Grande prostituée

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La grande prostituée, ἡ μεγάλη πόρνη (hē mégálē pórnē) en grec ancien, est une des figures mystérieuses de l'Apocalypse de Jean. Dans l'esprit des premiers chrétiens, elle désigne probablement l'Empire romain qui est la preuve du règne de Satan sur terre.

Grande prostituée
Biographie
Formation
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Activité
Une gravure russe du XIXe siècle représentant la grande prostituée chevauchant la bête à sept têtes.

Les réformés, au début de leur histoire, y ont vu la figure de la Rome papiste, leur ennemie. Mais beaucoup d'autres interprétations en ont été données.

Description

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La description en est donnée dans la Bible, Livre de l'Apocalypse chapitre 17[1] :

« 1 Et l'un des sept anges qui tenaient les sept coupes s'avança et me parla en ces termes : Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui réside au bord des océans. 2 Avec elle les rois de la terre se sont prostitués, et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa prostitution. 3 Alors il me transporta en esprit au désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, couverte de noms blasphématoires, et qui avait sept têtes et dix cornes. 4 La femme, vêtue de pourpre et d'écarlate, étincelait d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or pleine d'abominations : les souillures de sa prostitution. 5 Sur son front un nom était écrit, mystérieux : « Babylone la grande, mère des prostituées et des abominations de la terre. » 6 Et je vis la femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. »

Sa fin est décrite comme suit (la traduction peut différer) :

« 16 Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, elles la rendront solitaire et nue. Elles mangeront ses chairs et la brûleront au feu. »

Identification

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Interprétation de certaines Églises réformées

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Certaines églises chrétiennes réformées l'identifient comme étant l'Église catholique romaine en se fondant sur les points suivants :

  • elle porte un nom, Babylone la Grande. Cette ville de Babylone est un symbole dans la Bible dès la Genèse, celui de la confusion des langues lors de l'épisode de la tour de Babel. Jérémie 51:7 mentionne que « Babylone a été une coupe d’or dans la main de Dieu, elle enivrait toute la terre. Les nations ont bu de son vin. C’est pourquoi les nations continuent d’agir follement ». Or la ville de Babylone se trouve maintenant dans le désert hanté par les bêtes sauvages.
  • elle est assise sur de nombreuses eaux. Le chapitre 17:15 explique « Et il me dit : « Les eaux que tu as vues, là où est assise la prostituée, représentent des peuples, et des foules, et des nations, et des langues. » » Il doit logiquement s'agir de l'humanité.
  • elle se livre à la prostitution avec les rois de la terre. Elle est connue dans le monde entier et possède une certaine influence dans le monde politique.
  • elle est riche.
  • elle a une dette de sang. Elle a certainement participé à des guerres, voire amorcé quelques-unes.

Interprétation catholique

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Le Magistère des catholiques affirme qu'il ne s'agit pas d'une Église chrétienne, mais plutôt d'un pouvoir politique occulte, associé à Satan. La foi catholique croit en un complot des esprits révoltés. (les démons). Ils tirent les ficelles de la pauvre humanité génération après génération, et selon un plan précis qui leur permettra, vers la fin du monde, de créer leur enfer de liberté solitaire (privée du vrai Dieu) sur terre.

Épître aux Éphésiens 6:12 : « Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. »

Interprétation Témoins de Jéhovah

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Babylone la Grande est une entité religieuse et non une entité politique ou commerciale. La Babylone antique était une ville profondément religieuse, connue pour recourir aux « sortilèges » et à la « sorcellerie » (Isaïe 47:1, 12, 13 ; Jérémie 50:1, 2, 38). En fait, on y pratiquait la fausse religion, opposée au vrai Dieu, Jéhovah (Genèse 10:8, 9 ; 11:2-4, 8). Les rois de Babylone s’élevaient orgueilleusement au-dessus de Jéhovah et de son culte (Isaïe 14:4, 13, 14 ; Daniel 5:2-4, 23). De même, Babylone la Grande est connue pour ses « pratiques spirites », ce qui fait d’elle une organisation religieuse (Révélation 18:23).

