Alice Regnault
Alice Regnault, née Augustine-Alexandrine Toulet le dans l'ancien 1er arrondissement de Paris et morte le à Triel-sur-Seine[2], est une actrice et courtisane française.
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Augustine Alexandrine Toulet |
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 8079, 1 pièce, -)[1] |
Biographie
modifierAugustine-Alexandrine Toulet est la fille d'Edmond Désiré Toulet et de Louise Hermanjat. Elle se marie, en 1865, avec Jules Louis Renard[3] et, en 1866, ont ensemble un fils Édouard dont elle perd la garde, peu après la mort de son mari, en 1868, pour cause de vie jugée dissolue. Alice se prostitue de 1869 à 1881.
Pour gagner sa vie, elle se lance dans le théâtre et fait ses débuts aux Bouffes Parisiens, en 1869. Elle prend des cours de comédie au conservatoire de musique et de déclamation dans la classe de Regnier[4].
Après une modeste carrière théâtrale, où on a plus souvent loué sa beauté que son talent, elle est devenue très riche grâce à ses succès galants. Elle entretient une relation avec le général et sénateur Gaston d'Andlau, et avec Arthur Meyer[3].
En 1873, au moment des perquisitions opérées rue de Suresnes[5], lupanar et refuge galant des filles de théâtre et des jeunes dames qui s'y rendent en cachette de leur amant[6], elle est dénoncée, par Gabriel Hugelmann, avec une vingtaine de ses camarades artistes, Marguerite Debreux, Méry Laurent, Gabrielle Roux[7], etc. Elle intente un procès à Hugelmann pour calomnie[8],[9].
Elle prend une retraite prématurée, en 1881, après avoir vainement espéré être reçue à la Comédie-Française, en 1880. Elle a tenté brièvement sa reconversion dans le journalisme — elle a collaboré un temps au Gaulois sous le pseudonyme de Mitaine de Soie — et dans la littérature, en publiant deux romans médiocres, Mademoiselle Pomme (1886) et La Famille Carmettes (1888).
Elle est surtout connue pour avoir épousé en catimini l'écrivain Octave Mirbeau, en , à Londres, et pour l'avoir trahi au lendemain de sa mort en faisant paraître un faux Testament politique d'Octave Mirbeau[10], rédigé par l'ancien pacifiste et antimilitariste Gustave Hervé, converti au bellicisme. Sacha Guitry se souviendra de cette trahison dans sa comédie de 1923, Un sujet de roman, inspirée du couple Mirbeau, qu'il a bien connu.
Quelques rôles
modifier- 1868 : Apothicaire et Perruquier, aux Bouffes-Parisiens[11].
- 1868 : La Grande-Duchesse de Gérolstein, avec Mlle Schneider, 22 juin au théâtre Saint-James[12].
- 1869 : Les Brigands d'Offenbach, aux théâtre des Variétés.
- 1871 : Le Trône d'Ecosse, rôle de Julia aux théâtre des Variétés, 17 novembre.
- 1872 : Les cent vierges (en) de Charles Lecocq, rôle de Fanny[13].
- 1872 : Le Tour du cadran, d'Hector Crémieux et Henry Bocage, rôle d'Eglantine, théâtre des Variétés, 9 septembre[14],[15].
- 1873 : La Maison du mari de Xavier de Montépin et Victor Kervani, rôle d'Ester Fauvel, au théâtre de Cluny[16],[17].
- 1873 : Les Sceptiques, au théâtre de Cluny[18].
- 1874 : Le Homard d'Edmond Gondinet : Herminie, théâtre du Palais-Royal
- 1874 : Les Samedis de Madame d'Eugène Labiche : Hermance de Pommerard, théâtre du Palais-Royal
- 1877 : Les Mariages d'Autrefois d'Adolphe d'Ennery, rôle d'Angèle, au théâtre du Gymnase[19],[20],[21].
- 1878 : La Femme de chambre, de Paul Ferrier, rôle de la femme de chambre, au théâtre du Gymnase[22].
- 1878 : Petite Correspondance de Najac et Hennequin, au théâtre du Gymnase[23].
- 1878 : Paris sans cocher de Paul Ferrier[24].
- 1878 : L'Âge ingrat, d'Edouard Pailleron, rôle d'Arabella Wacker, au théâtre du Gymnase[25],[26]
- 1880 : Andréa de Victorien Sardou, Théâtre du Gymnase : Andréa, théâtre du Gymnase.
Bibliographie
modifier- Pierre Michel, Alice Regnault, épouse Mirbeau, À l'Écart, 1994.
- Gabrielle Houbre, Le livre des courtisanes, Tallandier, 2006, p. 230-232 et 556-558.
- Anne Martin-Fugier, Comédiennes : les actrices en France au XIXe siècle, Éditions Complexe, 2008, p. 326-329.
Notes et références
modifier- « ark:/36937/s005b097448c1f7f », sous le nom MIRBEAU Mme Octave (consulté le )
- Acte de décès à Triel-sur-Seine, n° 37, vue 14-15/25.
- « Généalogie de Alice Regnault », sur Geneanet (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- Affaire de la rue de Suresnes. La baronne Strausack & Cie. Tribunal correctionnel de Paris audiences des 20,21 et 22 Février 1873, Imp. Sacre-Duquesne, (lire en ligne)
- Antoine Claude et Théodore Labourieu, Mémoires de M. Claude, chef de la police de sûreté sous le second Empire. Tome 7, 1881-1883 (lire en ligne), p. 204
- « Le Tintamarre », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- Voir l'article « Faux testament », dans le Dictionnaire Octave Mirbeau
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- Hector-Jonathan Crémieux, Le tour du cadran folie-vaudeville en cinq actes et six tableaux par Hector Cremieux et Henry Bocage, M. Levy freres, (lire en ligne)
- « L'Univers illustré », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- La maison du mari piece en cinq actes par Xavier de Montepin & Victor Kervani, Tresse, (lire en ligne)
- « Paris à l'eau-forte », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Petit Parisien », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « L'Univers illustré », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Petit Parisien », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Petit Parisien », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Petit Parisien », sur Gallica, (consulté le )
- Édouard Pailleron, Théâtre complet. Tome 3, 1909-1912 (lire en ligne)
- « Le Petit Parisien », sur Gallica, (consulté le )
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative au spectacle :
- Portraits d'Alice Regnault lire en ligne sur Gallica
- Société Octave Mirbeau
- Alice Regnault, in Dictionnaire Octave Mirbeau.
- Notice Alice Regnault, dans le Dictionnaire Octave Mirbeau
- Tristan Jordan, « La Comédie-Française a-t-elle accueilli Alice Regnault ? », in Cahiers Octave Mirbeau, nº 16, 2009, p. 167-170
- Pierre Michel, « Mirbeau et l'affaire Gyp », in Littératures, nº 26, printemps 1992, p. 201-219