Forces révolutionnaires de la famille du G9 et alliés

groupe criminel haïtien

Les Forces révolutionnaires de la famille du G9 et alliés (en créole haïtien : Fòs Revolisyonè G9 an Fanmi e Alye), parfois désignées par l'acronyme G9, est une fédération de douze gangs haïtiens, créée en 2020 par l'ancien officier de police Jimmy Chérizier[1].

Forces révolutionnaires de la famille du G9 et alliés
Fòs Revolisyonè G9 an Fanmi e Alye
Image illustrative de l’article Forces révolutionnaires de la famille du G9 et alliés

Date de fondation Juin 2020
Fondé par Jimmy Chérizier
Lieu Port-au-Prince, Drapeau d'Haïti Haïti
Années actives Depuis 2020
Activités criminelles Meurtre, viol, enlèvement, corruption politique
Alliés Parti haïtien Tèt Kale
Rivaux G-Pep

Le G9 est principalement connu pour les massacres qu'il a causé, luttant avec ses alliés pour le contrôle de la capitale Port-au-Prince : à l'heure actuelle, le G9 et ses alliés contrôlent plus de 80% de la ville[2]. Le G9 est l'une des forces majeures de la guerre des gangs en Haïti, poussant à la démission le Premier ministre Ariel Henry en mars 2024[3].

Histoire modifier

La famille du G9 est fondée par Chérizier en juin 2020 : son propre gang, le Delmas 95, en est l'un des membres fondateurs. Comme son acronyme l'indique, le G9 était originellement composé de neuf gangs : ce nombre a rapidement augmenté à 12 gangs affiliés[4].

Le G9 entretien une forte rivalité avec un autre gang haïtien, le G-Pep. En 2022, des combats entre le G9 et le G-Pep (en) ont causé la mort de 89 personnes à Port-au-Prince[5].

Au début du mois de mars 2024, le G9 a été impliqué dans plusieurs attaques de prisons (en), entraînant l'évasion de plus de 3800 prisonniers[6]. Jimmy Chérizier a alors revendiqué l'attaque, affirmant que le but de l'attaque était de renverser le gouvernement d'Ariel Henry, menaçant de déclencher une « guerre civile » en cas de refus[7],[8]. Celui-ci démissione alors le 11 mars[3].

Activités modifier

 
Jimmy Chérizier, fondateur du G9, en janvier 2024.

La famille du G9 avait vraisemblablement des liens avec le président haïtien Jovenel Moïse et son parti, le Parti haïtien Tèt Kale : le G9 aurait reçu des armes, des uniformes de polices et le soutien de la police haïtienne, même après que Chérizier ait quitté la police[1]. Le G9 a cependant pris ses distances avec Moïse avant son assassinat en 2021.

Le G9 possède d'importants stocks d'armes, pour la plupart importées des États-Unis, ce qui leur procure une puissance de frappe virtuellement supérieure à celle de la police[9]. Le G9 est également capable de piloter des drones : ceux-ci ont notamment été utilisés lors des attaques de prisons de mars 2024[10].

Références modifier

  1. a et b (en) « G9 and Family », sur InSight Crime, (consulté le )
  2. « Comment Haïti est passé sous le contrôle de gangs, en infographies », sur Le Monde, (consulté le )
  3. a et b « Haïti : le premier ministre, Ariel Henry, a accepté de démissionner après une semaine d’état d’urgence dans l’île », sur Le Monde, (consulté le )
  4. (en) Danica Coto, « Who’s behind Haiti’s powerful gang alliance? », sur PBS, (consulté le )
  5. (en) « Dozens dead, injured in Haiti’s capital in gang clashes », sur AP News, (consulté le )
  6. « À Haïti, état d'urgence et couvre-feu après l'évasion de milliers de détenus à Port-au-Prince », sur Le Monde, (consulté le )
  7. « Haïti : un chef de gang menace le pays de « guerre civile » en cas de maintien au pouvoir du premier ministre », sur Le Monde, (consulté le )
  8. Garancer Munoz, Thomas Zeng et Jean-Guillaume Santi, « Haïti : tout comprendre à la crise politique et humanitaire », sur Le Monde (consulté le )
  9. (en) « Haiti: Gangs have ‘more firepower than the police’ », sur Nations unies, (consulté le )
  10. (en) Jillian Kestler-D'Amours, « Who are Haiti’s gangs and what do they want? All you need to know », sur Al Jazeera, (consulté le )