Seconde présidence d'Emmanuel Macron
La seconde présidence d'Emmanuel Macron commence le .
Président de la République française
Type | Président de la République française |
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Résidence officielle | Palais de l'Élysée, Paris |
Système électoral | Scrutin uninominal majoritaire à deux tours |
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Mode de scrutin | Suffrage universel direct |
Élection | 24 avril 2022 |
Début du mandat | |
Mandat en cours | 2 ans et 23 jours |
Nom | Emmanuel Macron |
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Date de naissance | |
Appartenance politique | Renaissance |
Législature |
XVIe de la Cinquième République française 250 / 577 |
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Membres | 577 députés |
Castex | Borne |
Attal |
Voir aussi | Politique de la France |
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Candidat à l'élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron est réélu président de la République face à la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen le , avec 58,55 % des voix. Il devient ainsi le premier président de la Cinquième République élu au suffrage universel direct à être réélu hors période de cohabitation mais également le premier à effectuer un deuxième quinquennat.
Emmanuel Macron nomme Élisabeth Borne Première ministre le , quelques heures après la démission de Jean Castex. Le , Gabriel Attal remplace Élisabeth Borne dans cette fonction.
Formation modifier
Contexte modifier
Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 modifier
En 2022, Emmanuel Macron est président de la République depuis cinq ans, et arrive au terme de son premier quinquennat. Son mandat s’achève marqué par la pandémie de Covid-19, la crise des Gilets jaunes mais aussi par l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, que le président russe Vladimir Poutine déclenche le 24 février. Alors que les autres candidats mènent campagne, Emmanuel Macron « survole » la présidentielle qui approche et continue de tenter en vain de négocier une paix dans la guerre russo-ukrainienne, en relation avec ses partenaires européens[1].
Annonce de candidature modifier
Le , Emmanuel Macron annonce sa candidature à l’élection présidentielle via une Lettre aux Français envoyée à la presse régionale[2],[3],[4]. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, notamment Nicolas Sarkozy en février 2012, François Mitterrand en 1988 et Valéry Giscard d'Estaing en 1981, c’est à quelques semaines seulement du premier tour qu’il se déclare candidat à sa réélection.
Campagne et réélection modifier
Le président sortant mène une « campagne-éclair », privilégiant les déplacements sur le terrain ainsi que les réunions publiques, et n’organise qu’un seul grand meeting durant celle-ci, qui eut lieu le à Paris La Défense Arena, rassemblement de près de 30 000 personnes. Après une campagne parfois brutale, notamment marquée par l’entrée en politique de l’ancien journaliste et écrivain Éric Zemmour, qui fonde en décembre 2021 le parti d’extrême-droite Reconquête, Emmanuel Macron arrive en tête au premier tour du scrutin le 10 avril, totalisant un score de 27,85 % des voix[5],[6]. Au second tour, qui l’oppose à nouveau à la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, comme cinq ans plus tôt, il est réélu président de la République au soir du , avec 58,55 % des voix[7]. Au soir de sa victoire, il prononce un discours bref depuis sa soirée électorale au Champ-de-Mars, entouré de ses partisans face à la Tour Eiffel.
Emmanuel Macron devint alors le premier président de la République à être réélu hors cohabitation sous la Ve République depuis le général de Gaulle, qui avait été réélu lors de l’élection présidentielle de 1965. Son investiture a lieu au palais de l'Élysée le .
Élections européennes de 2024 modifier
Le président Macron ayant une majorité relative au Parlement[8] a dû faire face à une bataille difficile pour gouverner efficacement depuis sa réélection en 2022[9]. Le président français a fait adopter une réforme impopulaire des retraites, sans passer par un vote au Parlement, une décision qui a provoqué des émeutes généralisées à travers le pays. Il a ensuite été contraint de céder aux conservateurs les plus radicaux sur un projet de loi d' immigration à la fin de l’année dernière. Après les élections, le gouvernement serait également confronté à un vote de censure lors des débats budgétaires de l’automne prochain. Le groupe conservateur Les Républicains (LR) a menacé de déposer une motion si le gouvernement choisit d'augmenter les impôts et de réduire les retraites en réponse à une crise imminente de la dette[10].
Gouvernement et représentation parlementaire modifier
Parlement modifier
Assemblée nationale modifier
Organisées sept semaines après le second tour de l'élection présidentielle[11], les élections législatives des 12 et 19 juin 2022 constituent une première défaite pour Emmanuel Macron[12]. Pour la seconde fois dans la Cinquième République (après les élections législatives de 1988), la majorité présidentielle n'obtient qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale avec 250 élus répartis entre les groupes Renaissance, Démocrate et Horizons[13]. Ces élections voient l'émergence de la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale, coalition des quatre principaux partis de gauche (LFI, PS, EELV et PCF) autour de Jean-Luc Mélenchon, qui obtient 151 élus. Le Rassemblement national obtient quant à lui 89 élus et effectue une percée historique dans un scrutin majoritaire national[14]. Le parti Les Républicains, en obtenant 62 élus, apparait rapidement comme une plaque tournante de la nouvelle assemblée du fait de l'absence de majorité absolue pour le Président de la République et le Gouvernement.
