Benjamin Jaurès
Constant Jean Louis Benjamin Jaurès, né à Paris (3e arrondissement ancien) le [1] et mort dans la même ville (8e arrondissement) le [2], est un officier de marine français, frère cadet de l'amiral Charles Jaurès et grand-cousin de Jean Jaurès qui l'appelait affectueusement « mon oncle » en raison de leur différence d'âge. En effet, Benjamin Jaurès avait 36 ans quand Jean Jaurès est né[3].
Benjamin Jaurès | ||
Benjamin Jaurès. | ||
Nom de naissance | Constant Louis Jean Benjamin Jaurès | |
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Naissance | Ancien 3e arrondissement de Paris |
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Décès | (à 66 ans) 8e arrondissement de Paris |
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Origine | Français | |
Allégeance | Empire français France |
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Arme | Marine impériale française Marine nationale |
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Grade | contre-amiral | |
Années de service | 1839 | |
Conflits | Guerre de Crimée Expédition de Chine Guerre franco-allemande de 1870 |
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Distinctions | Grand-croix de la Légion d'honneur Médaille militaire Médaille de Crimée |
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Autres fonctions | Ministre de la Marine Ambassadeur de France en Espagne Ambassadeur de France en Russie Sénateur inamovible |
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Ministre de la Marine | ||
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Biographie
modifierParticipation aux opérations dans l'océan Pacifique
modifierBenjamin Jaurès entre dans la marine en 1839. Nommé aspirant en sortant de l'École navale de Brest le , il embarqua sur la Triomphante, à la station du Pacifique ; en 1842, il participa aux opérations à Tahiti et aux îles Marquises, à bord de la Reine-Blanche.
Enseigne de vaisseau le , lieutenant de vaisseau le , aide de camp de l'amiral Léonard Victor Charner sur le du Guesclin en 1853. Il commanda l'aviso Ariel et la station de Granville en 1856 et 1857.
Participation à la Guerre de Crimée
modifierIl prit part à la guerre de Crimée (notamment au siège de Sébastopol), aux expéditions de Chine, de Cochinchine. À nouveau aide de camp de l'amiral Charner, commandant la Division des mers de Chine, à bord de l'Impératrice Eugénie, il fut remarqué lors des opérations de débarquement à l'embouchure du Bai He (août et ) et, en Cochinchine, à l'attaque des lignes de Kin-Hoa et la prise des forts de la rivière de Saïgon en .
Il fut promu capitaine de frégate le . Au , il fut nommé officier de la Légion d'honneur. Capitaine de vaisseau le ; en , il commanda la frégate cuirassée Héroïne, comme capitaine de pavillon de Jean Bernard Jauréguiberry.
Un acteur de la Guerre de 1870
modifierLorsque survint, en 1870, la guerre avec la Prusse, Jaurès est appelé à un commandement dans l'escadre de la mer du Nord ; mais l'expédition maritime qu'on projetait n'ayant point eu lieu, il est chargé de fortifier Carentan. Il dut débarquer en septembre 1870, car il est appelé par Léon Gambetta, et nommé général de division du 21e corps d'armée de Terre, où il s'illustra.
Peu après, Gambetta, alors ministre de la guerre, l'appelle à l'armée de la Loire avec le grade de général de brigade, sous les ordres de Jauréguiberry, amiral nommé, lui, général de division à titre auxiliaire. Mis à la tête du 21e corps le , il se conduit avec autant d'intrépidité que de sang-froid, notamment aux combats de Mamers, de Marchenoir, de Vendôme, de Bonnétable, de Pont-de-Gennes, de Sillé-le-Guillaume et dans la retraite de l'armée jusqu'à Laval. Il est alors nommé général de division à titre auxiliaire le . Après la signature de la paix, il dépose son commandement et reçoit, le , le grade de contre-amiral, en récompense de ses brillants services pendant la guerre.
Carrière politique
modifierÉlu député du Tarn, lors des élections complémentaires du , député à l'Assemblée nationale, Jaurès, qui appartenait à l'opinion républicaine modérée, siégea au centre gauche, auquel il s'associa pour appuyer de ses votes la politique de Thiers. Il devint sénateur inamovible en 1876, Commandeur de la Légion d'honneur le , Vice-amiral le , ambassadeur de France à Madrid de à , puis à Saint-Pétersbourg jusqu'en 1883.
De novembre 1883 à 1884, il commande en chef l'escadre d'évolutions sur le Richelieu. Il est élevé à la dignité de la Grand-croix de la Légion d'honneur le . Le , il est nommé ministre de la marine dans le Gouvernement Pierre Tirard et meurt subitement à ce poste moins d'un mois après, le au N°1 rue Saint-Florentin (ministère de la Marine) alors qu'il demeure 31 rue de la Pompe[2].
Sa statue se trouve, place du Jourdain, à Graulhet dans le Tarn, où il est inhumé.
Décorations
modifier- Grand-croix de la Légion d'honneur par décret du 14 janvier 1887
- Médaille militaire
- médaille de Crimée
- Médaille commémorative de l'expédition de Chine ()
- Médaille commémorative de la campagne d'Italie ()
- Médaille commémorative de l'expédition du Mexique ()
- Commandeur de l'ordre de Léopold (Belgique)
- Grand-croix de l'ordre du Nichan Iftikhar (Tunisie)
Notes et références
modifier- Copie de son acte de naissance dans son dossier pour l'attribution de la Légion d'Honneur, dans la base Leonore
- Décès Paris 8e arrondissement, du 12 mars 1889 (acte n° 468) au 22 avril 1889 (acte n° 705), cote V4E 6145, page 3/31 acte N°491
- Revue du Tarn, 1998
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Benjamin Jaurès », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Jean-Baptiste Alba, Amiral Charles Jaurès, homme de courage et de cœur, Éditions du Panthéon, 2017 (ISBN 9782754735087)
- Jacques-Olivier Boudon, « Jaurès Constant Jean-Louis Benjamin 1823-1889 », dans Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 37), , 512 p. (ISBN 2-85944-273-1, lire en ligne), p. 356-358.
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la vie publique :