Bogdan Filov
Bogdan Filov (bulgare : Богдан Филов), né le à Stara Zagora (Roumélie orientale) et mort le à Sofia, est un homme d’État bulgare, président du Conseil des ministres de 1940 à 1943.
Bogdan Filov Богдан Филов | |
Bogdan Filov en 1943. | |
Fonctions | |
---|---|
Président du Conseil des ministres de Bulgarie | |
– (3 ans, 6 mois et 24 jours) |
|
Régent | Kiril, prince de Preslav |
Monarque | Boris III Siméon II |
Prédécesseur | Gueorgui Kiosseivanov |
Successeur | Petar Gabrovski (intérim) Dobri Bojilov |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Stara Zagora (Roumélie orientale) |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Sofia |
Nature du décès | Exécution |
Nationalité | Bulgare |
Parti politique | Indépendant |
Profession | Archéologue Historien de l'art |
|
|
Présidents du Conseil des ministres de Bulgarie | |
modifier |
Biographie
modifierCarrière professionnelle
modifierBogdan Filov étudie en Allemagne, avant de devenir professeur et historien d’université en Bulgarie.
Parcours politique
modifierIl devient ministre des Travaux publics en 1939.
Sa germanophilie notoire lui permet d’accéder au poste de président du Conseil des ministres le , le tsar Boris III étant forcé de se rapprocher de l’Axe.
Cependant, Boris III et Bogdan Filov refusent d’engager les troupes bulgares en guerre, malgré les pressions d'Adolf Hitler : la participation de la Bulgarie aux côtés de l'Allemagne se limite à une participation aux occupations de la Yougoslavie et de la Grèce, dans le but d'annexer leurs territoires macédoniens.
En , son gouvernement propose des lois antisémites, qui sont votées par le Parlement le et sont effectives du au . Ces lois sont comparables aux lois de Nuremberg du Troisième Reich et privent les Juifs de leurs droits civiques[1].
Son gouvernement créé un « commissariat aux questions juives » et quelque 11 000 membres de la communauté juive seront déportés vers le camp d'extermination de Treblinka sous son régime ; ils viennent notamment des territoires occupés de Banovine du Vardar et du nord de la Grèce.
Le , quelques jours après la mort de Boris III, Bogdan Filov quitte ses fonctions de président du Conseil pour devenir un des trois membres du conseil de régence pour le nouveau roi, Siméon II, alors âgé de six ans. En 1944, à la suite de l’armistice avec l’Union soviétique, le conseil est dissous.
Arrestation, procès et exécution
modifierQuelques jours après le coup d'État du 9 septembre 1944, qui porte le Front patriotique au pouvoir, Bogdan Filov est arrêté à Borovets. Il est immédiatement transféré à Sofia puis, le , envoyé en URSS avec les autres régents et ministres pro-Nazis. Là-bas, ils y subissent trois mois d'interrogatoires du NKVD dans un hôtel moscovite avant d'être renvoyés en Bulgarie pour y être jugés, le . Devant le tribunal populaire (en) institué par le Front patriotique, Bogdan Filov plaide non coupable et salue avec arrogance sa condamnation à la peine de mort. Celle-ci est exécutée, par fusillade, dans la nuit du au , au cimetière central de Sofia. Sa femme est morte en 1973.
Réhabilitation
modifierÀ la condamnation à mort de Bogdan Filov s’ajoute une révocation de tous ses titres scientifiques. S’ensuit une interdiction de ses œuvres dans les bibliothèques, notamment celle de l'université de Sofia. Sous le régime communiste de la république populaire de Bulgarie, ses contributions majeures à l'archéologie et à la thracologie sont citées sans nom. Peu avant son effondrement, il est réhabilité scientifiquement lors d'une session de l'Institut archéologique de l'Académie bulgare des sciences, en . Son portrait figure ensuite à nouveau dans le bâtiment central de l'Académie.
Le , il est légalement réhabilité, par l'arrêt no 172 de la Cour suprême de Bulgarie, qui casse sa condamnation à mort ainsi que celles de nombreux autres collaborateurs avec le Troisième Reich.
Au printemps 2009, une rue de Sofia porte brièvement son nom avant d'être débaptisée par le conseil municipal sous la pression de l'ambassade israélienne.
Notes et références
modifier- https://www.ushmm.org/wlc/en/article.php?ModuleId=10005451 Histoire de la Shoah en Bulgarie