Au fil des mois, l'Assemblée nationale parvient à adopter plusieurs textes avec le soutien de la majorité présidentielle et parfois des autres partis, notamment Les Républicains. Cependant, du fait de l'absence de majorité absolue, plusieurs textes ont été adoptés à la suite du recours à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution utilisé à 23 reprises par la Première ministre Élisabeth Borne. Ces textes sont notamment les lois de finances et de financement de la sécurité sociale, ainsi que la réforme des retraites de mars 2023.
Du fait de l'utilisation massive de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution et de l'absence de déclaration de politique générale suivie d'un vote de confiance, 31 motions de censure ont été déposées contre le gouvernement Élisabeth Borne, constituant un record absolu sous la Cinquième République. La motion de censure déposée par le groupe LIOT à l'issue de l'engagement de la responsabilité sur la réforme des retraites le a été rejetée à 9 voix près[15].
Sénat modifier
Dominé par la droite depuis 2011, le Sénat le reste après les élections sénatoriales de 2023 qui voient un nouveau recul de la majorité présidentielle qui perd quelques sièges[16]. Ces élections voient notamment la défaite de Sonia Backès, secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, candidate en Nouvelle-Calédonie.
Du fait de l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le Sénat apparait pour beaucoup comme renforcé en comparaison au premier quinquennat d'Emmanuel Macron[17]. En effet, de plus en plus de textes sont présentés en première lecture au Sénat et la plupart font l'objet d'un accord en commission mixte paritaire. La réforme des retraites et la loi immigration votées en 2023 comptaient un certain nombre de dispositions introduites par des amendements sénatoriaux[18].
Gouvernement modifier
Historique des gouvernements modifier
Le , Élisabeth Borne est nommée Première ministre[19]. La composition initiale de son Gouvernement est annoncée le avant plusieurs remaniements notamment le après les élections législatives et le à l'issue de la période des « 100 Jours » lancée après la réforme des retraites. Le , Élisabeth Borne démissionne et Gabriel Attal est nommé Premier ministre. La composition de son gouvernement est annoncé le 11 janvier et le [20].
- Gouvernement Élisabeth Borne (du au ) ;
- Gouvernement Gabriel Attal (depuis le ).
Membres du Gouvernement modifier
Depuis le début de son second mandat, le président de la République a nommé 64 membres au gouvernement[21].
* Les personnes notées d'un astérisque sont celles ayant eu une ou plusieurs fonctions gouvernementales avant la seconde présidence d'Emmanuel Macron (avant le )
Affaires économiques et sociales modifier
La nouvelle réforme de l’assurance-chômage est adoptée en octobre 2022. Elle prévoit de faire considérer les personnes licenciées pour abandon de poste comme démissionnaires, les privant ainsi d’indemnités chômage, et de moduler l’assurance-chômage selon la conjoncture. Ainsi, son montant sera réduit en période de faible taux de chômage et augmentera en cas de hausse du chômage. L’exécutif réfléchit par ailleurs, selon le ministre du Travail Olivier Dussopt, à baisser la durée d’indemnisation des seniors pour maintenir en activité les travailleurs de plus de 60 ans[23].
Dette publique et note souveraine de la France modifier
En , la dette publique de la France dépasse 3 000 milliards d’euros[24]. Emmanuel Macron renonce à faire baisser la dette sur le quinquennat[25]. En l'agence Standard & Poor's dégrade la note souveraine de la France de « AA » à « AA- »[26].
Environnement modifier
Le ministre de l’Environnement autorise en octobre 2022 plusieurs techniques de chasse de l’alouette, comme les « pantes » (filets horizontaux) ou les « matoles » (cages-pièges), malgré le risque de contrevenir au droit européen et les critiques des associations de protection de l’environnement ont dénoncé des arrêtés « illégaux »[27].
« Le gouvernement fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux. Et, comme à son habitude, il les publie la veille de leur application afin de laisser tuer des milliers d’oiseaux le temps que le Conseil d’Etat se prononce sur le recours en référé que la LPO va déposer immédiatement pour demander la suspension de ces arrêtés[27]. »
Bibliographie modifier
- La Documentation française, France 2024: Actualités et données clés, vol. La Documentation française, Paris, DOC FRANCAISE, coll. « Économie politique », , 166 p. (ISBN 978-2111578975, lire en ligne).
- La Documentation française (trad. du français), « 49. Quels changements sous le second quinquennat ? », dans La Documentation française (direction), France 2024: Actualités et données clés Broché – 17 janvier 2024, Paris, DOC FRANCAISE; 10e édition (17 janvier 2024), coll. « Doc' en poche », , 166 p. (ISBN 978-2-11-157897-5, EAN 9782111578975, lire en ligne), p. 120-121.
