Moken (langue)

famille de langues

Le moken est une langue austronésienne parlée dans le nord-ouest de la péninsule Malaise : en Birmanie dans l'archipel de Mergui et en Thaïlande, à Phuket et dans les provinces de Ranong et Phang Nga. La langue appartient à la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.

Moken
Pays Birmanie, Thaïlande
Région Nord-Ouest de la Péninsule malaise
Nombre de locuteurs 7 000 (en 1993)[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF mwt
ISO 639-3 mwt
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue en danger (DE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde

Classification modifier

Le moken est une des langues moken-moklen, un groupe des langues malayo-polynésiennes occidentales.

Écriture modifier

Le moken n’a pas d’écriture standardisée, mais plusieurs ouvrages éducatifs ou d’alphabétisation ont été publiés utilisant l’écriture birmane ou karen, l’écriture latine, ou encore l’écriture thaï[2].

Phonologie modifier

Les tableaux présentent la phonologie du moken parlé en Thaïlande, les consonnes[3] et les voyelles[4].

Voyelles modifier

Antérieure Centrale Postérieure
Fermée ǐ [ǐ] ǐː [ǐː]
i [i] iː []
ǔ [ǔ] ǔː [ǔː]
u [u] uː []
Moyenne ěː [ěː]
e [e] eː []
ə [ə] ǒ [ǒ] ǒː [ǒː]
o [o] oː []
Ouverte ɔ̌ː [ɔ̌ː]
ɔ [ɔ] ɔː [ɔː]
ǎː [ǎː]
a [a] uː []
ɛ̌ː [ɛ̌ː]
ɛ [ɛ] ɛː [ɛː]

Deux types de voyelles modifier

Le moken possède deux types de voyelles, les lâches et les tendues. Les tendues sont transcrites [ǔ]. Les voyelles longues tendues sont diphtonguées.

Consonnes modifier

Bilabiales Alvéolaires Dorsales Glottales
Palatales Vélaires
Occlusives Sourde p [p] t [t] k [k] ʔ [ʔ]
Aspirée pʰ [] tʰ [] kʰ []
Sonore b [b] d [d] g [g]
Fricative s [s] h [h]
Affriquée Sourde c [t͡ʃ]
Aspirée cʰ [t͡ʃʰ]
Sonore j [d͡ʒ]
Nasale m [m] n [n] ɲ [ɲ] ŋ [ŋ]
liquide l [l]
Semi-voyelle w [w] y [j]

Notes et références modifier

  1. Ethnologue [mwt].
  2. Bradley 2007, p. 404.
  3. Larish 2005, p. 516.
  4. Larish 2005, p. 517-518.

Sources modifier

  • (en) Naw Say Bay, « The phonology of the Dung dialect of Moken », dans David Bradley, Papers in Southeast Asian linguistics, vol. 13 : Studies in Burmese languages, Canberra, Pacific Linguistics (no A-83), 193-205 p., PDF (ISBN 0 85883 427 8, présentation en ligne, lire en ligne)
  • (en) David Bradley, « East and Southeast Asia », dans Christopher Moseley, Encyclopedia of the world’s endangered languages, Milton Park, Routledge, , 349-424 p. (ISBN 9780700711970)
  • (en) Michael D. Larish, « Moken and Moklen », dans Alexander Adelaar et Nikolaus P. Himmelmann, The Austronesian languages of Asia and Madagascar, Londres, Routledge, coll. « Routledge Language Family Series », , 513-533 p. (ISBN 0-7007-1286-0)
  • (en) Pittayawat Pittayaporn, « Moken as a mainland Southeast Asian language », dans A. Grant et P. Sidwell, Chamic and beyond: studies in mainland Austronesian languages, Pacific Linguistics, The Australian National University (no 569), , 189-210 p., PDF (DOI 10.15144/PL-569.189, présentation en ligne, lire en ligne)
  • (en) Pittayawat Pittayaporn, « When words erode: Moken trisyllabic syncopation and PAn stress », dans Tenth International Conference on Austronesian Linguistics (website), Linguistic Society of the Philippines and SIL International, , 13 p., PDF (lire en ligne)
  • (en) D.W. Hogan, A Thai orthography for the Moken language, Melbourne, Pacific College of Graduate Studies,

Voir aussi modifier

Liens internes modifier

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