Église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie

église située dans les Hauts-de-Seine, en France

L'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie est un lieu de culte catholique de la commune de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le .

Église Saint-Pierre-Saint-Paul
Vue depuis la place Hérold.
Vue depuis la place Hérold.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Diocèse de Nanterre
Début de la construction 1790
Fin des travaux vers 1868
Style dominant Néo-classique
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1971)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Blason des Hauts-de-Seine Hauts-de-Seine
Ville Blason de Courbevoie Courbevoie
Coordonnées 48° 53′ 48″ nord, 2° 15′ 26″ est

Carte

Historique modifier

Dès le XIVe siècle et peut-être même avant, une chapelle placée sous le vocable de Saint-Pierre et Saint-Paul s'élève à cet endroit[1]. Détruite pendant le guerre de cent ans, elle est reconstruite au XVIe siècle puis, au début du siècle suivant, restaurée et agrandie de deux chapelles latérales consacrées l'une à Notre-Dame, l'autre à saint Sébastien alors invoqué en cas d'épidémie[2]. Mais dès 1770, l'édifice tombe en ruines[3].

Pasteur dévoué, l'abbé Pierre Hébert est nommé vicaire de Courbevoie en 1769[4]. Il œuvre activement à la création de la paroisse, autorisée le par l'archevêque de Paris. Six ans plus tard, il s'attelle à la construction de l'église, dont la pemière pierre est posée le 9 mai 1790[5]. Une dénonciation calomnieuse le conduit à la guillotine le 7 thermidor an II (), aux côtés du poète André Chénier. Une plaque commémorative posée en 1994 à l'intérieur de l'église lui rend hommage.

Le bâtiment est édifié sous la direction de l'architecte Louis Le Masson, élève de Claude Nicolas Ledoux. Il offre le rare exemple d'une construction religieuse en pleine tourmente révolutionnaire. L'exiguïté du terrain explique son plan atypique. Deux nefs dissemblables et accolées dessinent un T : la première, de forme elliptique, est coiffée d'une vaste voûte ovale percée d'un oculus central ; la seconde, rectangulaire, est prolongée vers l'est aux environs de 1868.

Peu après la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905, les inscriptions République française et, en-dessous, Liberté Égalité Fraternité sont peintes au fronton. La première disparaît lors du bombardement américain du 15 septembre 1943 ; la seconde est effacée en 1992-1993 par la restauration de la façade[6].

C'est en cette église, du haut de la chaire, que le dimanche l'abbé Pierre lance son cèlèbre appel à la solidarité nationale pour venir en aide aux sans-abri. Dès le lendemain, différentes stations de radio relaient son message de générosité.

Un projet immobilier programme la destruction de l'église pour septembre 1971. Il n'aboutit heureusement pas : par arrêté du , l'édifice est inscrit à l'Inventaire des monuments historiques à l'exception de son clocher, élevé en 1932 selon le plan initial[2],[7],[8].

En 1980, la façade et son péristyle sont ravalés. La toiture est refaite en 1987-1988[2],[6].

En 1992-1993, une restauration intégrale rend son éclat à l'intérieur[2].

Décoration modifier

Chœur modifier

Vers 1867, les murs du chœur reçoivent trois toiles marouflées monumentales[9] :

À l'entrée du chœur, deux grandes compositions se font face :

Dans l'abside, le cul-de-four s'orne d'une toile marouflée de grande dimension[14] représentant la Trinité en gloire adorée par deux anges thuriféraires[15]. Peinte en 1870 par Louis Adan (Paris 1839-1937), l'œuvre est installée en 1892. Prématurément dégradée par de probables infiltrations en toiture, elle est restaurée par son auteur à la fin des années 1890[6].