- Valentin Behr et Sébastien Michon, Les profanes, les technos et les professionnels de la politique. Sociologie des ministres d’Emmanuel Macron, Presses Universitaires de Grenoble, , pp. 131-142 (HAL jpa-03886971, lire en ligne)
- Ludovic Vigogne, Les sans jours : Macron : Les secrets d'un passage à vide, Bouquins, , 198 p. (ISBN 978-2-3829-2451-8)
- Dominique Albertini et Charlotte Chaffanjon, Macron 2. Les secrets d’une réélection, L'Archipel, , 283 p., Broché (ISBN 2809844267 et 978-2809844269)
- Olivier Mongin et Lucile Schmid, Emmanuel Macron à contretemps, Bayard, coll. « Constellations », , 329 p., Poche (ISBN 978-2-227-50039-6)
- Attac France et Allan Barte, Macron, on fait le bilan, Les Liens Qui Liberent, coll. « Liens qui liberent », , Broché (ISBN 1020910909)
- Collectif et Nathalie de Kaniv (direction), Souveraineté et solidarité, un défi européen, Les éditions du Cerf, , Broché (ISBN 9782204148351)
Références modifier
- (en) Reuters, « France to intensify arms delivery to help Ukraine counter-offensive », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- « Voici la « lettre aux Français » d’Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle », sur Le Telegramme, (consulté le )
- « Présidentielle 2022 : la lettre d’Emmanuel Macron aux Français en 8 points », sur Le Messager (consulté le )
- « Que nous dit la « Lettre aux Français » de Macron de sa future campagne ? », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- « RECAP. Présidentielle : duel Macron-Le Pen, McKinsey, Zemmour aux législatives... Le point à quatre jours du premier tour », sur ladepeche.fr (consulté le )
- Gabriel Gonot, « Présidentielles : vers un duel Macron/Zemmour, malgré les sondages ? », sur Entreprendre, (consulté le )
- « Macron réélu : les analyses de la presse étrangère », (consulté le )
- « Européennes 2024 : la campagne mémorielle d’Emmanuel Macron pour sauver sa majorité », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- La Documentation française (direction), France 2024 : actualités et données clés, Paris, La Documentation française, , 163 p. (ISBN 978-2-11-157897-5, EAN 9782111578975, lire en ligne), p. 120 à 121
- Martin Goujon, « 4 façons dont les élections européennes pourraient remodeler la politique française », sur L'Observatoire de l'Europe, (consulté le )
- (en) « Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right », sur France 24, (consulté le )
- (en) « Explainer: Understanding Legislative Elections in France », sur Institut Montaigne (consulté le )
- « Législatives : pourquoi Emmanuel Macron chiffre-t-il à "une trentaine" les députés qui lui manquent pour la majorité absolue, et non à 44 ? », sur Franceinfo, (consulté le )
- Mathieu Magnaudeix, « A l’Assemblée, le pouvoir installe ses têtes », sur Mediapart, (consulté le )
- Assemblée nationale, « Analyse du scrutin n°1240 - 16e législature », sur Assemblée nationale (consulté le )
- Public Sénat, « Résultats des élections sénatoriales : stabilité à droite, la gauche progresse, le RN remporte 3 sièges », sur Public Sénat, (consulté le )
- « Le Sénat, grand gagnant de la majorité relative », sur France Inter, (consulté le )
- « Loi « immigration » : ajouts, durcissement, censure… toutes les évolutions du texte, du projet initial à la version finale », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne? », sur France 24, (consulté le )
- « Élisabeth Borne, de Matignon au Palais-Bourbon : un itinéraire à la fois classique et singulier | LCP - Assemblée nationale » (consulté le )
- Les nominations et les cessations des fonctions ont été effectuées par les décrets du 16 mai 2022, du 20 mai 2022, du 25 juin 2022, du 4 juillet 2022, du 28 novembre 2022, du 20 juillet 2023, du 10 octobre 2023, du 20 décembre 2023, du 9 janvier 2024 (décrets de cessation des fonctions et de nomination du Premier ministre), du 11 janvier 2024 et du 8 février 2024.
- Les nominations et les cessations des fonctions ont été effectuées par les décrets du 31 mars 2004, du 28 octobre 2004, du 29 novembre 2004, du 2 juin 2005, du 18 mai 2007, du 19 juin 2007, du 12 décembre 2007, du 23 juin 2009, du 14 novembre 2010, du 17 mai 2017, du 19 juin 2017, du 21 juin 2017, du 24 novembre 2017, du 16 octobre 2018, du 31 mars 2019, du 16 février 2020, du 3 juillet 2020, du 6 juillet 2020, du 26 juillet 2020 et du 16 mai 2022.
- Emilio Meslet, « Assurance-chômage. Les droits des chômeurs enterrés à l’Assemblée nationale », sur L'Humanité,
- Elsa Conesa, « La dette de la France, qui dépasse 3 000 milliards d’euros, reste sous la surveillance des agences de notation », sur lemonde.fr, (consulté le ).
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- Olivier Chicheportiche, Agence France-Presse, « Finances publiques: l'agence S&P dégrade la note de la France de "AA" à "AA-" », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- « La chasse traditionnelle de l’alouette réautorisée ; Christophe Béchu « assume » », Le Monde.fr, (lire en ligne)