Babylone la Grande correspond au portrait de la fausse religion. Au lieu d’enseigner aux personnes la façon de se rapprocher du vrai Dieu Jéhovah, la fausse religion les incite à adorer d’autres dieux. La Bible appelle cela la « prostitution spirituelle » (Lévitique 20:6 ; Exode 34:15, 16). Des croyances comme la Trinité et l’immortalité de l’âme ou des pratiques comme l’utilisation des images dans le culte remontent à l’époque de la Babylone antique et sont toujours très répandues dans les fausses religions. Ces dernières mêlent aussi l’amour du monde à leur culte. La Bible assimile cette forme d’infidélité à de l’adultère spirituel (Jacques 4:4).

Interprétation évangélique

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Babylone la Grande représente l'ensemble des religions qui prétendent représenter Dieu mais qui dans la réalité ont l'attitude d'une Prostituée qui a des relations illicites avec les représentants politiques pour asseoir sa position et sa renommée. Le catholicisme est bien-sûr le premier visé par cette interprétation, mais celle-ci vise tous les mouvements chrétiens qui auraient « terni la réputation de Dieu » et connaîtraient « la corruption en leur sein ».

Interprétation d'autres courants chrétiens

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Des Juifs messianiques et chrétiens évangelistes y voient Paris[2]. Notamment après la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de 2024[3] que les chrétiens ont hunanimement considéré à l'image d’un seul homme comme une abomination blasphématoire[4] notamment le parjure le blasphème de La CÈNE[5],ou encore Las Vegas la ville assise sur sept montagnes (Apoc 17,9) dans un désert (Apoc 17,3) qui règne sur les rois de la terre (Apoc 17,18)[6].

Exégètes modernes concernant les dix cornes

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Selon la majorité des exégètes modernes, les dix cornes de la quatrième bête féroce du livre apocalyptique de Daniel représentent les rois depuis Alexandre jusqu’au royaume Séleucide ayant régné sur la Judée [7],[8] dans l'ordre suivant :

  1. Alexandre le Grand,
  2. Séleucos Ier,
  3. Antiochos Ier,
  4. Antiochos II,
  5. Séleucos II,
  6. Séleucos III,
  7. Antiochos III,
  8. Séleucos IV (assassiné par le suivant),
  9. Héliodore,
  10. Démétrios Ier Sôter, fils de Séleucos IV, promis au trône mais n'ayant jamais régné, ou bien Antiochus, autre fils de Séleucos IV, assassiné enfant par son oncle Antiochus IV Épiphane (frère de Séleucos IV) qui s'était auto-proclamé régent du petit Antiochus.

Interprétation concernant les sept têtes dans l'Antéchrist d'Ernest Renan

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Ernest Renan, dans le chapitre consacré à l'Apocalypse de son ouvrage l'Antéchrist ( lui-même, quatrième livre de l'Histoire des origines du christianisme) interprète les sept têtes couronnées du dragon rouge comme celles des sept Césars qui ont régné jusqu'au moment où est écrit l'Apocalypse :

  1. Jules César,
  2. Auguste,
  3. Tibère,
  4. Caligula;
  5. Claude,
  6. Néron,
  7. Galba.[9].

Galerie

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Notes et références

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  1. Traduction Œcuménique de la Bible, Les Éditions du Cerf.
  2. Nadeije Laneyrie, « «La Cène» olympique ? Une scène à assumer joyeusement », sur Libération (consulté le )
  3. (en) Le Journal Chrétien, « La parodie de la "Cène" durant la cérémonie d'ouverture scandalise les chrétiens - ACTUALITÉ CHRÉTIENNE - Cène, drag queens, La Cène profanée aux Jeux Olympiques, parodie de la Cène », sur Journal Chrétien - actualités chrétiennes, (consulté le )
  4. Philippe Marie, « Un sacrilège inadmissible : toujours plus bête, méchant, laid et obscène », sur Tribune Chrétienne, (consulté le )
  5. Philip777, « Parodie de la Cène aux Jeux Olympiques de Paris : une provocation mal assumée », sur Bienvenue dans l'humble atrium de Cornelius Pomponius Pisces, (consulté le )
  6. (en) Joel Edmundander, « Prophétie biblique ».
  7. (en) H. H. Rowley, Darius the Mede and the Four World empires in the Book of Daniel, , p. 97.
  8. P. Pierre Grelot, Le livre de Daniel : Cahiers Évangile, vol. 79, Éditions du Cerf, , 68 p., page 21.
  9. Renan p.407.

Voir aussi

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Bibliographie

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Ernest Renan, L'Antechrist, Paris, Michel Lévy Frères, , 571 p.

Articles connexes

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Liens externes

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