière partage ainsi cette origine avec la Morge de Saint-Gingolph et la Morges vaudoise[1] ; elle est parfois appelée « Morge de Conthey » pour éviter la confusion avec celle de Saint-Gingolph[2].

Géographie

 
Carte de la Morge[a].
 
Vallée de la Morge, vue de Haute-Nendaz.

Localisation

La Morge se trouve à la limite des communes de Conthey et Savièse le long de sa vallée, puis de Conthey et Sion au niveau de la plaine du Rhône ; elle sert ainsi de frontière aux districts de Conthey et de Sion[3]. Ses bassins versants voisins sont ceux de la Lizerne à l'ouest, de la Sarine au nord-ouest, de la Geltenbach au nord, de la Lienne au nord-est, de la Sionne à l'est et du Rhône au sud[4].

Cours

La Morge se forme en deux bras sur le versant sud du Sanetsch. Le principal embranchement émerge au sud de l'Arpelistock et du Wildhorn. Il est rejoint à environ 1 300 m par le second bras composé par les torrents de la Contheysanne, la Zanfleuronne, le Zermey et l'Eau de la Lex. Dès cette embouchure, la Morge creuse vers le sud de profondes gorges dans sa vallée. Elle ressort de celle-ci à une altitude de 512 m, à l'est de Conthey. La Morge longe alors une route jusqu'au pont de la route du Simplon. Là, elle est canalisée et se dirige vers l'ouest pour contourner la crète des Maladaires. Elle se jette finalement dans le Rhône à 477 m d'altitude, après avoir parcouru 15 km[3].

Hydrologie

Le bassin versant de la Morge couvre une superficie de 79,9 km2. Il se situe entre 3 207 et 470 m et son altitude moyenne est de 1 819 m. La superficie du bassin versant comprend 26 % de rochers, 23 % de forêts (dont 22 % de conifères et 1 % de forêts mixtes), 20 % de végétation herbacée, 8 % de végétations buissonnantes, 8 % de roches meubles et 6 % de terrain pour l'agriculture ; le reste est réparti entre des glaciers (4 %), des zones urbanisées (3 %) et des zones humides (2 %)[5].

Sur la période 1981-2010, la pluviométrie annuelle moyenne sur le bassin versant est de 1 895 mm/an, avec une augmentation des précipitations moyennes avec l'altitude. Le mois de juillet est celui qui connaît les plus fortes précipitations, avec une moyenne de 201 mm. Mai est le mois avec le plus grand équivalent en eau de la neige, avec 445 mm[5].

La Morge a plusieurs régimes hydrologiques : de sa source à la jonction avec la Rogne son régime est glacio-nival, puis depuis ce point jusqu'à ce qu'elle se jette dans le Rhône son régime est nivio-glaciaire[6]. Le nombre de Strahler de la Morge est de 3 jusqu'à l'alpage de Zanfleuron, où sa jonction avec plusieurs torrents le fait passer à 4[7].

Histoire

Avant l'ère chrétienne, la Morge sert déjà de limite entre les Sédunes, dont le territoire s'étend sur la rive gauche jusqu'à Viège, et les Véragres, habitant sur la rive droite jusqu'au torrent de Mauvoisin à proximité de Saint-Maurice. Au Moyen Âge, elle sert de frontière entre la seigneurie épiscopale de Sion et la châtellenie savoyarde de Conthey. L'évêque de Sion y possède alors les droits de douane, et plusieurs traités entre les évêques de Sion et les comtes de Savoie sont passés sur les rives de la Morge[2].

Entre 1260 et 1268, puis dès 1384, la Morge sépare le Valais savoyard du Valais épiscopal. Cette frontière disparaît à la suite de la victoire de Sion lors de la bataille de la Planta, en 1475 ; le Valais s'étend alors jusqu'à Massongex[8].

Durant la période de la République helvétique, le , lors de l'invasion française, les troupes des dizains affrontent celles du général Jean Thomas Guillaume Lorge au bord de la Morge. Ces dernières essaient alors de traverser la rivière au niveau de Daillon avec pour but d'attaquer les Savièsans à Chandolin. Selon le Manuscrit Carrupt[b], les cadavres de près de 300 hommes morts au combat auraient été retrouvés dans la Morge[9].

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Emile Tamini, « Les deux Morge », Petites annales valaisannes, Lausanne, vol. 1, no 4,‎ , p. 78-80 (lire en ligne  ).

Article connexe

Notes et références

Notes

  1. Voir sur OpenStreetMap : 15627338.
  2. L'abbé Jean-Joseph Carrupt, curé d'Ardon de 1780 à sa mort en 1811, a laissé deux volumes in-folio de manuscrits, d'un millier de pages environ chacun. Ils ont été acquis par les Archives cantonales en 1966 et en 1977 (cote AV L 526 et L 544). Voir André Donnet, « Documents pour servir à l'histoire de la révolution valaisanne de 1798 »   [PDF] (consulté le ).

Références

  1. Gilbert Künzi et Charles Kraege, Rivières romandes : À la source de leur nom, Yens sur Morges, Cabédita, coll. « Archives vivantes », , 133 p. [détail des éditions] (ISBN 2-88295-247-3), p. 59.
  2. a et b Tamini 1929, p. 78.
  3. a et b Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Langenberg - Pyramides, t. 3, Société neuchâteloise de géographie, (lire en ligne  ), « Morge (La) », p. 379.
  4. « Bassins du bilan »  , sur hydromaps.ch (consulté le ).
  5. a et b Jan Schwanbeck et Alain Bühlmann, « Caractéristiques des bassins versants »  , sur hydromaps.ch, Atlas hydrologique de la Suisse, (consulté le ).
  6. Rolf Weingartner et Hugo Aschwanden, « Régimes d’écoulement comme base pour l’estimation des valeurs moyennes des débits »   [PDF], sur atlashydrologique.ch, (consulté le ).
  7. « Numéros d'ordre des cours d’eau pour le réseau hydrographique numérique de la Suisse »  , sur geo.admin.ch (présentation en ligne, consulté le ).
  8. Tamini 1929, p. 79.
  9. Tamini 1929, p. 79-80.