Café Campus

bar, discothèque, salle de spectacle à Montréal, Canada

Le Café Campus est une salle de spectacle et boîte de nuit, en activité depuis 1967, situé à Montréal, au Québec[1]. Il est reconnu pour ses soirées dansantes, ses spectacles, ainsi que sa structure autogestionnaire[2].

Café Campus
Présentation
Type
Fondation
17 février 1967
Propriétaire
Gestionnaire
Site web
Localisation
Adresse
57 Rue Prince-Arthur E, Montréal, Québec
 Canada
Coordonnées
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Sa longévité et ses valeurs coopératives font de ce lieu « une place particulière au sein de l’imaginaire nocturne montréalais[2]. »

Historique modifier

Espace initialement créé par l'Association générale des étudiants de l’Université de Montréal (AGEUM) afin d'offrir de la nourriture aux étudiants lors d'un boycott des services « déficients » de la cafétéria en 1966, le Café Campus changera rapidement de vocation[3]. Suivant le boycott, l'espace se transformera en une salle de spectacle, bar et lieu de contestation politique, considéré par certains comme lieu de rassemblement du mouvement hippie et marxiste-léniniste de l'Université de Montréal[4],[3],[2]. Alors situé à l'intersection des rues Decelles et Queen-Mary, l'espace est inauguré officiellement le 17 février 1967[5].

À partir des années 1970, alors que se prolifère la musique québécoise, la programmation du Café Campus se diversifie. L'espace accueillera notamment des artistes — certains alors émergents —, comme Félix Leclerc, Jean-Pierre Ferland, Robert Charlebois, Pauline Julien, Harmonium, Octobre, Diane Dufresne, Plume Latraverse et Beau Dommage[3],[4].

En 1981, la nouvelle Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAECUM) accepte, suivant des années de tensions[6] avec le syndicat du Café Campus, de vendre l'espace à l’Association des travailleurs et travailleuses du Café Campus (ATTCC) pour 175 000$[4],[3]. Ceux-ci décident alors de transformer le mode de gestion du bar en un modèle autogestionnaire. Tel que l'explique Édouard Cloutier, ancien président de l'AGEUM, « Le principe est très simple. Il y a 19 parts qui appartiennent toutes aux employés. Quand un employé part, il est tenu de vendre sa part à une personne choisie par ceux qui restent. Aucune décision importante n’est prise sans que les 19 soient là. Et le coordinateur, c’est vraiment un coordinateur, pas un patron[5]. »

En 1993, Le Café Campus se relocalise à son emplacement actuel, au 57, rue Prince-Arthur, en raison de plaintes de bruit par les habitants du coin[4]. S'ensuit des changements importants, notamment l'ouverture du « Petit campus », salle de spectacles pour artistes émergents[4]. Le jeu télévisé Piment fort, animé par Normand Brathwaite et diffusé sur la chaîne TVA, y tournera plus de 1300 épisodes entre 1993 et 2001, puis en 2016 et 2017[7],[3].

Notes et références modifier

  1. ICI.Radio-Canada.ca, « Le Café Campus a 40 ans », sur Radio-Canada, (consulté le )
  2. a b et c Myriam Marcil-Bergeron, « Le Café Campus dans l’imaginaire montréalais: au croisement de la fête et de la résistance », Figura, no 34,‎ , p. 51-72 (lire en ligne)
  3. a b c d et e Charles-Éric Blais-Poulin, « Le Café Campus a 50 ans », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d et e Olivier Boisvert-Magnen, « 50 ans du Café Campus : Rite de passage », sur Voir.ca, (consulté le )
  5. a et b Sylvain Cormier, « Le Café Campus, 50 ans de rites de passage », sur Le Devoir, (consulté le )
  6. Pierre Foglia, chroniqueur vedette au quotidien La Presse, publiera deux articles critiquant les « bavures » des étudiants négociateurs.
  7. Marc-André Lemieux, « Piment fort retourne au Café Campus », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )

Voir aussi modifier

  • Gaétane Drouin, Le processus d'autogestion au Café Campus de Montréal (Thèse de maîtrise), Université Laval, Québec,