Hôtel de préfecture des Bouches-du-Rhône

bâtiment administratif dans le 6e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône)

L'hôtel de préfecture des Bouches-du-Rhône est l'édifice abritant la préfecture du département des Bouches-du-Rhône. Construit de 1862 à 1866, il est situé au no 2 boulevard Paul-Peytral à Marseille, chef-lieu du département.

Hôtel de préfecture des Bouches-du-Rhône
L'hôtel de préfecture des Bouches-du-Rhône.
Présentation
Type
Construction
1862-1866
Occupant
Préfecture des Bouches-du-Rhône (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Département des Bouches-du-Rhône
Usage
Hôtel de préfecture (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Site web
Localisation
Région
Département
commune
Coordonnées
Carte

Situation

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L’hôtel de la préfecture des Bouches-du-Rhône se présente sous la forme d’un parallélogramme de 90 mètres de longueur sur 80 mètres de profondeur. La façade principale, située au nord, donne sur la place de la Préfecture, dans le prolongement de la rue Saint-Ferréol ; à l'est se trouve un jardin en bordure de la rue de Rome ; la partie sud longe la rue Sylvabelle tandis que l’entrée du public est située à l’ouest sur la rue Edmond-Rostand.

Le bâtiment a été inscrit aux Monuments historiques par arrêté du [1].

Historique

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Charlemagne Émile de Maupas (1818-1888), sénateur et préfet des Bouches-du-Rhône de 1860 à 1866, s’estimant mal logé dans l’hôtel Roux de Corse (l'actuel lycée Montgrand), décide la construction d’un monument somptueux digne de son rang. Il en confie la réalisation à l’architecte départemental Auguste Martin (1818-1877) et fait approuver le projet et son financement par le conseil général réuni en session extraordinaire le [2].

 
La préfecture, dans les années 1900, longée par les voies de l'ancien tramway.

En , les terrains sont achetés et les immeubles rasés. L’emplacement choisi se trouvant sur le tracé des anciens fossés et remparts réalisés en 1669 par Nicolas Arnoul sur ordre de Louis XIV, il faut créer des fondations spéciales à cause de l’instabilité du sol. Cet inconvénient se manifeste également lors de la réalisation du parc de stationnement souterrain de la préfecture : il faut interrompre les travaux de creusement pour réaliser des injections de béton car la façade principale du bâtiment de la préfecture est alors déstabilisée.

 
La préfecture au début du XXe siècle

La première pierre est posée le et les travaux de construction commencent à un rythme soutenu. Par suite de mésentente avec le préfet Maupas et à cause des dépassements des devis initiaux, l’architecte Auguste Martin (1818-1877) démissionne le et est remplacé par François-Joseph Nolau (1804-1883), architecte parisien qui avait une grande expérience pour les décors intérieurs.

Les travaux sont terminés fin 1866. Le préfet Maupas prend possession de son palais préfectoral en , mais il est relevé de ses fonctions par un décret de l’Empereur fin . Cela ne l’empêche pas de procéder à l’inauguration qui eut lieu le .

 
L'armée bombardant la préfecture depuis Notre-Dame-de-la-Garde, surnommée « Notre-Dame-de-la-Bombarde », les 4 et , dernier épisode de la Commune de Marseille.

Pendant la Commune de Marseille, les insurgés s'empare de la préfecture sans effusion de sang le . Le Préfet est fait prisonnier et la commission départementale prend sa place ; elle comprend 12 membres : des Radicaux (Job et Étienne), des membres de l'Internationale (Alérini), de la Garde nationale (Bouchet, Cartoux), et trois délégués du Conseil municipal[3]. L'insurrection victorieuse, Gaston Crémieux déclare du haut du balcon de l'Hôtel départemental la solidarité de Marseille avec la Commune de Paris, et appelle la population à maintenir l'ordre. Afin d'éviter qu'elle organise des élections et gagne ainsi une véritable légitimité démocratique, le général versaillais Henri Espivent de La Villesboisnet déclare le Commune révolutionnaire de Marseille hors la loi. Puis, le , il fait marcher ses troupes (de 6 000 à 7 000 hommes) contre la ville. La lutte s'engage le lendemain. Après avoir fait tomber les barricades, l'armée vise la préfecture où se sont retranchés les défenseurs de l'insurrection. Le vers midi, Espivent fait bombarder la cité depuis Notre-Dame-de-la-Garde (ce qui lui vaut le surnom de « Notre-Dame de la Bombarde ») ; après avoir reçu plus de 280 obus, la préfecture tombe le 5 avril à 7 heures du matin, après dix heures de combats acharnés.

Description du bâtiment

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Les fenêtres du rez-de-chaussée sont à fronton circulaire, celles du premier étage à fronton triangulaire tandis que celles de l’étage supérieur sont rectangulaires.

La façade principale est ornée de quatre statues sculptées par Eugène-Louis Lequesne, le réalisateur de la Vierge de Notre-Dame-de-la-Garde, représentant à gauche Jean V de Pontevès et Vendôme et à droite Jean-Étienne-Marie Portalis et l’intendant Lebret. Sur cette façade au-dessus de la porte principale, se trouvait une statue équestre de Napoléon III qui avait été réalisée par Eugène Guillaume et qui fut détruite en 1870.

La façade est donnant sur le jardin et la rue de Rome est également décorée de quatre statues réalisées par Pierre Travaux (1822-1869) représentant à gauche Mgr de Belsunce et le chevalier Roze, à droite le Roi René et Palamède de Forbin. La façade ouest ne possède que deux statues représentant l’empereur Constantin, sculpté par Charles Gumery, et Charles Barbaroux, réalisé par Stanislas Clastrier.

La cour intérieure est décorée de quatre statues de Jean Marcellin représentant Mirabeau, le bailli de Suffren, Pierre Puget et le duc de Villars.

Le site est desservi par le métro de Marseille à la station Estrangin - Préfecture.

Références

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  1. Notice no PA00081353, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. André Bouyala d'Arnaud, Évocation du vieux Marseille, Éditions de Minuit, 1961, p. 311.
  3. Le premier comité de salut public qui devient par la suite la commission départementale provisoire aurait été fondé dans les locaux du journal le Peuple de Gustave Naquet d'après Vincent Wright, Éric Anceau, in Les préfets de Gambetta, p. 331 et allii [lire en ligne (page consultée le 05/01/2012)].

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Denise Jasmin, La préfecture des Bouches-du-Rhône, Marseille, Jeanne Laffitte, , 159 p. (ISBN 2-86276-307-1, BNF 35857259).
  • Régis Bertrand et Lucien Tirone, Le guide de Marseille, Besançon, la Manufacture, coll. « Les guides de la Manufacture », , 376 p. (ISBN 2-7377-0276-3, BNF 35694581).  .
  • Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, 17 volumes, tome VI, archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1914, p. 808-810.

Liens externes

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