Ludmilla Otzoup-Gorny Chiriaeff

danseuse, chorégraphe, professeure et directrice de compagnies de danse.
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Ludmilla Otzoup-Gorny Chiriaeff, plus connue sous le nom de Ludmilla Chiriaeff G.O.Q., C.C., (née le à Berlin[2], et morte le à Montréal au Canada à l'âge de 72 ans) est danseuse, chorégraphe, professeure et directrice de compagnies de danse. Elle a immigré au Canada en 1952.

Ludmilla Otzoup-Gorny Chiriaeff
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Biographie
Naissance
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Berlin
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
MontréalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Ludmilla ChiriaeffVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Людмила Александровна ШиряеваVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Distinctions
Archives conservées par

Elle fut la directrice fondatrice de la compagnie des Grands Ballets canadiens et de l'école de ballet qui deviendra l'École Supérieure de danse du Québec.

Le fonds d’archives de Ludmilla Chiriaeff (P952)[3] est conservé au centre BAnQ Vieux-Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Biographie modifier

Ludmilla Chiriaeff est née à Berlin en 1924, d’une mère polonaise et d’un père russe. Ses parents ont fui la Russie vers la Lettonie lors de la révolution russe, avant de s'installer en Allemagne où a grandi Ludmilla Chiriaeff[4].

Ludmilla Chiriaeff est une femme importante liée au domaine de la danse. Elle commence à danser à l’âge de six ans, apprenant son art auprès de danseurs reconnus. En 1941, Ludmilla Chiriaeff est enfermée dans un camp de concentration, les nazis la soupçonnant d'être juive, ce qui met fin temporairement à sa carrière de danseuse[5]. Après la guerre, elle s'installe en Suisse où elle fonde en 1949 le Ballet des Arts de Genève, sa première compagnie. Puis en 1952, Ludmilla Chiriaeff immigre à Montréal, au Canada. À son arrivée à Montréal, elle fonde d’autres compagnies de danse en commençant par les Ballets Chiriaeff. Ludmilla Chiriaeff est décédée en 1996 à l’âge de 72 ans à Montréal[4].

Carrière modifier

Inscrite à l'âge de six ans dans une classe d'eurythmies au Centre Dalcroze de Berlin, Ludmilla Otsup commence sa formation de ballet l'année suivante, en 1931, auprès d'Alexandra Nicolaïeva qui fut première danseuse du Ballet du Bolchoï à Moscou. Elle étudie également avec la fille et le gendre de Nicolaïeva, Xenia et Edouard Borovansky, jusqu'en 1939. Entre temps elle prend aussi des cours privés avec Evgenia Eduardova, de 1933 à 1935. En 1936, à douze ans, elle est acceptée comme apprentie dans Les Ballets Russes du Colonel de Basil et danse dans des représentations de La Boutique Fantasque et de L'Oiseau de feu pendant la saison berlinoise de la compagnie. Son association avec cette compagnie, qui est de retour à Berlin en 1938, lui permet de faire la connaissance de Michel Fokine, qui deviendra une influence durable. En 1939, alors qu'elle a quinze ans, elle obtient un poste de demi-soliste au Théâtre Nollendorf. Elle y danse dans des opéras ainsi que des opérettes et, encouragée par Sabine Ress et Margot Rewendt, fait ses premières tentatives de chorégraphie[6].

Après la guerre, Otsup vit plusieurs années en Suisse. De 1946 à 1948, elle est première danseuse et chorégraphe au Théâtre Municipal de Lausanne puis au Kursaal de Genève pendant la saison 1948-1949. En janvier 1952, avec l'aide du Comité international de secours, Chiriaeff et sa famille émigrent au Canada et s'installent à Montréal où elle commence à enseigner la danse. Bientôt attirée par la communauté culturelle florissante de Montréal, elle est invitée à chorégraphier et à se produire pour la Société Radio-Canada, la toute jeune télévision publique francophone. Le groupe de danseurs qu'elle forme alors, qui s'appellera Les Ballets Chiriaeff, apparaît régulièrement dans L'Heure du Concert, une série culturelle en cours, et dans de nombreuses émissions spéciales[6].

