Dette publique des États de la zone euro

Cet article traite de la dette publique des États de la zone euro en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), ainsi qu'en chiffres nominaux et par habitant (en euros), en se basant sur les statistiques publiées en avril 2019 par Eurostat (dettes de l'année 2018) .

Principes modifier

La mise en place de l'euro correspond à la mise en place d'une discipline budgétaire, conformément à l'article 126 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Les textes communautaires veulent donc encadrer la dette.

Le périmètre de la dette modifier

L'approche communautaire est une approche globale qui va intégrer l'ensemble des administrations publiques et interdit tout transfert entre les administrations publiques.

Les obligations résultant du droit communautaire modifier

Les quatre critères de convergence sont définis dans l'article 121 du traité instituant la Communauté européenne[1], ils imposent la maîtrise de l'inflation, de la dette publique et du déficit public, la stabilité du taux de change et la convergence des taux d'intérêt.

Les seuils à respecter sont les suivants :

Ces seuils sont assortis d'une procédure d'alerte en cas de déficit ou de rapprochement. Cela oblige les États à faire des propositions et essayer de revenir en dessous des niveaux requis, afin que la dette puisse être soutenable. En cas de manquement, des sanctions juridiques pourraient être appliquées[2].

Dettes par États modifier

La dette des 27 pays de l'Union européenne est retombée, au 31 décembre 2022, à plus de 13 000 G€ (milliards d'euros), soit 84 % de leur PIB total. Pour les vingt pays de la zone euro, la dette publique représente 91,6 % du PIB. Ces ratios d'endettement ont diminué de quatre points de PIB en un an, grâce au rebond de l'économie post-Covid et surtout à la flambée des prix qui a frappé l'Europe ; en gonflant le PIB, l'inflation améliore mécaniquement le ratio d'endettement. Les disparités restent énormes : la dette publique de l'Estonie est inférieure à 20 % de son PIB et les Pays-Bas, la Suède et la plupart des pays d'Europe centrale et orientale, à l'exception de la Hongrie, sont tous en dessous du seuil de 60 %, mais six pays dépassent toujours 100 % du PIB : Grèce (171,3 %), Italie (144,4 %), Portugal (113,9 %), Espagne (113,2 %), France (111,6 %) et Belgique (105,1 %). L'amélioration dépasse cinq points de PIB en un an en Espagne et en Italie, atteint onze points au Portugal et même 23 points de PIB en Grèce, mais en France, où l'inflation a été plus modérée que chez ses voisins, elle est limitée à 1,3 point[3].

En 2020, la dette des états de l'Union européenne s'élève à 12 078 milliards d'euros, soit 90,7 % du PIB total des 27 pays membres. Pour la seule zone euro, la dette s'élève à 11 108 milliards d'euros, soit 98,0 % du PIB total des 19 pays membres.

Dette publique des états de l'Union européenne en 2020
Pays
unité
Dette publique/PIB
%
Dette publique/habitant
Population
millions
Dette publique
milliards €
  Grèce 205,6 31 922 10,7 341
  Italie 155,8 43 427 59,3 2 573
  Portugal 133,6 26 266 10,3 270
  Espagne 120,0 28 391 47,4 1 346
  Chypre 118,2 27 711 0,90 25
  France 115,7 39 306 67,4 2 650
  Belgique 114,1 44 520 11,6 515
  Croatie 88,7 10 897 4,0 44,0
  Autriche 83,9 35 392 8,9 315
  Slovénie 80,8 17 747 2,1 37,4
  Hongrie 80,4 11 283 9,7 109,8
  Allemagne 69,8 27 965 83,2 2 326
  Finlande 69,2 29 683 5,5 164
  Slovaquie 60,6 9 971 5,5 55,2
  Irlande 59,5 43 579 5,0 218
  Pologne 57,5 7 702 37,8 291
  Pays-Bas 54,5 24 889 17,5 435
  Malte 54,3 13 488 0,52 7,0
  Lituanie 47,3 8 248 2,8 23,0
  Roumanie 47,3 5 278 19,4 101
  Lettonie 43,5 6 735 1,9 12,8
  Danemark 42,2 22 597 5,8 132
  Suède 39,9 18 599 10,4 193
  Tchéquie 38,1 7 876 10,7 84,3
  Bulgarie 25,0 2 195 6,9 15,2
  Luxembourg 24,9 25 303 0,6 15,9
  Estonie 18,2 3 724 1,3 5,
  Union européenne (moyenne/total) 90,7 21 097 447,0 12 078
Sources : Eurostat[4],[5]

Un vaste programme de rachat de dette souveraine des États membres de l'UE est prévue en vue de la relance de la croissance européenne. Le curseur est placé à 60 milliards d'euros par mois et ce pendant plus d'une année jusqu'en septembre 2016 et en tout état de cause jusqu'à ce que l'inflation soit revenue sur une trajectoire en phase avec l'objectif d'être proche de 2 %. En mars 2015, l'Eurosystème commencera ainsi à racheter les titres d'investissement libellés en euros émis par les gouvernements de la zone euro, les agences et les institutions de l'UE, ceci sur le marché secondaire, a indiqué Mario Draghi. Ceci n'aura aucune incidence directe sur la dette des états, qui ne fera que changer de créancier, mais injectera plus de 1 100 milliards d'euros de liquidités dans l'économie européenne.

Graphiques modifier

 
Dettes publiques des états européens en % du PIB en 2014.

Sources modifier

Références modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier