August Lederer, né le 3 mai 1857 à Böhmisch Leipa (Autriche-Hongrie) et mort le 30 avril 1936 à Vienne est un industriel, mécène et collectionneur d'œuvres d'art autrichien qui a contribué à promouvoir les artistes de la Sécession viennoise, notamment Gustav Klimt.

August Lederer
Egon Schiele, August Lederer, 1918, fusain sur papier, 46 × 29,5 cm, coll. privée.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalités
hongroise (jusqu'au )
autrichienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
industriel, mécène, collectionneur
Conjoint
Serena Lederer (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Elisabeth Bachofen-Echt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata


Biographie

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Gustav Klimt, Serena Lederer, 1899, huile sur toile, 191 × 85,5 cm, Metropolitan Museum of Art.

August Lederer s'est enrichi en rachetant à l'état une usine d'éthanol déficitaire située à Győr (Raab en allemand) et en en faisant une unité de production rentable. Il acquiert une entreprise similaire à Jungbunzlau — firme appartenant toujours au même groupe, près de Laa an der Thaya[1]. En 1892 il épouse Serena Pulitzer (1867–1943).

 
Egon Schiele, Portrait d'Erich Lederer, 1912, huile et gouache sur toile, 139 × 55 cm, Kunstmuseum (Bâle).

Le couple est représentatifs de ces riches bourgeois juifs autrichiens assimilés, grands amateurs d'art, et qui consacrent une bonne part de leur fortune au mécénat[2]. Les époux Lederer résident à Vienne, Bartensteingasse no  8, où ils conservent la plupart de leurs trésors artistiques ; ils possèdent également une demeure à Raab ainsi qu'une résidence d'été à Weidlingau, le « Ledererschlössel » (« Manoir Lederer »), décoré de fresques d'Anton Faistauer. Selon leur fils Erich, la décoration intérieure de la maison viennoise a été laissée à la Wiener Werkstätte, fondée par Josef Hoffmann et Koloman Moser en 1903, et l'installation confiée à Eduard Josef Wimmer-Wisgrill[3]

En 1912, ils font la connaissance d'Egon Schiele, qui cette année-là passe chez eux à Győr un noël mémorable, se liant en particulier avec Erich[4] qu'il peint et dessine plusieurs fois.

Surtout, au prix d'énormes dépenses, ils acquièrent du vivant de Klimt la plus importante collection de ses œuvres : outre le portrait en pied de Serena réalisé en 1899 et qui compte parmi les plus connus de l'artiste, ils détiennent entre autres la Frise Beethoven, rachetée à Carl Reininghaus en 1915 et, sur les trois toiles monumentales commandées à Klimt par l'université de Vienne, La Jurisprudence et la Philosophie.

Leur relation avec Klimt était des plus amicales, intime au point que Elisabeth Franziska Lederer, née en 1894, a pu durant la période nazie affirmer être la fille adultérine du peintre et recevoir en 1940 un certificat de filiation établissant qu'elle n'était que « demi-juive », tandis que ses deux frères, Erich et Fritz, étaient considérés comme Juifs à part entière.

Confisquée en 1938, la collection Lederer a été entreposée principalement au château d'Immendorf en Basse-Autriche, où elle aurait en grande partie brûlé au début de l'année 1945, dans des circonstances mal éclaircies : mais cela semble contredit par le fait que des tableaux isolés ont refait surface après la guerre, qui ont été restitués aux héritiers.

Bibliographie

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  • Christian M. Nebehay, Gustav Klimt, Egon Schiele und die Familie Lederer (Gustav Klimt, Egon Schiele et la famille Lederer), Vienne, 1979.
  • Tobias G. Natter et Gerbert Frodl, Klimt und die Frauen (Klimt et les femmes), Cologne-Vienne, 2000.

Références

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  1. Falter (Wochenzeitung), im Feuilleton, Ausgabe Nr. 9/2015, Betreff : Der Beethovenfries von Gustav Klimt, Titel : Seid umschlungen Millionen ! (« Embrassez des millions ! », article de la revue Falter, no  9, 2015, feuilleton sur la Frise Beethoven de Gustav Klimt)
  2. Patrick Werkner, « L'Art à Vienne autour de 1900 », dans Serge Lemoine (dir.) et Marie-Amélie zu Salm-Salm (dir.), Musée d'Orsay, Vienne 1900 : Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka, Paris, Réunion des musées nationaux, , 363 p., 29 cm (ISBN 978-2-7118-4924-6), p. 41.
  3. (de) Christian M. Nebehay, Gustav Klimt Egon Schiele und die Familie Lederer, Berne, Kornfeld Verlag AG (ISBN 978-3857730160), p. 11
  4. Reinhard Steiner (trad. Wolf Fruhtrunk), Egon Schiele, 1890-1918 : L'âme nocturne de l'artiste, Cologne, Taschen, coll. « La petite collection », , 96 p., 23 cm (ISBN 978-3-8228-4660-5), p. 57.

Liens externes

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