Lors de son arrivée à Montréal en 1952, elle crée sa compagnie de danse les Ballets Chiriaeff en plus de donner des cours de danse à l'École Chiriaeff. La compagnie se produira sur scène pour la première fois en 1955. Puis, en 1957 elle change de nom pour Les Grands Ballets Canadiens. Il s’agit d’ailleurs de la première compagnie de ballet professionnelle au Québec[7]. L'année suivante en 1958, elle fonde l’Académie des Grands Ballets Canadiens, où elle fut directrice. Pendant la saison 1966-1967, à la requête du ministère des Affaires culturelles du Québec, Ludmilla Chiriaeff crée une nouvelle école de danse soit l’École supérieur de danse[8], prolongement de l'Académie. Cette école obtient son indépendance des Grands Ballets en 1980 en devenant l'École supérieur de danse du Québec. Mme Chiriaeff se retire des Grands Ballets Canadiens en 1974, pour se dédier à l'enseignement et implanter des cours de ballet de différents niveaux à travers les écoles du Québec[9]. En 1981, la création de la fondation Ludmilla Chiriaeff se joint à ses nombreuses réalisation et poursuit sa mission de propager la danse à travers la province en remettant des bourses d’études reliées au domaine de la danse.

En plus d’avoir été une danseuse professionnelle, Ludmilla Chiriaeff a été enseignante, membre de jury pour des concours de ballet et a offert des conférences autant à Montréal qu’à l’international[8]. Sa compagnie, les Grands Ballets Canadiens, est encore aujourd’hui présente dans le domaine de la danse, il s’agit même d’une des plus grandes compagnies de ballet au pays. Les Grands Ballets Canadiens ont plusieurs productions annuelles qui attirent de nombreux amateurs telle que la production Casse-Noisette présentée durant les fêtes[7]. Ludmilla Chiriaeff est considérée comme la marraine du ballet au Québec, en raison de son apport pour le rayonnement de la danse classique au Canada. Au cours de sa carrière, elle aura créé plus de 300 ballets autant pour des émissions de télévision que pour des spectacles sur scène[9]. Pour la télévision il est notamment question de Jeu de carte (1954) sur de la musique de Igor Stravinsky, Une Nuit sur le mont Chauve avec de la musique de Modest Mussorgsky ainsi que Carnaval des animaux (1957) arrangé avec de la musique de Camille Saint-Saëns[10]. Ludmilla Chiriaeff a créer plusieurs ballets pour la production des Grands ballets. Parmi ceux-ci nous retrouvons Cendrillon (1952) arrangé sur du Mozart, Mémoire de Camille (1961) avec de la musique de Giuseppe Verdi ainsi que Suite Canadienne, une oeuvre célébrant la culture québécoise, arrangée par Michel Perrault, qui fut retravaillé dans le cadre du documentaire La Suite Canadienne sorti en 2023[11].

Le 8 mars 2022, le ministère de la Culture et des Communications désigne Ludmilla Chiriaeff comme personnage historique par son apport dans le domaine des arts et de la culture[12]. Elle rejoint ainsi le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Distinctions modifier

Références modifier

  1. « https://advitam.banq.qc.ca/notice/693554 » (consulté le )
  2. « Ludmilla Chiriaeff », sur grandsballets.com (consulté le )
  3. « Fonds Ludmilla Chiriaeff (P952) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec. », sur Pistard - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). (consulté le )
  4. a et b Internet et Services numériques, Archives numérisées, « Ludmilla Chiriaeff, mère de la danse au Québec - Les Archives de Radio-Canada », sur archives.radio-canada.ca (consulté le )
  5. « Chiriaeff, Ludmilla », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  6. a et b (en) International encyclopedia of dance : a project of Dance Perspectives Foundation, Inc., New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-509462-6, 978-0-19-512305-0 et 978-0-19-512306-7, lire en ligne)
  7. a et b « La compagnie | Les Grands Ballets Canadiens de Montréal », sur grandsballets.com (consulté le )
  8. a et b « Ludmilla Chiriaeff – Ordre national du Québec », sur www.ordre-national.gouv.qc.ca (consulté le )
  9. a et b Ludmilla Otzoup-Gorny Chiriaeff sur L'Encyclopédie canadienne
  10. « Répertroire de Les Grands ballets canadiens dans les archives de la Bibliothèque de la Danse Vincent-Warren »
  11. « La suite canadienne », sur www.cinematheque.qc.ca (consulté le )
  12. « Journée internationale des droits des femmes - Le gouvernement du Québec désigne trois personnages historiques féminins et un événement historique », sur www.quebec.ca (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier