Michel Vaujour

braqueur connu pour ses cinq évasions

Michel Vaujour,né le à Saint-Quentin-le-Petit (Ardennes), est un ex-braqueur français connu pour avoir reçu douze condamnations, totalisant 27 années de prison dont 17 en Quartier de Haute Sécurité ainsi que 3 années de cavale pour des faits de grand banditisme et de six évasions[1]. Il a été considéré par l'État français comme étant le nouvel ennemi public numéro un après la mort de Jacques Mesrine.

Michel Vaujour
Biographie
Naissance
Nationalité

Biographie modifier

Fils de fonctionnaire de Châlons[2], il est abandonné à l'âge de quatre ans par ses parents et est confié à sa tante Germaine. Mais cette dernière meurt d'un cancer lorsqu'il a huit ans, si bien qu'il retourne vivre avec ses parents, subissant la violence de son père alcoolique[3].

Ouvrier d'usine et père à 18 ans, Michel Vaujour "emprunte" une voiture pour une virée et écope de trente mois de prison ferme[4]. Il ressort de prison en , mais est interdit de séjour dans 21 départements pendant cinq ans[5]. Engagé comme monteur-voltigeur dans un complexe pétrolier du port de Fos-sur-Mer, il est arrêté alors qu'il roule un jour sans permis. S'enfuyant, il est arrêté à Mâcon. Emprisonné, il s'évade une première fois, mais il est à nouveau arrêté après une tentative de cambriolage[5]. Condamné à quatre ans dans la prison de Châlons[4], il s'en évade. Après plusieurs tentatives infructueuses, il a l'idée de faire un double de la clé de sa cellule. Ayant bousculé un gardien, il prend l'empreinte de la clé du trousseau avec « la cire rouge » de la croûte du Babybel, et la reproduit avec un morceau de fer travaillé à la lime et à la scie à métaux. La serrure étant à l'extérieur, il l'atteint après avoir percé avec un thermoplongeur[4],[5].

En 1979, il s'évade à nouveau en prenant en otage une juge d'instruction qu'il braque avec un pistolet de savon noirci au cirage[4]. Il entre dans le grand banditisme mais est repris fin 1981[4]. Le , il s'évade de la prison de la Santé à bord d'un hélicoptère piloté par son épouse Nadine qui a pris, sous un faux nom, des cours dans une école de pilotage de Meythet depuis . Arrivée en haut de la cour de promenade à bord de l'Alouette[6], son complice y lance une housse contenant un pistolet factice en plastique et une canne à pêche télescopique à laquelle est reliée une corde à nœuds. Vaujour et son co-détenu Pierre Hernandez escaladent un mur pour atteindre le toit de la troisième division. Vaujour s'accroche à un patin de l’hélicoptère qui repart, abandonnant sur le toit Jean-Pierre Hernandez[7]. Cette évasion inspire le roman[8] et le film La Fille de l'air avec Béatrice Dalle. Il est repris quelques mois plus tard au cours d'un braquage à l'issue duquel éclate une fusillade avec la police. Il est grièvement blessé d'une balle dans la tête. Quand il sort du coma, il est hémiplégique mais il réussit à retrouver l'usage de ses membres.

Il est finalement libéré en 2003, après avoir passé 27 ans en prison, dont 17 à l'isolement en QHS, grâce à l'obtention d'une remise de peine de 16 années[9].

Livres modifier

  • Ma plus belle évasion, Presses de la Renaissance, 2005.
  • L'amour m'a sauvé du naufrage, Xo, 2018.

Documentaires modifier

Émissions de radio modifier

Bibliographie modifier

  • Nadine Vaujour, Fille de l'air, j'ai lu, 1992.

Notes et références modifier

  1. Nathalie Guibert, « Jamila, rédemptrice du "roi de la belle" », sur lemonde.fr, .
  2. Bruno Bouvet, « Michel Vaujour, de l'évasion à la libération », sur la-croix.com, .
  3. Corine Chabaud, « Michel Vaujour, roi de la belle et amoureux de la vie », sur lavie.fr, .
  4. a b c d et e Patricia Tourancheau, « Sorti par le haut », sur liberation.fr, .
  5. a b et c Christophe Hondelatte, « Michel Vaujour, le roi de l'évasion : "j'ai été très marqué par ma première peine de prison" », sur europe1.fr, .
  6. Des câbles d'acier sont installés au-dessus des cours de promenade des prisons de la région parisienne.
  7. Virginie Chardin, Paris et la photographie: cent histoires extraordinaires de 1839 à nos jours, Parigramme, , p. 202.
  8. Nadine Vaujour, La fille de l'air, J'ai Lu, (ISBN 978-2-277-23478-4)
  9. « Michel Vaujour, le roi de l'évasion, à l'air libre, demain soir à Ociné », La Voix du Nord, 25 mai 2009.

Liens externes modifier