Alexander Schmorell
Alexander Schmorell ou Saint Alexandre Schmorell est un résistant allemand, l'un des fondateurs du groupe La Rose blanche (Die Weiße Rose), né le à Orenbourg en Russie, et guillotiné le à la prison Stadelheim de Munich. Chrétien-orthodoxe très pieux, il a été canonisé par l'Église russe en en tant que Saint local[1].
Alexandre Schmorell | |
Alexandre Schmorell | |
Naissance | à Orenbourg |
---|---|
Décès | (25 ans) à Munich |
Canonisation | à Munich par Église russe |
Vénéré par | Église orthodoxe |
Attributs | il est représenté avec une rose blanche, symbole du mouvement la Rose Blanche |
modifier |
Jeunesse
modifierAlexandre Schmorell est né le à Orenbourg, en Russie. Son père était docteur, Russe allemand, et sa mère russe, fille d'un prêtre orthodoxe (les hommes mariés peuvent être ordonnés prêtres dans l'Église orthodoxe). Schmorell est baptisé chrétien-orthodoxe. Sa mère décède du typhus pendant la guerre civile russe, alors qu'il est âgé d'à peine deux ans. En 1920, son père se remarie avec une femme, elle aussi d'ascendance allemande. Fuyant les Bolchéviks et l'instauration du communisme, la famille part en Allemagne et s'installe à Munich en 1921. La gouvernante russe d'Alexandre viendra aussi en Allemagne et l'éduquera en russe, ce qui lui permettra d'être parfaitement bilingue. Il ne perdra jamais son lien spirituel avec la Russie et fréquentera toute sa vie la paroisse orthodoxe russe de Munich[2]. Il se considérait d'ailleurs comme russe et allemand.
Service militaire
modifierAprès avoir obtenu le diplôme de l'Abitur, il est appelé à faire le service du travail (Reichsarbeitsdienst) qui précède le service militaire, puis il doit faire ce dernier dans la Wehrmacht. Il prend part en tant que conscrit à l'annexion de l'Autriche puis à l'invasion de la Tchécoslovaquie.
Engagement contre le nazisme
modifierIl commence des études de médecine en 1939. C'est à cette époque qu'il fera la connaissance d'Hans Scholl, en 1940. Il a rédigé avec lui les quatre premiers tracts anti-nazis du mouvement. Il a notamment écrit un passage (dans le deuxième tract) protestant très fermement contre l'Holocauste. Il fera également plus tard la connaissance de Willi Graf.
En juin 1942, il est rappelé dans la Wehrmacht et envoyé sur le front russe en tant qu'aide-soignant militaire avec Hans Scholl, Willi Graf et Jurgen Wittenstein. Il protestera contre les mauvais traitements infligés aux prisonniers ennemis et aux civils locaux.
De retour en Allemagne, il établit le contact avec le professeur Kurt Huber en décembre 1942. Il écrit en le cinquième tract « Appel à tous les Allemands ». Il écrivit aussi sur des murs d'immeubles munichois « À bas Hitler » (Nieder mit Hitler!) ou « Liberté » (Freiheit) et a dessiné des croix gammées barrées.
Il est arrêté le , traduit en jugement le 19 avril devant le tribunal du Volksgerichtshof, et condamné à mort pour activités antinazies et confession de la foi orthodoxe[2]. Il enverra un testament à sa famille, dans lequel il déclarera « Aujourd'hui, par la volonté de Dieu, il m'est donné d'achever ma vie terrestre, afin de passer dans une autre qui ne se terminera jamais et dans laquelle nous nous reverrons de nouveau. Que cette rencontre future soit votre consolation et votre espérance. Malheureusement, pour vous, ce coup est plus pesant que pour moi qui pars avec la conscience d'avoir servi mes convictions sincères et une action juste. Cela me permet d'attendre l'heure de la mort avec une conscience tranquille. »[1].
Il est guillotiné le 13 juillet à la prison de Stadelheim de Munich, à l'âge de vingt-cinq ans[3]. Il est ensuite enterré selon le rite orthodoxe au cimetière Friedhof am Perlacher Forst de Munich.
Canonisation
modifierSaint Alexandre Schmorell a été canonisé en tant que néomartyr et confesseur de la foi pour avoir défendu sa foi orthodoxe, et combattu par elle le régime nazi. L'Église orthodoxe russe hors-frontières a annoncé en 2007 qu'Alexandre Schmorell serait canonisé en tant que Saint local. La canonisation a été faite le .
Le Métropolite Hilarion, Primat de l'Église russe hors-frontières, a déclaré que « c'est par sa vie pleine d’abnégation, ses labeurs spirituels et sa mort en martyr, qu'Alexandre Schmorell a témoigné de son amour envers Dieu et son image, reflétée dans notre prochain. »[4]
Héritage
modifierUn livre lui a été consacré par l'auteur russe Igor Khramov : L'âme russe de la « Rose blanche » (Игорь Храмов : «Русская душа „Белой розы“») et un film — Recherche de la « Rose blanche » du cinéaste Savva Kulish (Савва Кулиш: В поисках «Белой розы»).
Un Office écrit a été composé en son honneur[1].
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alexander Schmorell » (voir la liste des auteurs).
- « Orthodoxie.com - Information orthodoxe sur Internet », sur Orthodoxie.com (consulté le ).
- « egliserusse.eu/blogdiscussion/… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Newborn et Dumbach 2006
- « Orthodoxie.com - Information orthodoxe sur Internet », sur Orthodoxie.com (consulté le ).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Alexandre Schmorell : biographie, Biographie.
- Alexandre Schmorell : lettres, Lettres à sa famille.
Bibliographie
modifier- (de) Igor Chramow (Herausgeber), Alexander Schmorell. Gestapo-Verhörprotokolle : Februar-März 1943 (RGWA 1361K-1-8808), Orenburg, Dimur-Verlag, (ISBN 5-7689-0125-6)
- (en) Jud Newborn et Annette Dumbach, Sophie Scholl and the White Rose, Oneworld Publications, , 256 p. (ISBN 9781780740508, lire en ligne)
- (de) Christiane Moll (Herausgeber), Alexander Schmorell, Christoph Probst : Gesammelte Briefe, Berlin, Lukas Verlag, (ISBN 978-3-86732-065-8)155 lettres diverses en allemand d'Alexandre Schmorell et 175 lettres de Christophe Probst