Affaire Gérard Mercury

affaire judiciaire

L'affaire Gérard Mercury est une affaire judiciaire mettant en cause le prêtre pédophile Gérard Mercury. Il est condamné une première fois en 1991 à 18 mois de prison dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Puis après avoir purgé sa peine il est déplacé dans le diocèse de Bordeaux où il récidive. Il est alors condamné à 4 ans de prison en septembre 2001.

Affaire Gérard Mercury
Fait reproché Pédophilie
Pays Drapeau de la France France
Date 1990 puis de 1994 à 1999.
Jugement
Statut 18 mois de prison avec sursis (1991).
4 ans de prison (2001).
Date du jugement 1991 et 2001

Historique modifier

Gérard Mercury est condamné, en 1991, à 18 mois de prison avec sursis dans le Var par le tribunal de Draguignan pour « exhibition sexuelle » auprès de jeunes âgés de 11 à 15 ans dans le diocèse de Fréjus-Toulon. À l'époque il travaillait dans quatre paroisses à proximité de Brignoles[1],[2] .

À la suite de cette condamnation, il est muté dans le diocèse de Bordeaux. Il exerce dans les paroisses de Bègles, de Léognan, de Saint-Médard-d'Eyrans, puis à partir de 1998 à Pessac[3],[4].

De 1994 à 1999, dans les paroisses de Léognan et de Saint-Médard-d'Eyrans, il agresse plusieurs jeunes garçons[5].

En octobre 2000, Gérard Mercury est mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans » puis écroué[6].

En septembre 2001, Gérard Mercury est condamné à 4 ans de prison avec une interdiction à vie d'une activité en lien avec des enfants. Il doit par ailleurs, pendant 10 ans après sa libération, se soumettre à un contrôle judiciaire et médical. En novembre 2001, Gérard Mercury est rendu à l'état laïc[7].

À la suite de cette affaire et de la condamnation de l'évêque Pierre Pican à trois mois de prison avec sursis, pour ne pas avoir signalé à la justice les agissements pédocriminels de l'abbé René Bissey, la Conférence des évêques de France crée, en , le Comité consultatif en matière d'abus sur mineurs. Celui-ci est composé de 11 membres, il est présidé par Bernard-Nicolas Aubertin. Trois objectifs lui sont fixés : « Offrir une aide aux victimes ; organiser le suivi des personnes condamnées ; renforcer la formation des acteurs de la pastorale en matière de prévention »[8],[9]. Selon Bernard-Nicolas Aubertin, Gérard Mercury est le premier prêtre qui a fait l'objet d'une destitution pour abus sexuels[7].

Après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église en octobre 2021, Jean Rouet, vicaire général du diocèse de Bordeaux, indique concernant Gérard Mercury : « Je le confesse avec honte. À cette époque, les responsables des diocèses invitaient d'autres diocèses à accueillir un prêtre, sans leur dire quoi que ce soit sur son passé. Nous-mêmes, ici à Bordeaux, n'avons pas posé de questions. C'était une naïveté coupable »[10].

Références modifier

  1. Jules Brelaz, « Pédocriminalité dans l'Église : « Nous sommes irresponsables d'accueillir des gens sans connaître leur passé » », sur France Bleu Gironde, (consulté le )
  2. Claudia Courtois, « Un prêtre girondin a été écroué pour agressions sexuelles », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Un prêtre pédophile récidiviste », sur L'Obs, (consulté le )
  4. Serina 2003, p. 37.
  5. F. d, « L'affaire Gérard Mercury, rédéciviste », sur www.linternaute.com, (consulté le )
  6. Sophie Nomi, « Muté et surveillé, l'abbé à nouveau accusé », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Serina 2003, p. 36.
  8. « Les évêques se penchent sur le sort des prêtres condamnés pour pédophilie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Marie-Jo Thiel, L'Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs (ISBN 9782227496033 et 2227496037, OCLC 1091633971, lire en ligne)
  10. Maïté Koda et Christine Le Hesran, « Abus sexuels dans l'Eglise : « lorsqu'un évêque se retrouvait avec un cas comme ça, de qui s'occupait-il ? Du prédateur » », sur Franceinfo, (consulté le )

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier