Église Saint-André de Belloc

église française située à Villefranche-de-Conflent

L'église Saint-André de Belloc (en catalan : Sant Andreu de Bell-lloc), ou encore la chapelle Saint-André de Belloc, est une église de style roman, et de culte catholique, située à Belloc, aujourd'hui Villefranche-de-Conflent, dans le département français des Pyrénées-Orientales et la région Occitanie.

Église Saint-André de Belloc
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893 mVoir et modifier les données sur Wikidata
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Elle est située dans un lieu isolé, dont le nom signifie « beau lieu », tout au sud-est du massif du Madrès (Pyrénées) sur un versant surplombant la vallée de la Têt, dans la région du Conflent[1]. L'église Saint-André à probablement été construite au XIIe siècle et fut l'église paroissiale du village de Belloc avant que celui-ci ne soit abandonné.

L'église dépend du diocèse de Perpignan-Elne et est dédiée à saint André.

Situation modifier

 
Plan de Belloc dans le cadastre napoléonien (1812).

L'église Saint-André de Belloc se situe à l'extrême sud du massif du Madrès dans l'est de la chaîne des Pyrénées, à une altitude de 897 mètres[1], dans la commune de Villefranche-de-Conflent et le département des Pyrénées-Orientales, proche de la commune voisine de Conat[2],[3]. Le site du village déserté de Belloc est isolé, à cheval entre la forêt domaniale du Coronat au sud et la réserve naturelle nationale de Conat au nord[3].

L'accès le plus facile part de la route départementale reliant les communes de Ria-Sirach et Conat, d'où une piste mène près de l'église. Un sentier pédestre balisé permet également de relier l'église à la ville de Villefranche-de-Conflent[2],[3], en montant d'abord au Fort Liberia, puis en continuant l'ascension par un sentier à droite dans la forêt domaniale du Coronat. Arrivé à Saint-André, il est possible de continuer jusqu'à l'Église Saint-Étienne de Campilles[4].

Toponymie modifier

L'église est originellement dédiée à Sant Andreu en catalan[5], qui est devenu saint André par la suite.

Le nom de Belloc est un calque du catalan Belloch ou Bell-lloc qui signifie « beau lieu », du latin Bellus locus, un toponyme fréquent en Catalogne. L'endroit est cité en 1163 sous la forme Bello Locho[5]. L'IGN utilise comme souvent pour les microtoponymes des Pyrénées-Orientales le nom catalan[6], ici Sant Andreu de Bell Lloc[3].

Histoire modifier

La paroisse de Belloc (parrochia de Belloloco) est mentionnée en 1163 dans une bulle du pape Alexandre III donnant une liste de possessions de l'abbaye Saint-Martin du Canigou. La dédicace à saint André apparait en 1196. Belloc est donné en 1217 au prieuré de Sainte-Marie de Corneilla-de-Conflent, dont il reste dépendant jusqu'à la fin de l'Ancien Régime[2].

Les caractéristiques du portail de l'édifice actuel le datent de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle[7]. L'église pourrait avoir été construite au XIIe siècle[2].

L'église, qualifiée d'« à demi ruinée » par Lluís Basseda dans les années 1970[5] est ensuite restaurée. Sa voûte est remplacée par une toiture sur charpente[7], et recouverte de lauzes.

Architecture modifier

 
Coupe d'église à nef unique à voûte en berceau en pierre et pilastres muraux.
 
Plan type d'une église pré-romane du Roussillon : 1 = nef, 2 = abside, 3 = autel. Pour l'église saint-André de Belloc de style roman, la nef et l'abside ne sont pas séparées.

Saint-André est une église à nef unique et à abside rectangulaire. Les deux parties de l'église se situent dans le prolongement l'une de l'autre, ce qui donne à l'édifice la forme d'un pavé droit[7]. Comme souvent, l'église est dirigée vers l'orient, c'est-à-dire que l'abside est à l'est de la nef[2]. Autrefois couverte d'une voûte, elle est depuis sa restauration protégée par une charpente avec un toit recouvert de lauzes[7].

La façade occidentale est surmontée d'un clocher-mur à deux baies. L'abside est éclairée à l'est par une petite fenêtre[2].

La porte est située dans le mur sud[2]. Cette ouverture présente un linteau et un tympan en plein-cintre, sans décor sculpté. L'arc est décoré par des claveaux taillés dans des pierres de différentes couleurs : grès rouge, marbre rose et marbre blanc[7].

Le plan d'architecture est une évolution du style pré-roman du Roussillon. Dans ce dernier, l'abside correspond à une pièce plus restreinte et séparée de la nef, par quelques marches d'escalier par exemple. Dans le style roman de Saint-André de Belloc, l'abside est unifiée à la nef dans un même volume et sur une même élévation. Cela correspond au plan d'architecture le plus simple de l'art roman, c'est-à-dire à nef unique sans collatéraux ni transept.

Références modifier

  1. a et b « Église Saint-André de Belloc » sur Géoportail (consulté le 6 octobre 2018)..
  2. a b c d e f et g Catalunya romànica
  3. a b c et d Carte de randonnée IGN accessible via Géoportail.
  4. "Balades romanes" des Pyrénées-Orientales, « Église Saint-André de Belloc » (consulté le ).
  5. a b et c Basseda 1990, p. 751
  6. Jean Bécat, « La correction toponymique du cadastre et des cartes au 1:25.000 de l'Institut Géographique National dans l'aire catalane (Pyrénées-Orientales). Bilan 1983-2006 », Nouvelle revue d'onomastique, nos 47-48,‎ , p. 7-23 (DOI 10.3406/onoma.2007.1580)
  7. a b c d et e Mallet 2003, p. 205.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)
  • Lluís Basseda, Toponymie historique de Catalunya Nord, t. 1, Prades, Revista Terra Nostra, , 796 p.
  • (ca) « Sant Andreu de Bell-lloc », dans Catalunya romànica, t. VII : La Cerdanya. El Conflent, Barcelone, Fundació Enciclopèdia Catalana, (lire en ligne)
  • Michel Martzluff, Pierre Giresse, Aymat Catafau et Caroline de Barrau, « Le marbre griotte des Pyrénées-Orientales : carrières et monuments (XIe au XXe siècle) », Patrimoines du Sud, vol. 4,‎ (lire en ligne)

Article connexe modifier

Liens externes modifier