Classe Bougainville

classe d'avisos coloniaux français

La classe Bougainville est un type d'aviso colonial qui fut construit pour la Marine nationale française dans les années 1930 sur plusieurs chantiers navals.

Classe Bougainville
Image illustrative de l'article Classe Bougainville
Le Rigault de Genouilly en 1938
Caractéristiques techniques
Type Aviso colonial
Longueur 103,70 m
Maître-bau 12,70 m
Tirant d'eau 4,5 m
Déplacement 1.970 tonnes
Tonnage 2.600 tonnes à pleine charge
Propulsion 2 moteurs Diesel Sulzer ou Burmeister & Wain (en)[1]
Puissance 3 200 ch
Vitesse 15,5 nœuds (28,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement D'origine[1]
  • 3 pièces simples de 138 mm
  • 4 pièce simples de 37 mm AA
  • 6 mitrailleuse de 13,2 mm en 3 affuts doubles.
  • 50 mines sous-marine


À partir de 1944 pour le La Grandière

  • 3 pièces simples de 138 mm
  • 4 pièces simples Bofors de 40 mm AA
  • 13 pièces simples Oerlikon de 20 mm AA
  • 4 mortiers
  • 6 grenadeurs (66 grenades x 180 kg d'explosif)
Aéronefs 1 x hydravion Gourdou-Leseurre GL-832 HY ou Potez 452[2]
Rayon d’action
  • 13.000 nautiques (24.000 km) à 8,5 noeuds (15,7 Km/h)
  • 10.000 nautiques (18.520 Km) à 10 noeuds (18,5 Km/h)
  • 7.600 nautiques (14.000 Km) à 14 noeuds (26 Km/h)
Autres caractéristiques
Électronique À partir de 1944 pour le La Grandière
  • radar SA
  • radar SF
  • sonar QJA modèle 1942/43
  • ASAP
Équipage 14 officiers, 121 marins
Histoire
Constructeurs Chantiers et Ateliers de Provence, Port de Bouc
Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest, Bordeaux
Forges et Chantiers de la Gironde, Lormont[1]
A servi dans  Marine nationale
Date début commande 1927
Période de
construction
1929 - 1940
Période de service 1932 - 1958
Navires construits 8
Navires prévus 10
Navires perdus 4
Navires démolis 4
Navires préservés 0

Historique

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Le Dumont-d'Urville aux Indes orientales néerlandaises au début des années 1930.

Douze bâtiments français ont porté ou portent le nom du navigateur Louis Antoine de Bougainville. Mais une seule classe a ce nom ; dix unités furent construites sur une longue période en 1931 et 1940. Seuls huit entrèrent en service à temps pour participer à la Seconde Guerre mondiale, les deux derniers étant encore en chantier lors de la bataille de France.

Officiellement désignés comme « avisos pour campagnes lointaines », ils furent confiés à des chantiers privés financés par les tranches 1927, 1928, 1930, 1931, 1937 et 1938ter du programme naval.

Leurs destins furent variés et tragiques pour la plupart, coulés par des navires alliés ou sabordés pour éviter de tomber aux mains de l'ennemi durant la Seconde Guerre mondiale. La bataille qui opposa les avisos Bougainville et Savorgnan-de-Brazza, le durant la campagne du Gabon, est un des rares cas de combat fratricides entre marins français armant deux navires d'une même classe et servant dans des camps différents[3]. Le Bougainville est dans la marine de Vichy, le Savorgnan de Brazza est dans les FNFL. Le Bougainville est coulé.

Les quatre bâtiments survivants de la seconde guerre mondiale furent modernisés et servirent d'escorteurs anti-sous-marins. Ils participèrent à la guerre d'Indochine. L'un d'entre eux, le La Grandière, a été envoyé par la France pour participer à la guerre de Corée.

Missions

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Schéma du Bougainville. Le seul blindage est l'écran qui protège les servants des pièces de 138 mm.

Cette série fut la première des navires de surface de la marine française à être propulsée par des moteurs diesel.

Prévus à l'origine pour opérer dans l'empire colonial français, ces navires à très grand rayon d'action pouvaient remonter les fleuves d'Afrique et d'Asie grâce à leur faible tirant d'eau et embarquer une compagnie d'infanterie de marine.

Leur capacité en carburant était de 60 t de mazout et 220 t de gazole[1].

Artillerie

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  • 3 pièces simples sous masque de 138 mm, modèle 1927 (à l'avant, deux de chasse, à l'arrière, une de fuite). Ce canon de cal. 40 tire des obus de 40 kg à une distance maximale de 20 000 m (site = +30°) à raison de 7 à 12 coups par minute. La dotation en munitions est de 200 coups par canon soit 600 obus au total.
  • 4 canons de 37 mm Schneider modèle 1933 en quatre affût simples. Ce canon de cal. 50 pointant de -15° à +80° tire des obus de 0,725 kg à une cadence de 30 coups par minute à une distance de 5 000 m.
  • 6 mitrailleuses de 13,2 mm Hotchkiss modèle 1929 en trois affûts doubles. La mitrailleuse à refroidissement par air a un canon de cal. 76 tirant des cartouches de 122 grammes en bandes chargeurs de 30 coups à une cadence de 700 coups par minute, à une portée de 6 500m (pratique : 2 500m) et un plafond pratique de 1 500 m.
  • Un grenadeur de sillage et deux mortiers Thornycroft
  • Deux lignes de rails pour mouillage de mines (50 mines).

Listes des avisos coloniaux

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Tranche 1927

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  • Le Bougainville, mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux le , lancé le , et admis au service actif le . Coulé le par le Savorgnan-de-Brazza au large de Libreville.
  • Le Dumont-d'Urville est mis sur cale aux Chantiers Maritimes du Sud-Ouest de Bordeaux le , lancé le et admis au service actif le . Il participe à la bataille de Koh Chang en 1941 et sera réformé le .

Tranche 1929

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L'Amiral Charner.

Tranche 1931

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  • Le D'Iberville est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux le lancé le et admis au service actif le (Sabordage le dans le port militaire de Toulon)

Tranche 1937

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  • Le La Grandière A60, puis A01 (ex Ville d'Ys), redésigné Escorteur de 2e classe F731, est mis sur cale aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port de Bouc sous le nom de Ville d'Ys le , lancé le , et admis au service actif le après avoir été rebaptisé La Grandière (pour éviter les confusions avec l'aviso Ville d'Ys construit en 1917 et servant de stationnaire à St Pierre et Miquelon). Intégra notamment les forces navales de l'ONU pendant la guerre de Corée en 1950. Désarmé en mai 1959.

Inachevés

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  • Le Beautemps-Beaupré est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde le , sabordage le .
  • Le La Pérouse, est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde le , resta inachevé dans son bassin.

Galerie

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Notes et références

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  1. a b c et d F. Vincent-Bréchignac, Les Flottes de combat 1940, Société d'éditions géographiques, Maritimes et Coloniale, , 774 p., p. 45.
  2. En septembre 1939
  3. . Le Bougainville, fidèle à Vichy, ouvre le feu sur le Savorgnan-de-Brazza appartenant aux FNFL

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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