Bas-côtés modifier

Les bas-côtés abritent deux grandes huiles sur toile du XIXe siècle :

Vitraux modifier

En 1872, six vitraux en grisaille exécutés par François Gay (1827-1910) et commercialisés par le fabricant d'ornements d'église Louis Chovet (1830-1910) sont posés dans les bas-côtés. Après leur destruction lors du bombardement américain du 15 septembre 1943, du verre blanc les remplace pour protéger l'intérieur des intempéries[6].

Cette situation provisoire dure plus de dix ans. En janvier 1957, six verrières dessinées par Jacques Le Breton (Olonne 1898 - Beaune-la-Rolande 1982) et réalisées par Robert Brunner (Paris 1901 - Créteil 1969) sont mises en place[2]. Cinq ans avant les réformes prescrites par le concile de Vatican II, le curé Lucien Colombier (1898-1969), conseillé par son vicaire Pierre Martin, fait rédiger en français, et non en latin, les paroles tirées des Évangiles pour les rendre accessibles au plus grand nombre[6].

Orgue modifier

 
Orgue.

L'orgue primitif, de 1860, s'avère inutilisable après la restauration de 1992-1993[2].

En 2011, un nouvel instrument le remplace. S'inspirant de ceux du 17e siècle, il est construit par le facteur d'orgues Bertrand Cattiaux (d)[18]. Il comporte 38 jeux répartis sur trois claviers manuels de 58 notes et un pédalier de 32 notes[2].

L'architecte Jean-Luc Giraux conçoit et réalise le buffet et la tribune[2].

La titulaire est Joanna Kaja-Vallière (de), professeur aux conservatoires Jehan-Alain du Pecq et Roger-Bourdin de Marly-le-Roi[19].

Galerie de photographies modifier

Paroisse modifier

Cette église est l'unique lieu de culte dépendant de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul[20], l'une des huit du doyenné des Deux-Rives au sein du diocèse de Nanterre.

Pour approfondir modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « Rappel historique », sur le site du cercle philatélique & cartophile de Courbevoie (consulté le ).
  2. a b c d e f g et h « Église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie - Histoire et patrimoine ». AMPP, septembre 2011.
  3. « Études sur la ville et paroisse de Courbevoie ». Auguste Piquemal, Honoré Champion éditeur, 1908, page 210.
  4. « Études sur la ville et paroisse de Courbevoie ». Auguste Piquemal, Honoré Champion éditeur, 1908, page 198.
  5. Archives départementales des Hauts-de-Seine. Courbevoie, registre des baptêmes mariages et sépultures de 1787 à 1793, vue 137/245.
  6. a b c d et e Précisions fournies le 30 mai 2024 par Monsieur J.M. Gailliard, paroissien spécialiste de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul.
  7. « Eglise Paroissiale Saint-Pierre, Saint-Paul », notice no IA00129895, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. Notice no PA00088102, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Notice sur la Plateforme ouverte du patrimoine. 3 peintures monumentales : saint Paul, Christ en croix, saint Pierre.
  10. Paul Fortin, père de Delphine, est peintre sur porcelaine.
  11. Patrimoine de Paris. Église Saint-Louis-d'Antin. 4e photo.
  12. Notice sur la Plateforme ouverte du patrimoine. Saint Paul prêchant devant l'Aréopage.
  13. Notice sur la Plateforme ouverte du patrimoine. Délivrance de saint Pierre.
  14. La toile mesure de 7 à 8 mètres. La Trinité elle-même mesure 2,25 x 4,50 mètres.
  15. Notice sur la Plateforme ouverte du patrimoine. Trinité en gloire encadrée par des anges.
  16. Notice sur la Plateforme ouverte du patrimoine. Saint Paul.
  17. Notice sur la Plateforme ouverte du patrimoine. La Fuite en Égypte.
  18. Église Saint-Pierre & Saint-Paul, Courbevoie, Hauts-de-Seine, Inventaire national des orgues, consulté le .
  19. Accompagnement Orgue : Joanna Justyna KAJA-VALLIERE, ensemblevocalmelisande.fr, consulté le .
  20. « Page d'accueil », sur le site de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul (consulté le ).