Jean Watteau, né le à Paris (17e) et mort le à Hautot-sur-Mer (Seine-Maritime)[1], est un haut fonctionnaire français. Il a été directeur de la Caisse des dépôts et consignations après la Libération.

Biographie modifier

Jeunesse et études modifier

Jean Auguste Albert Watteau naît en 1898[2]. Il est le fils d'un receveur des douanes de Dieppe[1]. Il suit des études de droit et obtient une licence en droit[3]. Il suit des cours à l'École libre des sciences politiques, sans en être diplômé[4].

Il se marie avec une femme d'origine anglaise[5].

Parcours professionnel modifier

Jean Watteau sert dans l'armée française durant la Première Guerre mondiale. En 1920, il est reçu au concours de contrôleur des Douanes, et conserve ce statut jusqu'en 1922[2]. Il est admis major au concours de l'Inspection générale des finances à cette date[3].

Après quelques années au sein de l'Inspection générale des finances, Jean Watteau est nommé contrôleur des dépenses engagées en 1928[2]. Il quitte la France pour devenir conseiller de la Société des Nations en Bulgarie en 1930[3]. Il demeure à ce poste en 1934, avant d'être réintégré dans les cadres de la haute fonction publique française cette année-là[3]. Il est alors adjoint au chef du service de l'Inspection générale des finances[3]. De là, Watteau devient secrétaire de la Loterie nationale. Il met au point un système de loterie basé sur les courses hippiques[3].

En 1937, Georges Bonnet nomme Watteau directeur des contributions directes[2],[6]. Il conserve cette fonction tout au long de la Seconde Guerre mondiale. François Bloch-Lainé et Claude Gruson rapportent que son comportement est, pendant l'Occupation, « impeccable »[7]. En 1943 et 1944, il aurait saboté la perception d’un impôt devant être payé en métal et dont le produit aurait été destiné à l’effort de guerre nazi[8]. Il fait donc partie des inspecteurs des Finances qui, n'étant pas éclaboussés par les accusations de collaboration, poursuivent leur carrière à la Libération[9].

Il quitte, en janvier 1945, la direction des contributions directes, où Ludovic Tron lui succède[2]. Il devient directeur de la Caisse des dépôts et consignations, fonction qu'il occupe jusqu'en 1952[2]. Afin de fournir le Trésor en liquidités, il est poussé par le directeur du Trésor, François Bloch-Lainé, à se porter régulièrement acquéreur à la bourse de Paris de bons du Trésor afin de maintenir les cours à un niveau faible[10]. Bloch-Lainé lui succède en 1952 tandis que lui est nommé gouverneur de la Banque d'Algérie. Il demeure à ce poste jusqu'en 1962, date des accords d’Évian et de l'indépendance de l’Algérie[3].

Notes et références modifier

  1. a et b Collectif, Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009: Dictionnaire thématique et biographique, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-3703-4, lire en ligne)
  2. a b c d e et f Frédéric Tristram, « Chapitre premier. Une réforme inachevée des administrations financières », dans Une fiscalité pour la croissance : La direction générale des impôts et la politique fiscale en France de 1948 à la fin des années 1960, Institut de la gestion publique et du développement économique, coll. « Histoire économique et financière - XIXe-XXe », , 21–78 p. (ISBN 978-2-8218-2839-1, lire en ligne)
  3. a b c d e f et g Roger Goetze, Florence Descamps et Agathe Georges-Picot, « Chapitre IV. Le directeur du Budget au sein du Ministère des Finances », dans Entretiens avec Roger Goetze, haut fonctionnaire des Finances : Rivoli - Alger - Rivoli. 1937-1958, Institut de la gestion publique et du développement économique, coll. « Histoire économique et financière - XIXe-XXe », , 255–276 p. (ISBN 978-2-8218-3704-1, lire en ligne)
  4. Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne)
  5. Olivier Feiertag, Wilfrid Baumgartner: Un grand commis des finances à la croisée des pouvoirs (1902-1978), Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-2822-3, lire en ligne)
  6. Roger Goetze, Florence Descamps et Agathe Georges-Picot, Entretiens avec Roger Goetze, haut fonctionnaire des Finances: Rivoli - Alger - Rivoli. 1937-1958, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-3704-1, lire en ligne)
  7. François Bloch-Lainé et Claude Gruson, Hauts fonctionnaires sous l'Occupation, O. Jacob, (ISBN 978-2-7381-0419-9)
  8. Pierre Arnoult, Les finances de la France et l'occupation allemande (1940-1944), Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 395 à 399
  9. GDR 994 du CNRS "Les entreprises françaises sous l'occupation" (Group: France) et Marc Bergère, L'épuration économique en France à la Libération, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-0624-4, lire en ligne)
  10. François Bloch-Lainé et Françoise Carrière, Profession: fonctionnaire: entretiens avec Françoise Carrière, Ed. du Seuil, coll. « Traversée du siècle », (ISBN 978-2-02-004372-4)