Maurice Chevance

personnalité politique française

Maurice Chevance, dit Barrioz-Bertin, né le à Nanteuil-le-Haudouin (Oise) et mort le à Paris, est un homme politique et résistant français, Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.

Maurice Chevance-Bertin
Fonctions
Député français

(7 mois et 4 jours)
Élection 21 octobre 1945
Circonscription Guinée française
Législature Ire Constituante
Groupe politique UDSR
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Nanteuil-le-Haudouin
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès 5e arrondissement de Paris
Parti politique UDSR
Résidence Dakar et Paris

Avant-guerre

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Il travaille comme employé de magasin avant de s'engager en 1929 comme soldat de 2e classe dans l'infanterie coloniale. Il sert en Algérie, puis réussit en 1932 le concours de l'École des officiers de Saint-Maixent et est nommé lieutenant. Il est affecté successivement en Algérie, en Tunisie et au Tchad.

Seconde Guerre mondiale

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Il participe à la campagne de France en 1940 comme commandant d'une compagnie de tirailleurs sénégalais du 8e RTS et reçoit la croix de guerre 1939-1945.

Démobilisé, il fonde à Marseille une agence militaire et coloniale, destinée à prendre en charge les bagages des militaires et des civils en transit. Cette petite société lui permet de rester en contact avec les milieux militaires et coloniaux et de faire de la propagande anti-allemande. Elle devient rapidement une officine de la résistance.

Il est la première recrue dès le début d' d'Henri Frenay avec qui il va se trouver à la direction du principal mouvement de Résistance Combat. Il le dirige effectivement à Marseille et dans toute la Provence. Il sera présent quand, en , Jean Moulin viendra à Marseille demander à Frenay un rapport sur la Résistance française, puis, à nouveau, en quand le même Jean Moulin reviendra, investi par de Gaulle de la mission d'unifier les mouvements. À Lyon, il est arrêté par la Surveillance du Territoire et emprisonné avec d'autres camarades parmi lesquels Emmanuel Mounier, le fondateur d'Esprit. Libéré avec la complicité d'un médecin légiste[1], il retourne au combat avec, à ses côtés, Benjamin Crémieux pour noyauter les administrations (NAP)[2]. Dans la nuit du , la deuxième arrestation, à Marseille, par la Gestapo, est immédiatement suivie d'une des évasions les plus spectaculaires de l'histoire de la Résistance. Tout de suite après le retournement de son secrétaire, Jean Multon-Lunel, il échappe aux truands gestapistes d'Ernst Dunker-Delage, grâce à un gardien de la paix, Marcel Koch (qui sera envoyé à Fresnes dans un premier temps, puis à Buchenwald, où il mourra en 1945) qui le conduit à un réseau de résistants. Après un bref séjour à la clinique Bouchard à Marseille, Chevance échappe une fois encore à Ernst Dunker et à son équipe (Antoine Tortora et Gaston Daveau) en se sauvant quelques heures avant leur irruption dans une autre clinique à Aix-en-Provence[3]. Il se cache alors dans une ferme isolée de la commune de Mison près de Sisteron grâce à Louis Martin-Bret, jusqu'à la fin de l'été 1943[4]. Puis il monte à Paris pour prendre la direction du Comité d'action militaire de la Résistance.

Le , il part en mission à Londres pour établir la liaison entre ce COMIDAC et l'état-major des FFI.

À son retour en France en , il prend le commandement des FFI pour le Sud-Ouest et le Centre, avec le grade de général de brigade. Il organise l'action de 30 000 hommes et libère la ville de Rochefort, négocie la reddition des troupes allemandes des poches de l'Atlantique et rétablit l'autorité de la République à Limoges, Toulouse, Montpellier, Bordeaux où régnait une situation pré-insurrectionnelle.

Maurice Chevance-Bertin est l'un des quatre généraux FFI, avec Jacques Chaban-Delmas (1915-2000), Pierre de Bénouville (1914-2001) et Alfred Malleret-Joinville (1911-1960). Un "Additif à l'annuaire des officiers généraux de 1946", daté du , précise : "Ces officiers ont reçu le titre de général de brigade en raison de leurs fonctions dans la Résistance et pour la durée de leur mission. Ce titre a été transformé en celui de général honoraire après la libération de la France" (ce document a été publié en annexe de l'ouvrage du général, "Vingt mille heures d'angoisse" [éditions Robert Laffont, collection "Vécu", 1990], page 251).

Après-guerre

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À la Libération, Henri Frenay le pousse à entrer en politique. Il est désigné pour occuper un des six sièges réservés au mouvement "Combat" à l'Assemblée consultative provisoire. Il siège aux Commissions de la défense nationale de la France d'outre-mer et à celle des prisonniers et déportés et des pensions. Il met à profit la discussion du budget des services civils pour exposer ses idées sur la création d'une communauté impériale française. La contribution de l'empire à la défense de la patrie lui semble justifier cette initiative qui ne pourra vivre qu'avec une forte propagande et que si elle s'incarne dans une assemblée unique.

Aux élections pour la première Assemblée nationale Constituante de , il est élu député de Guinée. Membre de la Commission de la défense nationale, il intervient dans la discussion du budget de 1946 et met en garde les socialistes contre une politique de réduction des dépenses militaires, arguant que l'armée coloniale exerce, en plus de sa mission militaire, des tâches économiques et sociales. Il dépose avec succès un amendement permettant d'instituer le scrutin de liste majoritaire pour l'élection des députés de l'Union française. Inscrit au groupe de la Résistance démocratique et socialiste, il vote les nationalisations de l'électricité et du gaz, des assurances mais ne prend pas part au vote sur celle du crédit. Il s'oppose au projet de Constitution qui sera rejeté par le référendum du .

Il renonce à se représenter aux élections pour la seconde Assemblée nationale Constituante mais continue à s'intéresser à la politique d'outremer, dirigeant Climats, un hebdomadaire de l'Union des pays associés et réorganisant l'armée vietnamienne de Bao-Daï. En 1958, il fait campagne en faveur des idées constitutionnelles du général de Gaulle.

Après la mort d'Henri Frenay, il publie des mémoires où, dans l'affaire de Caluire, il prend la défense d'Henri Aubry et accuse René Hardy.

Distinctions

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Publication

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Références

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  1. Maurice Chevance-Bertin. [1] Recherché à nouveau pour internement administratif, Chevance-Bertin échappe à la police française le 30 avril 1942, mais se voit condamné par contumace à 10 ans de prison et 120 000 francs d'amende
  2. Opération d'infiltration et résistance au sein de l'administration française par le réseau de Noyautage des Administrations Publiques
  3. Dunker, arrivant trop tard, s'en prend au Docteur André Donnier et le fait arrêter. Le chirurgien et sa femme seront faits "justes parmi les nations" au nom de l'État d'Israël, sources Association AJPN.
  4. Balique et Biaggi, "Ernst Dunker et la Gestapo de Marseille". p. 75
  5. « Maurice CHEVANCE-BERTIN », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  6. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

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